On emprunte souvent les couloirs de la vie comme absent du paysage disponible sous nos yeux dans l’instant présent, comme happé par des vagues à l’âme qui nous épuisent mentalement et éteignent notre motivation intérieure.
On ressasse le passé, on ne voit que les souffrances endurées et on en fait comme un film dramatique de notre histoire biographique, en occultant totalement que derrière nos échecs se cachent également tellement de joies oubliées. Tellement de moments de rires, de délires et d’aventures vécues positivement. Tout n’est pas aussi sombre que ce que notre mental martèle comme des limitations dans notre prison intérieure. Bien sûr, les événements les plus marquants sont souvent les plus destructeurs, mais il faut se dire que si l’on a réussi à les surmonter et à les traverser, si on revient constamment sur les émotions qui y sont rattachées, c’est comme si on s’infligeait la peine de les revivre encore et encore et de les réactualiser, avec pour effet, une déconnexion totale au moment présent pourtant si précieux et unique.
La vie n’a qu’une seule porte d’entrée, celle qui mène à notre cœur, elle est ouverte pour nous permettre de ressentir l’amour qui habite en son lieu et qui de son flux doux et réconfortant, nous aide à tenir bon et à nous échapper de toutes les spirales négatives de nos pensées.
Quand on inspire la vie à travers notre cœur ouvert et vibrant, on ne peut que répandre autour de nous, la joie d’être vivant tout simplement, d’être là avec force et avec détermination, riche de nos expériences mais surtout présent à chaque seconde qui défile. C’est cette paix intérieure qui représente l’équilibre de notre âme. Se replonger encore et encore dans ses histoires de vie les plus sombres, c’est s’alourdir de ce qui n’est plus, comme si les regrets et les déceptions étaient plus importants que la vie elle-même.
Chaque jour, nous réécrivons notre histoire, à nous de choisir la couleur de l’encre pour créer notre vie, celle des tristesses et des manques ou celle de l’espoir infini qui palpite dans nos veines ? La joie est la plus belle nuance qui vient égayer même le gris du ciel. C’est la couleur de notre soleil intérieur qui brille en communion avec l’instant présent, qui s’exalte et s’enivre de tous ces parfums gorgés du mouvement de la vie qui nous entoure : la nature, les êtres vivants, les mélodies, les danses, le silence absolu…
Se perdre dans les creux du passé, c’est perdre sa puissance intérieure qui se dissipe dans les méandres de souvenirs tristes et lourds. Écrire sa vie en lettres de nostalgie, c’est avoir le goût de la mélancolie comme saveur principale, en ne réussissant jamais à déguster les nouveautés. C’est ce zeste d’amertume qui en altère les arômes et c’est dans les aigreurs des reproches inconscients adressés à la vie qu’on n’arrive plus à renouveler son intensité et sa douceur jusqu’à s’empêcher de s’envoler soi-même plus légèrement au-dessus de ses difficultés.
Qu’est-ce que nous voulons vraiment de la vie ?
Si nos attentes sont plus nombreuses que nos actions, alors pourquoi se plaindre ou faire de sa désespérance l’unique chef d’orchestre du concert de son existence. Même si les complaintes et les ballades sont merveilleusement jouées, tous les airs les plus légers et les plus joyeux, nous donnent envie de danser, et c’est exactement la même chose pour nos ressentis émotionnels. Se noyer dans les profondeurs passées de nos peines, ne nous permet pas de croquer infiniment dans l’instant de la vie si sucré et si exaltant.
Lorsqu’on prend conscience que plus on traîne nos moments difficiles comme des rancunes adressées à la vie, le champ des possibles se restreint comme peau de chagrin et il ne restera à un moment donné que l’étroite serrure à travers laquelle on essaiera désespérément de regarder d’autres épisodes de notre vie.
Quand notre instant présent se gaspille en longues minutes perdues dans le labyrinthe de nos pensées parasites, alors peut-on encore cueillir la vie ? Peut-on dire que l’on est vivant dans l’instant ? Où sommes-nous vraiment quand notre esprit s’égare ? Quand les trains de nos expériences passent dans la gare de nos émotions , tout demeure comme figé dans l’espace refermé de nos inquiétudes et de nos peurs de l’avenir !
Si nous réglons l’appareil photo de notre mental sur le mode panorama, on arrête alors de zoomer encore et encore sur les détails insignifiants que l’on ne peut changer.
Que pouvons-nous faire pour nous extraire de ces temps de déconnexion à la vie ?
Et si l’on restait attentif à nos ressentis, à nos sensations pour chasser toutes les pensées et les émotions qui plombent notre énergie.
Avons-nous vraiment rendez-vous avec la vie, à chaque matin qui se lève, à chaque aurore qui se dessine ou courons-nous éperdument dans le vide du temps du passé impossible à réécrire ou après les lignes du futur qui ne pourront exister que si l’on prend soin de notre présent?
Laisse-toi écrire chaque chapitre de ta vie en traçant chaque lettre avec intensité et avec confiance dans l’émerveillement et l’excitation. Plonge dans ta palette de couleurs intérieures pour repeindre chaque souvenir, pour l’aimer, l’enlacer et le laisser exister autrement. Ouvre ton cœur et accueille le présent que t’offre la vie à chaque instant, sa couleur diaphane symbolise la délicatesse de chaque seconde et la promesse d’un temps présent qui t’appartient entièrement si tu sais lui accorder toute ta disponibilité intérieure. Ne te soucie plus de rien…A quoi bon !
Laisse-toi écrire ta vie en couleurs et souris sereinement…
Maryse Ligdamis de mesmotsdevie.fr