Au fil du temps, on déroule le tapis de notre vie que l’on foule de chaque pas pour traverser notre destinée.
Dans la brume de l’âge qui se pose avec ses changements qui nous poussent à nous renouveler, nous découvrons d’autres facettes de notre personnalité.
Si hier on se rebellait contre certaines situations, si on avait d’autres goûts ou d’autres affinités, aujourd’hui on apprend à s’adapter à tout, sans résister à l’impermanence des circonstances qui passent et emportent dans leur sillage ce que l’on ne peut retenir plus longtemps, ni par attachement ni par exigence. Rien ne dure vraiment sans attention ni affection.
Demain nous apporte son lot de nouveautés, à travers les mentalités qui évoluent, avec les manières d’être qui se modifient. Tout change et nous bouscule pour que l’on ne reste pas figé dans nos évidences, comme sur une photo en noir et blanc jauni par nos croyances limitantes.
Avec les années qui défilent et qui forment notre parcours riche de nos impulsions et de nos ambitions, demeure la quête d’un éveil toujours plus grand pour que l’on puisse se saisir de la sagesse de la vie, et elle ne se résume qu’à la seule Conscience de notre Présence à l’instant. Être présent de tout notre être et la vie se simplifie pour nous donner un accès plus facile à nos aspirations.
Rien ne sert de lutter, il n’y a plus qu’à se laisser glisser dans les minutes, dans les secondes, pour que les heures se remplissent de la joie d’être tout simplement Soi. Comme des moments suspendus, où l’extase nous comble d’un bonheur intérieur à nul autre pareil. Il n’y a plus de courses vaines, d’insatisfactions perpétuelles. Juste l’accord juste sur le violon de nos frétillements intérieurs pour faire danser nos actions.
La philosophie de l’instant présent devient l’unique remède à la nostalgie pour ne pas laisser la mélancolie encore nous raconter ses peines et venir assombrir chaque jour d’une lourdeur inutile, qui nous empêche de chérir la vie et ses fantaisies. Il est juste temps après maintes pérégrinations de remplir chaque instant de nos émerveillements pour chaque souffle de vie, pour chaque pépite précieuse de cette connexion à soi-même, qui permet d’explorer le plus grand de ce que l’on croit connaître.
Les souvenirs deviennent des traces de nos histoires de vie, comme des bribes de nos éclats de rires emportés par nos indifférences à ce temps qui passe, pour nous apprendre et nous faire comprendre l’unique enjeu, qui est celui de pouvoir faire durer le plaisir d’aimer la vie en grand aussi longtemps que possible, sans se complaire dans la version la plus étriquée de soi qui déforme jusqu’à nos traits.
Aucune tristesse ne peut s’emparer des cœurs heureux d’avoir vécu tant d’expériences au gré d’une existence parsemée de tant de joyeuses nouveautés. Et c’est l’âme libre que nous continuons à cueillir les bouquets de cadeaux que nous offrent la vie, quand on s’aime plus que tout, plus que le temps, plus que l’argent, plus que les restrictions et les besoins de compensation que l’on s’impose et qui limitent la vie.
Il n’y a pas qu’un port ni qu’une frontière, pas qu’un pays ni qu’une lumière, nous circulons tous au cœur de la prospérité intérieure qui ne se compte pas en billet mais qui se savoure en toute simplicité, animé de notre force d’exister comme unique priorité. On apprend ainsi à rendre plus confortable notre cocon qui nous permet de nous maintenir dans une stabilité et dans un équilibre harmonieux à toute épreuve.
Alors, le temps qui passe n’a plus de prise sur notre motivation de vouloir goûter à chaque instant, comme s’il s’agissait du dernier. Aucune émotion négative ne fausse les cycles de la vie, quand on apprend à aimer chaque ride qui se pose sur les contours de notre destinée. Il n’y a plus d’opposition entre le temps de la jeunesse et le temps de la sagesse.
Le temps qui passe nous change quoi qu’on fasse. De nos combats, il ne reste que des poussières d’illusions, des morceaux de révolte accrochés à des étendards déchirés. Pourtant, dans chaque histoire de vie, s’édifie la puissance d’être vivant à travers des épisodes parfois difficiles mais o combien fabuleux de nos épopées et de nos tragédies.
Lorsqu’on accueille l’être que l’on devient comme le nouveau-né qui ouvre les yeux sur le monde qu’il découvre pour la première fois, alors à chaque instant on renaît encore plus fort. Il n’y a pas un jour qui se ressemble. Chaque aurore installe un nouveau décor, chaque crépuscule s’écrit en majuscule. Le soleil se lève avec de nouveaux projets. La lune éclaire nos inspirations de son projecteur magique et les étoiles n’arrêtent jamais de briller grâce à nos rêves. La source de la vie ne se tarit jamais quand on ne bloque pas son flux par nos ingratitudes. La vie ne se décide pas comme un ordre à donner, elle s’écoute comme une information qui vient se déposer pour nous amener à progresser. Elle nous porte dans son élan vers l’étendue des possibles, toujours plus haut, toujours plus loin jusqu’à élargir notre point de vue sur un panorama plus créatif.
Le temps qui passe nous change quoi qu’on fasse, alors contentons-nous de savourer la vie comme elle vient, comme elle s’écoule.Elle nous altère, elle nous façonne. Laissons-nous polir par cette énergie vitale pour rester le merveilleux diamant qui brillera éternellement de mille feux si l’on arrête de résister.
Hier, on se voyait rebelle et insoumis, et si aujourd’hui on devenait plus raisonnable? Personne ne peut empêcher le temps de suivre son cours, mais l’on peut toujours embellir la vie en ressentant plus d’amour et plus de compassion pour ce que l’on a avant de convoiter toujours plus. Aimons ce qui est et acceptons que le temps passe sans avoir d’appréhension. Tout est parfait ! Tout est toujours à sa place …
Pour une vie sereine et dans la quiétude d’être Soi !
Maryse Ligdamis de mesmotsdevie.fr