La sexualité est quelque chose de naturel et qui est présent chez chaque être humain. Nous avons tou.te.s une sexualité, j’entends par là que nous avons tou.te.s des parties génitales, des organes reproducteurs, des hormones sexuelles, des comportements sexuels, etc. On ne peut donc pas nier le fait que tout cela fait également partie de la sexualité et que par conséquent ce sont des choses tout à fait naturelles.
Par sexualité, je n’entends pas seulement l’acte sexuel en lui-même, ni même simplement la pénétration car il y a bien plus que cela dans notre sexualité. Et beaucoup de personnes ne prennent en compte que le coït quand on leur parle de sexualité, ce qui est dommage.
En plus d’être physiologique, notre sexualité est sociale. Elle reflète notre culture aussi car chaque culture transmet un bagage différent en ce qui concerne la façon dont nous vivons notre sexualité. Malheureusement, on retrouve souvent des pensées extrêmes en ce qui concerne la sexualité. Que ce soit dans certaines cultures, dans notre cercle de connaissances ou encore dans les médias, la sexualité est soit un sujet tabou soit sujet à une sursexualisation.
Le problème que cela pose, c’est que lorsque nous arrivons à un âge pubère où nous commençons à nous interroger sur notre sexualité, nous sommes partagés entre nos pulsions et nos désirs sexuels. Même si ces pulsions et ces désirs sont parfaitement naturels, on peut avoir du mal à les contrôler dans les débuts et ce sujet ne peut pas être abordé librement avec certaines personnes.
Pour une éducation sexuelle qui reflète la réalité
J’estime, comme beaucoup d’autres, que nous ne recevons pas une éducation sexuelle claire et libre. Beaucoup de jeunes de nos jours admettent que leur éducation sexuelle principale est le porno. Pourtant le porno est du cinéma. Nous n’apprenons pas à cuisiner en regardant des films de Hollywood. Je ne me forme pas en regardant un film hollywoodien. Alors comment est-ce qu’un film pornographique peut apprendre à quelqu’un ce qu’est réellement la sexualité, la vraie ?
Regarder un film pornographique ne fera jamais de mal à personne, sauf si on commence à se dire que c’est de cette façon qu’il faut faire et pas autrement car dans ce genre de film, 10 minutes sont tournées en 8 heures et ça, nous ne le voyons pas ! Notre vision de la sexualité est alors biaisée et cela nous force à nous remettre en question sur des choses qui ne devraient pas être un problème.
Et quand je dis que regarder du porno ne fait de mal à personne, ce n’est pas tout à fait vrai car il y a de nombreuses femmes qui ont eu des mésaventures avec des hommes qui, pour ne citer qu’un exemple, les ont sodomisées par surprise car ils l’avaient vu dans un film pornographique. Et bien sûr, quand on ne s’y attend pas et qu’on n’y est pas forcément préparé, ça n’est jamais très agréable et cela peut avoir des répercussions psychologiques et physiques sur le long terme.
S’exprimer librement sur notre sexualité
Je trouve qu’il n’est pas normal que nous ayons des difficultés à exprimer et à vivre notre sexualité sans honte, ni culpabilité, sans gêne ni dégoût, sans peur…
En plus, il est difficile d’avoir accès à des informations qui ne généralisent pas tout le monde, qui sont inclusives, en plus de ne pas être limitatives ou qui sont pleines de règles pour vivre une sexualité libre et épanouie.
J’aime dire qu’il y a autant de sexualités que d’êtres humains sur la planète. Chacun.e exprime cette saveur à sa façon, le mieux pour faire cela dans la bienveillance étant de partir du principe que chaque individu respecte l’autre dans son expression, dans son intégrité et dans son espace sacré bien entendu.
Je pense que chacun.e peut vivre la sexualité qu’iel ressent sans se sentir mal, sans avoir à la cacher ou à la nier comme c’est souvent le cas avec les personnes les plus timides qui ne rentrent pas dans les cases que la société nous impose.
Notre sexualité est dynamique, elle évolue avec nos saisons, nos expériences et bien d’autres facteurs tels que notre physiologie, les événements de notre vie ou encore avec les relations que l’on entretient avec d’autres êtres humains. On a rarement la même sexualité tout au long de notre vie. Sans parler de l’attirance envers un ou plusieurs genres en particulier, nous vivons notre sexualité différemment à 20 ans, à 40 ans ou à 60 ans, c’est bien signe qu’elle ne cesse d’évoluer en permanence. C’est aussi dû au fait que nos hormones changent au fil du temps et que, par conséquent, il est probable que nous ayons des pics de libido à certains moments et qu’à d’autres nous n’ayons aucune envie de pratiquer quoi que ce soit qui est en rapport avec la sexualité.
Il est également très important à mes yeux de pouvoir aborder le sujet de la sexualité en famille. Même si certains adolescents trouvent cela un peu gênant au début, c’est pourtant essentiel qu’ils puissent savoir qu’ils auront une oreille attentive s’ils ont des questions sur le sujet. Parce qu’il y a une réalité qui m’effraie, c’est que si le sujet de la sexualité est tabou, c’est surtout parce qu’on le rend tabou ! Il suffit d’en parler une ou deux fois pour que ça débloque le tabou et que ça devienne un sujet de discussion comme un autre.
Je souhaite à chaque personne de vivre une sexualité qui soit en accord avec eux-mêmes et surtout dans le respect des autres. De pouvoir en parler librement avec les personnes de notre entourage pour avoir un échange plein de sens et qui nous fait, pourquoi pas, découvrir d’autres horizons.
Avoir des pulsions de désir ou de plaisir est tout à fait naturel et normal, peu importe notre âge, tout comme les différents types de sexualité le sont aussi. Que tu sois hétérosexuel.le, bi, homosexuel.le, asexuel.le, polyamoureux.se… Tu as le droit de vivre pleinement cela sans avoir à te priver de tes envies ni à t’en cacher auprès des autres. L’important c’est comment tu te sens par rapport à ta sexualité.