Nous sommes tous constitués différemment. Certains d’entre nous – on ne va pas se le cacher – ont la carapace plus épaisse, c’est-à-dire que ça leur en prend beaucoup pour sombrer. Toutefois, personne n’est à l’abri d’une dépression parce que personne ne sait exactement comment on en arrive là.
Nous pouvons sensiblement avoir une idée de ce qui pourrait nous y faire plonger, mais sans plus. Et, parfois, nous sommes dans le faux. Nous croyons, par exemple, que c’est la charge de travail qui nous a épuisés, mais, en fait, c’est probablement notre incapacité (notre manque de courage) à nous affirmer, à mettre nos limites qui a eu raison de notre santé. Travailler frustrés ou en colère, c’est extrêmement néfaste pour l’esprit et le corps.
Tout comme ce n’est probablement pas la rupture qui nous a autant démolis, mais l’idée que nous nous en faisons ou notre refus d’accepter l’inacceptable, de lâcher prise sur ce qui ne peut être changé.
En réalité, le malheur vient peut-être souvent des autres, mais s’il perdure, c’est souvent de notre propre initiative, parce que nous ne faisons rien pour changer les choses ou pour y mettre un terme. Nous alimentons, entretenons la situation et sommes surpris de constater qu’elle finit un jour par nous engloutir.
De se regarder dans le miroir tous les jours en sachant pertinemment qu’on supporte une situation de laquelle on pourrait probablement facilement se soustraire, c’est cela qui, à mon sens, nous détruit le plus.
Je vous invite à regarder ma vidéo-témoignage à ce sujet qui, je l’espère, vous convaincra que la dépression n’est rien d’autre qu’une rencontre avec un bulldozer qui nous amène à nous démanteler pièce par pièce pour mieux nous reconstruire.