Il y a encore plus contagieux que la grippe ou le Corona virus, ce sont les émotions.
Dans son livre du même nom, le Dr Christophe Haag, auteur, professeur HDR en comportement organisationnel et conférencier nous explique comment apprivoiser, repérer et se protéger de cette contagion affective (si nécessaire) !
Pour comprendre, il est allé à la rencontre de personnages atypiques qui ont vécu des émotions fortes, et nous éclairent sur les effets de cette contagion.
1. Faire un examen de conscience de notre empreinte émotionnelle
Nous avons tous une responsabilité d’agent pathogène d’émotions toxiques ou bénéfiques pour les autres.
Si nous émettons trop d’émotions négatives sur les autres, ils risquent de rentrer dans des troubles anxieux généralisés. C’est un effet ricochet d’une personne à une autre. Par exemple, si vous êtes concentrés uniquement sur la maladie, vous risquez de créer des enfants hypocondriaques par la suite.
Le confinement agit ici comme la téléréalité, en amplifiant tout ce qui passe dans un bocal fermé. Et la surmédiatisation en chaîne d’informations négatives crée des peurs de tout ordre avec une grande part de fantasmes.
“Il faut à peine 21 millisecondes, le temps de projection d’une image au cinéma, pour que deux personnes placées dans une même pièce synchronisent leurs émotions et leurs mouvements” Dr .C.H
Éponge relationnelle, l’homme a une tendance spontanée, inconsciente, à imiter son voisin. Il est d’autant plus important de reconnaître la nature de nos propres émotions pour devenir maître de cette contagiosité.
Vecteur positif ou négatif : vous avez le choix de choisir votre camp nous dit Christophe Haag ! Il existe aujourd’hui des chaines ou blogs dédiés aux bonnes nouvelles comme bonnesnouvellesdujour.fr ou jdbn.fr.
En entreprise, il sera intéressant pour les dirigeants de trouver des relais émotionnels puissants, c’est-à-dire mettre des personnes douées d’intelligence émotionnelle à des postes stratégiques pour relayer les émotions positives.
2. Apprendre à réguler ses émotions et créer son sas de dé-contagion émotionnelle
- Accueillir ses émotions et les nommer
On a tendance à réprimer nos émotions mais comme une balle qu’on pousse sous la surface de l’eau, cela crée une tension interne et quand vous lâchez la balle, elle remonte violemment à la surface. Ouvrir la porte à vos émotions et les comprendre est la première chose à faire pour que cela ne rejaillisse pas violemment sur les autres. Repérer ce qui cherche à se faire entendre à l’intérieur de vous, quels sont les déclencheurs, vous aideront à créer des liens de qualité avec vous-mêmes. Et enfin, vous pouvez verbaliser auprès de l’autre si besoin : « Je suis en colère, non pas à cause de toi, mais parce que j’ai besoin … de calme, d’intimité, de me reposer ». Se faire accompagner est parfois nécessaire pour ré-apprendre à dialoguer.
L’application Dr Mood vous permet de diagnostiquer rapidement votre émotion à un instant T.
- Faire le tri de ses émotions et du superficiel
Comprendre d’où viennent vos peurs et si elles proviennent de quelque chose de fondé ou non a posteriori est une façon de faire le tri de ce qui est réel ou de ce qui provient de la contagion émotionnelle.
Se reconnecter à ce qu’il y a de plus essentiel va vous permettre de vous focaliser sur le verre à moitié plein. Savoir se contenter de ce qu’on a déjà est une compétence qui se cultive pour développer un sentiment de satisfaction durable.
Se mettre à la place de la personne qui selon vous gère le mieux ses émotions permet une réévaluation cognitive. Que pouvez-vous apprendre et mimétiser de cette personne ?
- Identifier et apprendre des personnes toxiques dans son entourage
Les émotions toxiques sont plus contagieuses que les émotions bénéfiques et elles laissent des traces prégnantes dans nos têtes, consommant beaucoup d’énergie.
Si une personne vous fruste, c’est souvent que vous n’avez pas réglé quelque chose avec vous-mêmes, qu’elle reflète une part d’ombre en vous que vous n’avez pas acceptée. Sans pour autant rester en contact avec elle, il est intéressant de voir comment cela vient toucher quelque chose chez vous. C’est souvent un accélérateur de compréhension de soi.
« Le cerveau humain agit comme du Velcro avec les expériences négatives et comme du Téflon avec (ou sur) les expériences positives. »
– Rick Hanson
- Lire pour booster son empathie humaine
Christophe Haag nous incite à lire des livres de fiction comme Caméléon de Tchekov ou encore Intrusion d’Elena Sander pour apprendre de la nature humaine. Cela génère comme un album photo mémoriel mobilisable dans la vraie vie et invite à répliquer des comportements positifs. « Binger » des séries comme Bureau des Légendes ou Homeland peut aussi contribuer à ce développement de neurones miroirs.
- Reconnecter avec la nature et notre capacité d’émerveillement
On oublie souvent en tant qu’adulte cette capacité ancienne qu’on avait, enfant, à s’émerveiller de toute chose, de chaque détail, avec un œil neuf à chaque rencontre. La nature nous offre cette possibilité de reconnecter avec ce super pouvoir. Elle nous offre aussi l’opportunité de se reconnecter à ses rythmes et donc à nos rythmes intérieurs pour un rééquilibrage psychique.
- Créer du temps de cerveau disponible et expérimenter l’ennui
Prendre le temps de respirer, d’être en pleine conscience, ici et maintenant, crée de l’espace pour fabriquer de nouveaux souvenirs plus calmes et apaisants au milieu du flot incessant et souvent polluant d’informations. Accepter de ne rien faire entrainera également un terrain fertile pour une nouvelle lucidité sur les situations et sur soi.
Alors prêts pour la dé-contagion ?
Sandrine Larive – slasheuse en développement personnel : coach certifiée, praticienne en hynose et PNL, conférencière, organisatrice de retraites.
Site Internet : https://kyriellecoaching.com
Instagram : https://www.instagram.com/sandrinelarive