« … si tu arrives à t’aimer toi-même, les autres aussi t’aimeront. » Celle-là, on l’a entendu sous toutes ses coutures, sa virgule et son point et on en a marre de nous la faire répéter sans cesse, car elle indique une fin et non une solution. Nous aimerions une pilule magique, une méthode sans faille afin de réussir à s’aimer enfin, mais non, personne nous en donne…
Parce que la méthode varie d’une personne à l’autre et qu’elle ne fait de sens que si on la trouve nous-mêmes nous diraient probablement les meilleurs psys et ils n’auraient pas tort. Cela peut prendre du temps pensez-vous, voir toute une vie.
Le mur de l’amour de soi
Mais ô combien satisfaisante la première pierre que l’on pose sur le mur de l’amour de soi! Oui, nous pouvons faire une analogie avec un mur, malgré qu’une telle édification souvent nous coupe de quelque chose. Et si ce mur nous coupait en fait du discours noir que nous nous répétons sans cesse à notre endroit? Parce que, soyons honnêtes, nous avons beau mettre tout souvent sur le dos des autres, le pire de nos ennemis est souvent caché à l’intérieur de nous-mêmes, tapi dans l’ombre, attendant le moment opportun pour nous lancer ses déchets émotionnels afin de miner l’amour naissant que nous éprouvons pour nous-mêmes.
Ce qui est bien, c’est que, souvent, une seule phrase entendue ça ou là, une lecture qui traîne sur le coin d’une table, une discussion entre amis ou avec des collègues de travail nous insufflent à nous aimer enfin et de tels mots que nous nous répétons sans nous lasser, font office de ciment afin de lier les pierres de ce mur que nous érigerons.
Drôle d’attitude tout de même de se protéger de nous-mêmes? Oui et non. Au nom de sa hauteur et sa force tenace, cette muraille aura pour but de nous protéger de la méchanceté, de la cruauté à laquelle nous faisons malheureusement encore face dans notre monde.
Je suis comme vous
L’idée de ce texte m’est venue lorsque fatiguée (lire écœurée) j’ai décidé d’ériger un mur pour moi-même. Je me rends compte que plus il est grand, plus il est fort. Je sais pertinemment maintenant que si j’ai besoin de me protéger de moi-même, je m’agrippe à une pierre, par exemple, celle d’un discours à moi-même exempt de distorsions émis de mes fausses perceptions.
Si quelqu’un me fait du mal. Je m’asseye volontairement au pied du mur, à l’opposé de la méchanceté et j’ai là du temps pour relativiser ce qui m’arrive. Si, après avoir fait le tour de la question plusieurs fois, il m’est vraiment clair que je dois me protéger de l’autre. Je le fais en demeurant de cette partie du mur où mon lieu est sûr, où je peux tout embellir au nom de l’amour nouveau que j’éprouve pour moi.
Conclusion
Chacun sa méthode, je le répète. Certains se créeront un jardin où seulement l’amour y aura accès, d’autres une patinoire de hockey où ils ne pourront que compter des buts! Peu importe vraiment si ce n’est que de se dire que l’amour de soi est la plus belle chose qui soit puisque tellement d’autres choses dépendent de lui.