Comment ça va, toi qui ne t’épanouis plus dans ton travail ?
La semaine dernière, nous avons joué au « Comment ça va ? » dans notre équipe. Une collègue du projet partageait sa situation au travail. Elle s’est proposée pour écrire pour moi, car elle voulait rester anonyme. J’ai trouvé son article très intéressant et j’espère qu’il sera aidant pour toi.
Le voici:
Du positif que le confinement m’a apporté est bien celui de m’être rendu compte que mon travail actuel, ne me permet plus de m’épanouir autant que je ne le souhaite ni, si j’ose le dire, autant que je le mérite.
J’ai fait partie des personnes qui ont pu pendant quelque temps, faire du télétravail. Lorsque mon travail a été terminé, vous savez ce que j’ai ressenti après avoir remis le matériel à mon employeur ! J’ai ressenti une plénitude comme je ne l’avais pas vécu depuis un bon moment. Je me sentais libre et toutes les possibilités étaient devant moi, malgré cette période un peu plus sombre. Étonné, je me suis posé la question, mais pourquoi ?
Après réflexion, j’ai réalisé que depuis un certain temps, pour ne pas dire un bon bout de temps, je focalisais sur ces belles phrases : « j’aime mon travail, j’aime toujours m’y investir et mes collègues de travail sont extraordinaires. » Je ne m’étais jamais permis d’aller à l’intérieur de moi et de me poser honnêtement la question. À savoir si mon travail me permettait TOUJOURS de m’épanouir, chaque jour.
L’espace d’un instant, comme la plénitude était tellement grande, j’ai pu prendre conscience que je ne me permettais pas de voir, que mon travail ne me convenait plus. Que je souhaite ardemment passer à une autre étape dans ma vie, mais que la peur me paralyse.
Cette question « Comment ça va dans ton travail ? » me faisait peur, mais en fait, c’était plutôt de me permettre d’entrevoir la réponse qui me faisait peur, puisque ce travail répond à mes besoins, de bien des façons. Avec ce travail, je subviens au besoin de ma famille, à mon besoin d’être quelqu’un et de faire une différence à travers ce qui me correspond quand même un peu.
Seulement, mon sentiment de plénitude était tellement fort que je me suis permis, l’espace d’un instant, de me poser sérieusement la question et la réponse a été « NON », ce travail ne me convient plus, je plafonne et je ne fais qu’accomplir mes tâches machinalement et sans plaisir.
Si je me permets d’être honnête avec moi-même, il y a déjà un bon moment que je ne me retrouve plus dans mon travail. Je suis devenu une personne qui ne faisait que voir le côté négatif et ça me grugeait de l’intérieur. Je n’avais plus d’énergie et je ne comprenais pas pourquoi, je n’avais plus envie de rien et cela me perturbait. D’autant plus que tout ce que je voulais, c’était de vivre la vie à chaque instant. Je voulais mordre dedans à pleines dents, mais j’en étais tout simplement incapable. Vous comprendrez que cela avait un impact important dans mes relations, au niveau de la famille, des amis ou de moi avec moi-même.
Je comprends, avec le recul, que cela n’a rien à voir avec l’entreprise dans laquelle je travaille, tout ça se passe à l’intérieur de moi. Je me permets, après cette prise de conscience, de lâcher prise! Cela me donne la possibilité d’entrevoir tout ce que ce travail m’a apporté, soit de devenir la femme que je suis aujourd’hui, celle qui sait un peu plus vers où elle désire aller. Je suis reconnaissante pour tout ce que j’ai pu y acquérir, seulement, je sais maintenant, que mon avenir me dirige vers d’autres horizons, vers mes aspirations et que j’ai besoin de combler mes besoins.
Maintenant que la porte est ouverte, je souhaite poursuivre mon chemin vers où je dois aller et où je pourrai m’épanouir pleinement. Si je cherche un peu, je réalise que la réponse n’est pas très loin, elle a toujours été là, mais je ne me suis jamais permis de l’écouter.
Nous méritons tous de nous épanouir dans la vie et de faire ce qu’on aime. Nous ne devons pas seulement accomplir ce que nous croyons devoir faire pour le bien de ceux qui nous entourent ou pour le prestige que cela peut apporter.
Le bien-être que cette prise de conscience m’a procuré m’a fait comprendre que je devrai à l’avenir, dans tout ce que je ferai, me poser la question: « Comment ça va ? » Parce que j’ai compris que lorsque je suis dans un état d’esprit sain, tout ce qui m’entoure en profite, moi la première. J’ai fait, plus souvent qu’à mon tour, cette expérience, à travers les emplois que j’ai occupés et qui ne me convenaient pas. Aujourd’hui, je choisis de tracer le chemin qui me mènera vers où je répondrai à mes besoins et où je pourrai dire: « Ça va bien, mon travail me permet de m’épanouir puisqu’il me correspond totalement. »
Merci!