Il est est sûrement déjà arrivé de discuter avec quelqu’un et de vous rendre compte que la personne devant vous ment…. Ça peut être lors d’une entrevue d’embauche, lors d’une réunion d’équipe ou même avec votre ado, un parent toxique ou votre partenaire de vie.
On se sent souvent démuni devant le mensonge d’un proche ou d’un collègue et nous avons généralement deux réflexes : figer et ne pas savoir quoi dire ou tomber dans l’agressivité. Dans les 2 cas de figure, vous vous en doutez bien, la réaction est loin d’être optimale.
Erreur no 1 : Ne rien dire
Dans le premier cas, on ne dit rien. On laisse couler parce que l’on ne sait tout simplement comment amener l’autre sur un terrain d’authenticité. Le problème, c’est que notre silence laisse croire à notre interlocuteur que nous sommes d’accord ou à l’aise avec le fait erroné énoncé. Il peut alors se sentir justifier de raconter à des amis ou d’autres collègues que vous approuvez sa version des faits. Qui ne dit mot consent. De plus, dans votre inconscient, un phénomène de honte va s’enregistrer : vous n’êtes pas fier de vous. Vous vous en voudrez de ne pas avoir trouvé les mots, de ne pas avoir confronté, d’avoir laissé passer quelque chose qui va à l’encontre de vous valeur. Les témoins de cette discussion verront alors en vous soit une personne qui appuie le menteur, soit un lâche qui est incapable de s’exprimer. Ça n’est rien pour aider votre impression négative de vous-même!
Erreur no 2 : Attaquer
Dans le second cas, l’émotivité prenant le dessus, vos propos risquent en effet de dépasser votre pensée de base. Vous allez alors faire des affirmations inappropriées, des attaques et des paroles diffamatoires. Votre agressivité sera mal perçue par les témoins qui jugeront que vous avez dépassé les bornes, que ce n’était pas nécessaire de réagir de la sorte. Ils peuvent alors prendre parti pour le menteur! Vous perdrez toute crédibilité parce que votre agressivité est un signe d’un manque de maturité. Encore une fois, vous ne serez pas fier de vous. Votre attitude sera invariablement affectée pendant des heures voire même des jours. C’est vous, alors, qui serez perçu comme la personne difficile, agressive et toxique.
Vocabulaire à utiliser
Comment donc sortir de cette spirale infernale? Retenez bien que de tomber dans l’argumentation serait risqué, surtout si vous avez un manipulateur ou une manipulatrice devant vous. Son message est rodé et l’argumentaire est bâti pour vous faire perdre la face. Par contre, il ne s’attend pas à une approche empreinte de maturité.
Je vous suggère donc de répondre ceci :
«J’entends ce que tu me dis et je suis en désaccord.» Notez bien que j’ai écrit «j’entends» et non «je comprends» parce que dans le verbe «comprendre», il y a le mot «prendre». Or, vous ne voulez pas prendre la charge de l’affirmation de l’autre.
J’ai aussi utilisé un «et» au lieu d’un «mais». Pourquoi? Parce que le «mais» incite l’inconscient de l’interlocuteur à entrer en mode argumentaire, à la comparaison, au combat. Le «et» incite à l’acceptation.
Et ensuite?
Par la suite, évitez de tomber dans le jeu de ping pong d’argumentation. Utilisez le silence. Laissez le menteur patauger. Ne faites que rappeler votre désaccord avec fermeté et bienveillance. Puis, mettez fin à la conversation. Et quittez ou invitez-le à partir. Restez digne.
Conclusion
Les menteurs ont besoin de spectateurs. Ne leur offrez pas ce plaisir. Ils veulent de l’attention, ne leur en donnez pas. Ils veulent sentir qu’ils ont gagné. Laissez-les se débrouiller avec votre désaccord. Soyez calme. Restez bienveillant, mais alerte et vigilant. Les menteurs n’aiment les gens qui ne tombent pas dans le piège de l’agressivité ou de l’incapacité.