Cher fils,
Les relations humaines sont très contraignantes, les esprits se brouillent parfois, entrainant avec eux, des cœurs aimants qui ne reconnaissent pas ces rythmes incertains. Parfois les paroles peuvent atteindre des sommets de rage, de détresse, mais encore, de tristesse. Cette tristesse, aussi pénible soit-elle, demande du courage pour s’affirmer, se dévoiler. La compréhension de cette tristesse exige énormément d’efforts dans la hauteur et dans la gratitude. Même si parfois mon attitude t’indique une fuite, il s’agit plutôt de devoir prendre de la hauteur sur une situation conflictuelle qui m’atteint lourdement.
Je suis le genre de personne qui doit absolument trouver des solutions et résoudre les problématiques d’autrui, davantage lorsqu’il s’agit de toi. Te voir malheureux m’est insupportable. Tu te retrouves aujourd’hui à la croisée de chemins. C’est déstabilisant et je le comprends. Tout ce qui est nouveau engendre de l’inquiétude. Des situations comme celle-ci, tu en vivras encore et encore. Regarde toutes tes forces intérieures qui te permettront de grandir. Jeter son trop plein d’incertitude sur une tierce personne n’aidera en rien ton cheminement, bien au contraire, surtout lorsqu’il s’agit de ta mère aimante.
J’ai tort de tenter de résoudre pour toi. Je l’ai fait lorsque tu étais enfant, bien évidemment, de par mes élans du coeur. Mon cœur de mère doit dorénavant apprendre à lâcher-prise sur qui tu es, qui tu deviens et ce que tu décides de réaliser de tes nombreux talents. Bien entendu mes intentions pour toi alignent mon amour ainsi que mes souhaits pour une vie remplie de bonheurs.
Promets-moi de toujours veiller au mieux sur toi, que tes pensées révèlent ta bonté. Ne laisse pas un mal-être perturber tes chagrins, tes pensées, tes sentiments envers moi ou toute personne aidante de ta vie. Reste brave et n’entre pas dans une facilité gratuite, afin de te promettre de la fausseté passagère. Reconnais la véritable essence du don de soi que je te dédie depuis belle lurette, même si tu entends des fausses notes. L’imperfection confirme l’âme humaine dans chaque geste pour l’autre.
J’avoue n’être aucunement armée pour faire face à cette rancœur que tu me manifestes. Je suis là pourtant, à l’infini ! Sans voix, avec un cœur meurtri, certes. Je ne crois pas réussir à réunir suffisamment d’estime de moi-même pour affronter tes mots teintés de méchanceté et, encore moins, cette attitude qui sent la haine. Dirigée par n’importe quel être, j’aurais su, mais venant de toi, je ne peux l’affronter. Je sens mon don maternel qui s’effrite à chacun de mes pas vers toi.
Parce que j’ai foi en nous, je lâcherai prise. Je comprends que le lâcher-prise n’est pas un abandon, plutôt un moyen. En espérant que mes doléances pour nous porteront leurs fruits et nous amèneront tout plein de façons de nous sourire à nouveau…
Je renouvelle mon amour puissant chaque jour vers toi,
Je t’aime, je t’aime xxx