Pourquoi agissons-nous parfois en contradiction avec nos idées ? Du grignotage pendant un régime au choix répétés de partenaires qui ne sont pas bons pour moi. Lorsqu’on agit en contradiction avec nos pensées, on parle de dissonance cognitive.
« Élaborée par L. Festinger selon laquelle la coexistence, chez un même individu, d’éléments de connaissance qui, d’une manière ou d’une autre, ne s’accordent pas entraîne de sa part un effort pour les concilier. (c’est une théorie de la rationalisation des conduites affectives.) »
– Source Larousse
Je vous propose d’illustrer cette définition en prenant deux exemples concrets.
Vous avez une bonne motivation et vous vous êtes renseigné(e) sur un programme qui vous semble adapté. Ce programme inclut entre autres de ne plus grignoter le soir pendant le film.
Seulement, voilà, le grignotage du soir est une habitude que vous avez prise il y a longtemps. C’est un rituel. Une fois le soir venu, vous êtes tranquillement installé(e) dans votre canapé, devant le film et là, évidemment, survient la petite faim. Au bout de quelques minutes de stratégies diverses et variés pour ne pas y penser, vous tombez sur une scène du film où les personnages mangent. C’en est trop, vous craquez. Tout en vous préparant un encas, vous ressentez un malaise. Un sentiment désagréable, le sentiment de faire quelque chose de mal. Il s’agit d’une relation dissonante ou dissonance cognitive. Et c’est à ce moment que votre esprit va chercher par tous les moyens à atténuer ce sentiment désagréable. Il va négocier avec lui-même. Par exemple, vous pouvez vous dire que demain vous ferez plus de sport ou que vous mangerez moins à midi.
Dans cet exemple, votre volonté est mise à mal par l’habitude encrée du grignotage devant la télé ainsi que la tentation visuelle d’une personne qui mange devant vous. Mais alors pourquoi certaines personnes sont tout à fait capables de résister à ces deux types de tentations et pas vous ? Ce n’est pas qu’un manque de volonté. Il est tout à fait possible que d’autres tentations soient présentes sans même que vous n’en ayez conscience. Elles sont présentes en vous, discrètes mais actives. Peut-être avez-vous souffert de la faim lorsque vous étiez plus jeune ou que vos parents avaient l’habitude de vous donner un gâteau juste avant le brossage de dents et d’aller vous coucher… Autant de causes possibles qui mettent à mal votre volonté dans cette situation. Et ce que je vous propose, c’est un exercice en deux parties qui vous permettra d’allez chercher les causes de vos dissonances cognitives.
Prenons tout d’abord le temps de visualiser ce qui se passe dans notre esprit par un exercice de visualisation que j’ai appelé
La métaphore de l’arbre
Imaginez que votre esprit est comme un arbre. Visualisez que cet arbre est constitué de branches saines et robustes. Mais étouffé par un lierre grimpant.
Pensez que vos branches saines sont votre bon sens, votre spontanéité, votre projet de vie… Le lierre quant à lui, représente vos peurs, vos croyances limitantes, les échecs…
Prenez le temps de visualiser les branches, le lierre, les différentes interactions entre eux. Une fois que vous ressentez que votre visualisation est faite, prenez un peu de recul pour voir l’arbre dans son entier. Restez un moment avec cette image et imaginez-le sans le lierre. Comment serait votre vie ?
Cette visualisation a pour but de vous faire prendre conscience de certaines croyances issues de divers vécus qui se sont enracinés dans votre esprit. Ils influent vos choix, vos jugements et vos décisions sans même que vous en ayez conscience. Ils ont pu germer durant votre enfance, lorsque vous avez observé le comportement de vos parents, par le biais d’enseignements de personnes influentes, de traumatismes ou d’échecs dans votre passé.
Prendre conscience de cela est une chose. Mais alors, comment les repérer ?
La seconde partie de l’exercice que je vous propose a pour but de vous apprendre à éviter que le lierre de vos peurs et autres croyances limitantes ne dévitalise l’arbre de votre esprit. Pour cet exercice, nous allons prendre un autre exemple.
2. Pourquoi est-ce que je choisis des partenaires qui ne sont pas bons pour moi ?
Si répondre à cette question vous est impossible sur le moment ou si vous trouvez des arguments qui sonnent faux à votre esprit, c’est tout à fait normal.
Le moyen le plus efficace est de scruter la branche concernée pour chercher l’endroit où du lierre s’est enraciné. Concrètement, vous allez vous poser des questions en sens inverse.
Ce questionnement inversé a pour but de scruter la branche concernée jusqu’à la racine du lierre. Pour ce faire, voici une méthode qui vous permettra d’obtenir un visuel pour vous guider et pour vous permettre de le continuer plus tard si vous ne pouvez pas trouver la racine en une seule fois.
Reproduisez le tableau ci-dessous et remontez dans vos souvenirs par un questionnement inversé comme expliqué au-dessus. Prenez le temps de répondre en remontant le fil de vos pensées.
À ce moment-là,vous étiez dans une période où vous vous sentiez seule ? Vous aviez envie de ressentir l’excitation d’une nouvelle relation ? La période sanitaire vous pesait trop pour rester seule ?
Prenons l’exemple de la dernière soirée à laquelle vous avez assisté il y a quelque temps. Prenez le temps de revivre la situation. « Que s’est-il passé durant cette soirée ? » , « Qu’ai-je vécu de significatif pour moi ? » Laissez venir les informations émotionnelles et intellectuelles. Notez dans le tableau tout ce qui vous vient à l’esprit.
Dans ce tableau chronologique, vous pouvez constater qu’au départ, il y a deux dissonances. La femme n’est pas du tout intéressée par cet homme qu’elle juge sévèrement au vue de ses ressentis et pourtant, elle ressent une forme d’attirance et l’envie de le séduire. Enfin, lorsque cet homme lui montre de l’intérêt, elle revoit son jugement. Qu’est-ce qui a bien pu se passer pour que s’opère ce changement selon vous ?
Ce paradoxe vient du fait que les attitudes de cet homme ont réveillé des blessures passées qui ne sont pas conscientes. La cause est à chercher dans vos souvenirs qui peuvent être encore enfouis au fond d’elle-même. Ils peuvent être inconscients auquel cas, il faudra effectuer un travail d’accompagnement adapté à sa personnalité et ses besoins.
Ce sont ces désaccords identifiés à l’aide du tableau qu’il faudra prendre en compte.
Admettons que cette femme, ce soit vous. Après avoir fait l’exercice de l’arbre, vous devriez être en capacité d’aborder ces nouvelles questions de façon plus efficace. Vous pouvez refaire un autre tableau en partant de ces deux dissonances comme point de départ. Le but étant de vous permettre de prendre du recul sur la situation qui vous amenée à vous poser la question « Pourquoi je choisi des partenaires qui ne sont pas bons pour moi ?»
Vous l’aurez compris. Pour être en capacité de répondre à une question à laquelle vous seule avez la réponse, il faut remonter à la source. Il est fort probable que cette nouvelle question nécessite de remonter encore l’arborescence de votre arbre de pensées. Vous ne serez jamais totalement libérée du lierre, mais vous serez en mesure de le déceler et de l’empêcher de prendre le contrôle de vos choix.
L’opportunité d’un accompagnement
Cette méthode est applicable à tous types de questions. Seulement, voilà, il n’est pas toujours facile de le faire seule. Tout dépend de l’importance qu’aura la question pour vous et vos disponibilités intellectuelles et émotionnelles. Entre l’espace occupé dans notre esprit par la famille, les enfants, le travail, les obligations diverses et variées de notre vie, il n’est pas toujours facile de prendre ce temps pour soi. Sans oublier les conseils sûrement très sincères de votre entourage, mais qui ne sont pas vous. Vous êtes unique et comme tout un chacun, on ne peut pas être totalement à votre place.
C’est pourquoi je propose des accompagnements sur la base du coaching ou de la thérapie brève selon vos besoins et la nature de l’objectif que vous souhaitez atteindre. Mon accompagnement consiste à vous permettre de faire une pause rien que pour vous. Un espace où rien ni personne ne viendra perturber votre introspection.
Le coaching, c’est un accompagnement dans le but d’atteindre un objectif. C’est travailler sur le présent et l’avenir. La thérapie, c’est soigner quelqu’un qui a un problème d’ordre personnel qui le bloque et qui peut être un handicap dans sa vie. La thérapie, c’est aller chercher dans le passé
« Un esprit sain dans un corps sain »
Nous sommes dans une époque où le culte du corps est omniprésent, mais l’esprit devrait l’être tout autant. Si vous ne prenez pas le temps nécessaire pour votre esprit, cela revient à passer du temps dans les centres de beauté sans jamais consulter un médecin lorsque cela est nécessaire.
Comme le dit si bien Jacques Salomé : les maladies sont des « Mal à dire ». Le corps exprime ce que l’esprit ressent. Pour conclure cet article, je vous cite un court extrait de son article sur la maladie :
« Alors que guérir (vu du côté d’un accompagnant en santé, et de celui qui sera en difficulté de santé), supposera d’essayer d’accéder au sens caché de la maladie. Maladie, entendue comme un langage désespéré, extrême, pour dire et cacher l’indicible d’un conflit, d’un traumatisme infantile ou actuel, d’une situation inachevée. Et donc de permettre à la personne malade, d’entendre ce qu’elle crie (avec des maux). La guérison, au-delà des soins médicamenteux, des traitements chirurgicaux ou médicaux, supposera donc des soins relationnels, qui passent par une écoute de la maladie entendue comme un langage métaphorique ou symbolique, avec lequel nous tentons de dire et de cacher (je le souligne à nouveau) l’indicible. Guérir, dans sa finalité, supposera donc de permettre au malade de retrouver dans son histoire actuelle et passée la blessure originelle qui s’exprime, qui se crie avec un mal-à-dire qu’on appelle une maladie et parfois même une affection. » (Source)