Au cours des pages qui se noircissent à chaque chapitre de notre histoire de vie, on se rend compte que nous abandonnons souvent nos désirs et nos objectifs pour nous laisser happer par le flot émotionnel. Les émotions nous submergent trop souvent et nous font plonger dans des péripéties dont on n’arrive pas à se libérer pour respirer la vie comme elle vient. On limite son flux naturel en refermant l’espace de notre déploiement en cherchant sans cesse à nous comparer aux histoires des autres. Les points communs ne sont que des illusions qui nous rassurent. Notre regard est tenté d’aller cueillir à la volée, des bribes de ce qui semble nous ressembler et que l’on s’oblige à intégrer dans nos stratégies personnelles, parce que l’on préfère penser que cela nous permettra d’être avec les autres.
Nous sommes sans cesse avec les autres par notre individualité, et dans cette seule et même unité qui nous lie les uns aux autres. Mais nous avons chacun aussi, notre manière de vivre l’expression de notre mission d’âme. C’est pourquoi chercher à plaire ou à exister pour l’autre, c’est comme entrer en résistance avec soi-même et s’auto-limiter. On s’étonne alors ne pas trouver un état de quiétude durable. Si chacun de nos actes n’est fait que par rapport à l’autre, alors on ne peut que récolter l’opposé de ce que l’on recherche, c’est-à-dire l’impression de ne pas réussir à atteindre ce que l’on désire vraiment.
Les attentes que l’on porte vers les autres, s’accompagne inexorablement d’une vague de plus en plus haute d’émotions négatives qui déferle avec de plus en plus de violence, pour nous montrer que l’on ne va pas du tout dans la bonne direction, comme si on avait perdu le contrôle de nous-mêmes. Souvent, le conflit intérieur nous fait comprendre que si l’on n’arrive pas à trouver une zone de calme et de bien-être dans ce projet qu’on mène, cela signifie que nous faisons fausse route. Alors plutôt que de renoncer ou de se décourager, il convient d’analyser le sens des émotions qui nous assaillent, sans les refouler. En les laissant s’exprimer, on leur permet de nous délivrer un message pour faire apparaître une stratégie à réajuster, une croyance à laisser partir, une manière de pensée qui ne permet pas de se déployer.
Aucun succès, aucun combat ne peut nous ramener « à la maison », au chaud dans notre cocon protecteur où règnent l’harmonie et la paix intérieures. Les émotions ne sont que des révélateurs de ce qui est à comprendre, pour reprendre le bon chemin vers nos aspirations et nos zones de déploiement. Elles nous indiquent où se situent nos croyances limitantes qui n’ont rien à voir avec le vrai but de notre destinée.
Chercher cet accordage à chaque instant dans nos prises de décision demande une persévérance et une détermination à toute épreuve, sans jamais faillir, quand la tentation est trop forte de succomber à ce qui est facile et piégeur.
Vivre en étant connecté à sa conscience, c’est sortir du brouillard de nos pensées conditionnées par nos attentes, pour cultiver au-dessus de Soi, un soleil qui continue à briller malgré les circonstances et les expériences, et qui vient nourrir notre force intérieure et notre motivation à chaque instant.
Quand une émotion négative vient nous frôler, il ne faut pas feindre de ne pas la ressentir. Oui elle est là, et on doit se demander alors : « qu’est-ce qu’elle veut me dire ? » La connexion immédiate à la prise de conscience, permet de laisser l’émotion se dévoiler, pour se raconter, pour se dire puis pour circuler et pour repartir pour s’évaporer loin de nous. C’est ce qu’on appelle se laisser traverser par nos émotions.
Lorsqu’on cesse de s’identifier à nos émotions négatives, on se met en action pour les célébrer comme des messagers qui mettent en évidence les reflets de nos états d’âme. Si on ressent de la joie, alors tout notre être en accueillant ce sentiment de légèreté rayonne et pétille à travers ce moment de bonheur, ce qui nous procure de la bonne humeur. Quand on ressent de la colère ou de la tristesse, c’est le même processus, tout notre être fait vibrer cet état négatif, ce qui influence tout ce qui nous environne pour l’envelopper comme d’un nuage « toxique », jusqu’à créer une réalité troublée et plus lourde à supporter.
Le poids des émotions négatives qui s’accumulent est totalement inconscient, de notre part mais palpable à travers notre attitude. On le perçoit également dans nos fréquences vibratoires, on se sent comme ralenti, découragé, déprimé comme tirer vers le bas, vers une faille qui vient engloutir toute notre bonne humeur pour nous envelopper d’une aura grise. Alors, on n’arrive plus à penser positivement. Le stress, l’inquiétude, l’anxiété viennent comme s’agglutiner à tous nos actes et l’on a l’impression que la vie est une lutte.
Comprendre que nos émotions nous font plus de tort que les situations elles-mêmes, c’est apprendre à changer de rapport à ce qui nous perturbe dans notre quotidien. Activer la Conscience comme moteur de sa vie, c’est reléguer au second plan, le mental et ses illusions.
Être en paix, c’est exister au milieu du chaos sans être tourmenté, comme si on était ancré à quelque chose de bien plus grand que notre simple condition d’être humain, comme si on était aussi immense que l’infini. Cette conscience élargie, elle est là, de fait, quand on médite, quand on se connecte à la nature, quand on contemple le silence, quand on éteint le mental. C’est notre véritable source de pouvoir, de réalisation, et de bienfait.
Plus on apprend à écouter nos sensations, plus on apprend à doser nos réactions. Qu’est-ce qui nous gêne dans cette circonstance, dans cet échange, dans ce commentaire ? L’autre n’est qu’un révélateur de nos émotions refoulées. Tant qu’on ne les laisse pas s’exprimer par des moments de conscientisation, on s’enferme dans sa spirale, jusqu’à ne plus accepter de voir et de reconnaître ce qui nous met en difficulté.
Pour faire le test de votre état émotionnel, jauger ce qui a une intensité extrême au cours d’une journée : combien de fois vous vous mettez en colère, vous vous sentez irrité ou agacé ? Combien de fois vous vous plaignez ? Combien de fois vous formulez des reproches ? Combien de fois vous changez d’humeur ? Quel est votre dialogue intérieur ? Quels sentiments perdurent au moment de vous coucher ? Quel goût avez-vous gardé de ce que vous avez vécu, pour pouvoir affirmer, que vous avez passé une bonne ou une mauvaise journée ? Qu’est-ce qui a d’ailleurs le plus influencé votre état émotionnel : la comparaison, le jugement, la jalousie, les médisances, les critiques… ?
Chaque pensée, entraîne une émotion à travers un comportement qui raconte notre histoire : nos blessures de l’enfance, nos mauvaises expériences, nos déceptions, nos exigences…Être capable de se regarder dans les yeux de son intériorité, en profondeur et sans peur, c’est atteindre le plus haut sommet de l’amour de soi que l’on puisse éprouver : « Je m’aime comme je suis et je me prends en charge dans mes émotions négatives pour trouver le sens de ce que je vis et aller à la reconquête de couleurs à apporter à ma vie. »
Faire preuve de compassion et de gratitude à notre égard, c’est rester ancré à notre force intérieure qui sait nous montrer la voie, vers ce qui nous permet de nous alléger de nos émotions négatives.
Notre mental nous mène par le bout du nez, il nous raconte des sornettes que nous voulons bien croire parce que ça nous arrange. Cela nous donne une bonne raison de ne pas aller creuser plus en profondeur à la racine même de nos stratégies de vie, relationnelles ou émotionnelles qui ne sont pas gagnantes.
Savez-vous exister sans vous plaindre, sans avoir pour refuge de vie vos histoires passées, sans admettre juste un instant, qu’on peut toujours faire mieux quand on veut vraiment accéder au niveau supérieur de son être et de son existence?
Écrire sa vie, c’est savoir aussi l’accueillir sans la craindre pour pouvoir se convaincre que les maux finissent par se dissiper quand on les regarde à travers les yeux transparents de notre conscience supérieure et non avec le regard déformé et étriqué de notre égo, qui sait si bien nous duper, pour tout transformer, pour nous faire douter, culpabiliser et nous empêcher de donner le meilleur de nous-mêmes.
A chaque fois qu’on restreint l’amplitude du rayonnement positif de notre Soi, on devient comme l’ombre de notre vie, parce qu’on a peur de ne pas être reconnu, compris et soutenu. Alors, on oublie que l’amour de soi à son plus haut degré n’a plus besoin de validation. On ne recherche plus la satisfaction des autres,et on comprend que le vrai bonheur est sans limite, car il est intérieur, quand on sait vivre dans la justesse de ce qui nous rassure, de ce qui nous protège, de ce qui nous élève…
N’ayons plus peur de donner le meilleur de nous-mêmes à tous et pour tout, si notre intention est de nous accorder au flux spontané de la vie, on peut remplacer les émotions négatives, par un océan de gratitude afin d’aller vers les plus belles réalisations dans l’instant.
Respirer la vie dans ses possibles, c’est apprendre de chaque souffle, encore et toujours, sans regret, sans retenue, pour le meilleur et jusqu’à l’infini de soi.
Maryse Ligdamis de mesmotsdevie.fr