À l’aube de mes 13 ans, un événement anodin allait déclencher en moi une réflexion profonde sur le bonheur. C’était un matin comme tant d’autres. Alors que je m’apprêtais à débuter ma journée par mon cours de français, le professeur était en retard. Installée à mon bureau, je feuilletais mon manuel. Je me remémore encore cet instant précis où, en plein milieu de mon livre scolaire, les paroles d’une simple chanson, « Le petit bonheur » de Félix Leclerc, apparaissaient. Elles ont transformé une simple routine matinale en une grande quête de vie personnelle.
Dans la chanson, M. Leclerc raconte l’histoire d’un petit bonheur abandonné et en détresse sur le bord d’un fossé qui supplie de se faire ramasser. Se laissant convaincre, l’homme l’a ramené chez lui et a vu tout à coup sa vie s’illuminer. Son petit bonheur, fortuitement trouvé, transforma son quotidien en un paradis de bonheur. Cependant, un jour, son invité particulier le quitta sans raison, laissant l’homme dans un grand chagrin.
Du haut de mes 13 ans, inconsciemment, j’étais tout à coup bien convaincue de partir un de ces jours à la recherche de mon petit bonheur, juste à moi, et bien déterminée à le préserver pour l’éternité. Comme si un jour, j’allais moi aussi retrouver cette petite chose traînant sur un coin de rue en passant mon chemin.
Plusieurs déceptions et années plus tard, voyant que ma grande quête ne portait pas tellement ses fruits, comme plusieurs, j’ai plutôt supposé à ce moment-là qu’au lieu de trouver ce précieux colis par hasard, je devais probablement le mériter par mes propres efforts.
Pourquoi, encore aujourd’hui, de nombreuses personnes persistent-elles à croire que le bonheur se mérite ? Comme si cette joie était une destination lointaine à atteindre après avoir surmonté divers défis. Cette idée, peut-être forgée par notre éducation, où l’on nous enseigne que les grandes récompenses nécessitent des accomplissements spécifiques, a été mise à l’épreuve au fil de mes propres expériences. En fait, j’ai constaté que cette fausse croyance créait un fardeau et instaurait une pression inutile sur nos épaules.
Certaines publicités n’aident pas la cause et peuvent aussi renforcer l’idée que l’acquisition du bonheur serait liée à la possession de choses matérielles, à l’atteinte d’une certaine apparence physique stéréotypée ou à d’autres critères trop souvent présentés comme étant des éléments essentiels pour atteindre cette fameuse quête de la joie éternelle. Mais, inspirée par les souvenirs de ma classe, j’ai fini par comprendre au fil des ans que le bonheur ne dépend pas d’une liste de mérites, mais plutôt de la manière dont nous choisissons de percevoir et de vivre notre existence.
En fait, ce fameux petit bonheur dont tout le monde parle se trouve dans les petites joies quotidiennes, dans la gratitude pour le moment présent, et dans la connexion avec ceux que nous aimons. Plutôt que de le mériter, le bonheur émerge lorsque nous cultivons l’acceptation de soi, la bienveillance envers les autres et une attitude positive envers la vie.
Ainsi, je vous invite à déprogrammer cette idée trompeuse selon laquelle le bonheur est une récompense exclusive. Il est temps de reconnaître que nous méritons le bonheur simplement en étant des humains, avec notre parcours unique et nos parfaites imperfections. Ma grande quête, guidée par la chanson de Félix Leclerc, a éclairé ma compréhension que le bonheur n’est pas une récompense que l’on gagne comme une médaille, ni un truc que l’on retrouve par hasard sur le bord d’un fossé, mais bien une réalité à accueillir en toute simplicité.
Avec amour & lumière
Jenny
Santé globale Zen Attitude.