Quand on est hypersensible, on peut se sentir différent. Que ce soit, au travail, auprès de ses proches, de ses amis, mais c’est souvent une sensation un peu floue, dans laquelle on ne se rend pas bien compte de quelle différence on parle. Notre sensibilité peut parfois nous jouer des tours, et face à un manque d’empathie de la part de ceux qui nous entoure, on peut vite être à fleur de peau et rejeter leurs réactions face à notre différence.
Alors comment faire accepter sa différence ? Je vous propose 4 étapes clés, à suivre dans l’ordre, afin de ne plus jamais en souffrir et réussir à canaliser votre surcharge émotionnelle dans vos relations aux autres.
1. Identifier votre différence
Votre différence n’est pas évidente à identifier. Souvent on se sent différent sans trop savoir exactement à quoi cela correspond. On se sent juste « trop » ou « pas assez » par rapport à d’autres gens. Notre sens des priorités semble totalement différent de ce que l’on pourrait attendre de nous, et c’est cela qu’on identifie comme « notre différence ». Les autres nous disent que l’on est « trop sensible », « émotif », que l’on prend les choses « trop à cœur »
Pour autant, a-t-on tort ? Non. Nos priorités, notre vision de la vie, notre manière de vivre est tout aussi valable que celle des autres. Je dirais même qu’elle l’est encore plus, puisque c’est celle qui nous correspond. Alors apprenez à identifier cette différence, mettez des mots dessus et vous verrez qu’une fois plus claire dans votre tête, vous ne la verrez même plus comme une différence mais comme un trait de caractère, rien de plus.
Nous sommes tous différents, et ce sont ces différences qui donnent tout son intérêt à vivre ensemble. On apprend des autres, on interagit ensemble, toujours dans le but de s’apporter du bonheur, d’abord à soi, puis mutuellement.
2. Acceptez votre différence
Nous vivons dans un monde qui nous apprend à rentrer dans les cases. Rentrer dans les cases, ça implique aussi, et surtout, d’être sanctionné si on ne rentre pas dedans. La plus grosse machine à détruire les différences, malheureusement, c’est l’école. A l’école, nous sommes tous évalués à notre capacité à résoudre des problèmes suivant la méthode enseignée dans le temps impartie. En clair, votre mémoire compte plus que votre capacité à vous débrouiller. Si j’étais un peu provoc, je vous dirais même que l’intelligence est sanctionnée puisque la triche, aussi créative soit-elle, est interdite (on se rappelle tous des petits papiers dans la trousse, des réponses écrites sur le pantalon). J’aimerais retourner à l’école juste pour voir les nouvelles méthodes inventées par les générations d’aujourd’hui. Ces phénomènes se retrouvent dans la cour de récré, puisque si vous n’aimez pas le foot ou la marelle (désolé, ce sont des références de boomers) vous aurez beaucoup de mal à vous faire des amis.
La pub, les films, l’environnement, l’intégralité de la société est bâtie sur l’idée d’un modèle unique, de physique, de vie, de réussite, de comportement, etc…
Si aujourd’hui à 40 ans, vous vous rendez compte que vous êtes différent, vous avez 40 ans de processus cognitifs à déconstruire.
Pas de panique, ça se fait très. Cette différence est qui vous êtes : les gens qui vous aiment, qui vous entourent, les rencontres incroyables que vous avez faites, les expériences indescriptibles que vous avez eu découlent de cette différence. Elle a plu à d’autres, elle vous plaira à vous. La base est de vous traiter comme quelqu’un que vous aimez. Vous aimez les différences des autres, aimez la vôtre !
Forcément, on part avec un l’a priori que notre différence est une « mauvaise chose », un « handicap » qui va nous empêcher de nous intégrer pleinement. Pourtant cette différence vous sauvera la vie et vous mènera aisément vers la vie qui vous permettra de vous épanouir pleinement. Il s’agit d’abord de vous apaiser. Votre différence n’est pas une tare que vous devez combattre. C’est un état de fait, et votre intelligence émotionnelle vous sera très utile pour vous comprendre, et vous voir comme vous êtes : pleinement vous !
3. Faites en une force
Je vais vous raconter une histoire. J’ai un ami a qui toute sa vie on a répété qu’il ne travaillait pas. Toute sa vie ses parents, ses profs, lui ont répété « tu as des capacités et tu les gâches parce que tu ne travailles pas », rien n’y faisait. Il a fini par se convaincre qu’il était ce que l’on appelle dans le jargon vulgaire « un branleur ». Pourtant, il est capable de faire en 1 heure, ce qui peut prendre une après-midi à quelqu’un d’autre. Résultat, il travaillait toujours dans l’urgence, et faisait les choses sur un temps très court. Sur ce sujet aussi, on lui répétait « tu vois, tu as travaillé une heure tu as eu 14, si tu avais travaillé 4 heures tu aurais eu 18 ».
Il a fallu des années à mon ami, avant de comprendre comment son cerveau fonctionnait. Il s’agit d’une personne qui aujourd’hui sait parfaitement gérer les situations d’urgences dans le milieu professionnel. Il s’agit d’aller vite, de faire au mieux, et de trouver des solutions ceux qui est en accord total avec son cerveau. Donc son cerveau ne travaille que dans l’urgence, sinon, il ne peut pas rester concentré plus de 5 minutes.
Quand il a compris ça, il a changé de méthode de travail. Il fait tout ce qu’il a à faire en même temps, et passe 5 minutes sur chaque chose. Quand l’une d’elle devient urgente, elle prend le pas sur toutes les autres.
En apprenant comment son cerveau fonctionne, il a réussi à tripler son efficacité. Son cerveau n’est plus contraint à suivre une méthode qui ne lui convient pas.
Aujourd’hui il le dit lui-même « je ne culpabilise plus de ma manière de travailler. A la fin de la journée, le travail est fait, mon cerveau ne se sent pas sous pression, et finalement, il me faut autant de temps que les autres sauf qu’au lieu de travailler 4 heures à 30% je travaille 1 heure à 100%. »
Ce n’est qu’un exemple, mais votre différence n’est pas quelque chose que vous devez corriger, c’est quelque chose que vous devez apprendre à utiliser pour assurer votre confort. Car finalement, c’est aussi notre objectif : vivre confortablement. Et le confort prend plusieurs formes, autre que matériel : Il peut être émotionnel, intellectuel ou cognitif.
Embrasser votre différence, c’est vous rapprocher de vous-même, vous connecter à vos besoins, et vous n’imaginez pas la sensation de liberté que cette connexion procure. Apprivoiser votre différence., voyez comment elle vous sert, ou comment elle peut vous servir au quotidien. Cela augmentera votre estime de vous-même, et vous permettra de vivre en paix avec vous-même.
4. Soyez indulgent, envers vous… et envers les autres
Votre différence est une force, une force qui n’est pas accessible, ou même compréhensible par tout le monde. Face à une personne qui ne parle pas votre langue, vous savez être indulgent. Imaginez-vous dans un pays étranger, et que les gens vous reprochent de ne pas maitriser la langue, vous vous sentiriez vexé.
La situation est la même. Votre différence est votre force, et souvent vous serez face à des gens qui non content de ne pas vous comprendre, n’imagine même pas qu’un autre fonctionnement que le leur est possible.
Nous avons tous rencontré des gens qui non content de ne pas comprendre les autres, s’imaginent qu’il n’existe qu’une seule manière d’être : la leur. Ces gens n’ont pas encore atteint votre niveau d’éveil. Ce sera à vous de vous hissez pour eux, et de les comprendre. La plus importante qualité dans ce contexte est de faire preuve de compassion. Repensez à vous, plus jeune, moins avancé, et rappelez-vous comment vous étiez, avant de remarquer votre différence, de la comprendre, et de l’accepter. Tout vous est possible, utilisez ce potentiel pour être en paix, y compris avec ceux qui ne peuvent pas vous comprendre.
Mais cette indulgence, commence par vous-même. Si vous avez pendant des années, eu le réflexe de vous dire que cette différence vous desserre, il vous faudra déconstruire ce réflexe. Apprenez de vous, ouvrez-vous à vous-même. Il est normal de commettre des erreurs, ou de ne pas comprendre vos réactions dans votre quotidien, mais n’oublie jamais : votre cerveau cherche à vous protéger. Quel que soit ce que vous faites, sachez que c’est pour votre survie, et que votre cerveau ne vous veut que du bien même s’il semble parfois le faire mal.
Cette indulgence, cette bienveillance, c’est la base de l’amour de soi, et cet amour vous le cultivez à travers votre parcours et vos expériences. Traitez-vous comme vous traitez les gens que vous aimez. Pardonnez-vous, acceptez, laissez passer vos moments de doutes, et avancer vers la pleine conscience de vous-même.
Vous aimez, c’est le meilleur cadeau que vous puissiez vous faire, et la meilleure manière de vous accepter, et donc d’accepter votre différence. Car en réalité, une fois que vous acceptez votre différence, vous ne prêterez même plus attention à ce qu’en pensent les autres.
Afficher sa différence sans honte quand on est hypersensible et atypique
Quand on est différent, atypique, hypersensible, il n’est pas facile de l’assumer. Comment trouver sa place dans la société ? Comment savoir qui on est vraiment ? Comment savoir si notre différence sera acceptée et comprise ? Cela commence par accepter sa différence, accepter sa neurodiversité. Peu importe que tu aies fait un diagnostique ou pas. Ce qui compte c’est qui tu es et comment bien vivre ta différence. Tout est expliqué dans cette vidéo !
Comment accepter la différence ? Le pouvoir des neurosciences !
Samedi 9 octobre à Roubaix, un hommage a été rendu à « Dyce » cette jeune fille de 19 ans neuro-atypique et hypersensible qui, ne trouvant sa place, nous a quitté. Le temps d’un après-midi dédié à ce en quoi Dyce croyait, je suis intervenue pour faire comprendre la différence, expliquer pourquoi le cerveau rejette naturellement ce qui est différent, expliquer comment dépasser cela.
Merci de diffuser ce message auprès des adolescents, des jeunes et de tous ceux qui sont confrontés au rejet et au jugement de leur différence…ou qui jugent et rejettent.
Quelques mots sur moi : Je suis Claire Stride. Je suis consultante, experte en neurosciences, spécialisée sur les personnes atypiques, trop sensibles, les troubles dys, les hauts potentiels, les TSA (troubles du spectre de l’autisme) et les TDAH…et toutes les personnes qui ne rentrent pas dans les cases. Je suis l’auteure de plusieurs ouvrages ouvrages sur la neurodiversité et la haute sensibilité.