La relation d’amour imparfaite, certaines gens, comme moi, la vivent avec un beau gros paquet d’émotions dans la tête et dans le cœur. Reste à faire le tri, ce qu’on garde et qui nous servira de souvenirs jaunis ou ce qu’on jette tout simplement. Certaines gens, comme moi, ressentiront cet amour déçu, déchu, bien au-delà des limites de l’entendement. Je n’en ai rien à foutre de ce code, j’aime l’authenticité, même si elle me mène à la dérision. J’avoue. Voilà!
Je porte dans le cœur des petites marques, des petites marques de toi. Je croyais jusqu’à récemment que j’avais tellement peu aimé. Vrai. Je porte néanmoins dans mon cœur des petites marques d’amour. Aimer longtemps, aimer par habitude, aimer souvent, aimer à l’infini… Je ne connais pas. Pourtant j’aime. J’aime par convictions. J’aime naturellement des êtres sans devoir m’arrêter et me questionner sur le sens ou l’essence de l’amour. Il y a des gens qu’on aime pour toujours; qu’ils soient tout près ou très loin, qu’ils soient disparus ou enlacés.
L’amour ne rend pas aveugle. L’amour est aveugle. Je ressens l’amour juste à penser à toi. Je ressens le bonheur en sachant que tu te déploies heureux, le cœur pur. Je n’ai pas besoin de preuves. Tu étais encore étranger lorsque j’ai ressenti le particulier de ta proximité sur mon âme. Tu es devenu un être indispensable à mes yeux, à mon cœur.
À tes côtés, je deviens un être complet qui n’a pas besoin d’un complément. Je ne suis que moi et, pour une sainte fois, ça me suffit. Je te reconnais dans chacun de tes gestes : je t’ai observé, je t’ai apprivoisé, je t’ai ressenti, je te reconnais et te devine, je t’accompagne et te veille. Collée à toi, ton corps me réconforte, me rend heureuse. Je sécurise mes envies. T’embrasser devient le geste le plus précieux et savoureux. Tout ton corps s’emboîte parfaitement au mien. Nos êtres forment une unité de grâce. Faire l’amour revêt un partage divin; tout ce qui m’habite t’est offert sans gêne. Serrée dans tes bras, je suis à l’abri de toute la haine et la tristesse.
J’ignore pourquoi il n’est pas permis de rester ainsi blottis. J’ignore pourquoi nos univers se ressemblent tant, s’assemblent à la perfection, mais doivent se séparer un matin venu. J’ignore pourquoi tu as croisé ma route, je t’ai reconnu comme mien, tu dois pourtant t’en retourner. Tu as pris place dans mon cœur et, de là, m’apparaît ma petite essence de toi qui me fera chavirer d’émoi encore et encore. Même si ce n’est pas le rassemblement d’une vie, il s’agit d’un splendide épisode de ma vie, vécue dans un tourbillon de ravissements.
Je ne comprends pas encore toutes ces petites marques que je garde sur mon cœur. Ces petites marques qui me chavirent. Je m’y accroche comme si elles me faisaient un bien immense pour une petite éternité. Je ne sais pas ce que deviendra mon cœur avec toutes ces petites marques. Saurais-je reconnaître un autre homme qui portera l’amour véritable et qui me permettra d’y goûter sans espacer ni effacer ce temps merveilleux, qui me permettra de vieillir sous son regard et ses mains. Je le souhaite.