La plus belle histoire d’amour est celle que l’on cultive avec soi-même

La plus belle histoire d’amour est celle que l’on cultive avec soi-même

Se sentir aimée, se sentir embrassée, regardée, validée… C’est un besoin viscéral, un désir profond d’exister dans le regard de l’autre, de se voir reflétée dans ses yeux et de savoir que l’on compte, que l’on a une place. C’est plus qu’une simple question d’affection ou de reconnaissance. C’est ce sentiment d’être véritablement vue, au-delà des apparences, des mots, des gestes. Une présence authentique, entière, qui nous enveloppe et nous rassure.

Quand on se sent aimée, on se sent exister. Chaque caresse, chaque regard devient une preuve, un ancrage dans le réel. On se sent en sécurité, acceptée dans notre vulnérabilité, dans nos failles. C’est comme si cet amour, cet échange silencieux, nous donnait la permission d’être pleinement nous-mêmes, sans peur, sans masque. On peut alors se détendre, se poser, respirer. Ce sentiment-là, c’est comme rentrer chez soi après un long voyage. Une sensation de chaleur douce, d’apaisement.

📌 Lire aussi : J’ai attendu, trop longtemps, que quelqu’un prenne soin de moi

Se sentir embrassée, ce n’est pas seulement une question de peau contre peau. C’est un contact plus profond, plus intime. C’est sentir l’autre tout près, presque à l’intérieur, dans cette proximité qui dépasse le corps. Un baiser, un vrai, c’est un langage sans mot, une déclaration silencieuse. C’est dire « je suis là, avec toi, pour toi. » Et dans cet instant suspendu, tout semble possible, les peurs s’effacent, les doutes s’évanouissent. Il n’y a plus que la certitude d’être désirée, d’être précieuse.

Mais alors, que se passe-t-il quand cet amour nous échappe ? Quand ce regard s’éloigne et que cette chaleur qui nous enveloppait s’éteint doucement ? Quand, au lieu de cette lumière bienveillante, on ressent un vide, une absence qui nous serre le cœur ? On se retrouve soudain face à nous-mêmes, désorienté, comme une maison abandonnée dont les fenêtres sont closes. On se perd dans ce manque, ce besoin d’être rassuré, de retrouver ce sentiment de sécurité qui nous échappait.

On essaie de comprendre, de se débattre. On tente de recréer cette proximité, cet ancrage dans le réel. Parfois, on se raccroche désespérément à de faux semblants, à des promesses qui ne viendront jamais. On se ment à soi-même pour éviter de regarder cette réalité : cet amour, ce regard qui nous rendait vivant, n’est plus là. On se débat, on cherche à combler ce vide avec d’autres yeux, d’autres caresses, mais rien n’atteint la profondeur de ce que l’on a perdu. C’est comme essayer de remplir un puits sans fond. Plus on verse d’eau, plus il semble se vider.

Pourquoi est-il si difficile de se sentir complet sans ce regard extérieur ? Pourquoi ce besoin d’être validé, d’être vu par l’autre est-il si ancré en nous ? Cela remonte sans doute à nos plus jeunes années, à ces moments où nous cherchions dans le regard de nos parents la preuve que nous existions, que nous avions de la valeur. Petit à petit, cette validation est devenue notre façon de nous définir. Nous avons grandi en apprenant à nous regarder à travers les yeux des autres, à nous évaluer selon leurs jugements, à chercher dans leurs réactions la confirmation que nous méritions d’être aimés.

Mais que reste-t-il lorsque ces regards se détournent ? Quand l’attention se déplace vers d’autres, quand le silence remplace ces mots d’amour qui nous faisaient vibrer ? Que reste-t-il lorsque la personne qui nous faisait nous sentir précieux s’éloigne ? Il ne reste que nous, seuls face à notre reflet. Et c’est souvent ce moment de solitude qui nous frappe le plus. Ce face-à-face avec soi-même que l’on n’a jamais appris à apprécier, à aimer.

Se sentir aimée, se sentir désirée, ce n’est pas seulement être avec quelqu’un. C’est croire que l’on a de la valeur parce que l’autre nous le montre. C’est cette illusion de complétude qui nous pousse à rechercher, encore et encore, cet amour à l’extérieur de nous-mêmes. Mais la vérité, c’est que tant que nous n’apprendrons pas à nous sentir aimés de nous-mêmes, aucun regard, aucune caresse, aucun mot ne pourra réellement combler ce vide.

On cherche l’amour dans les bras des autres, mais combien de fois avons-nous fui nos propres bras ? Combien de fois avons-nous ignoré nos propres besoins, nos propres désirs pour être ce que l’autre attendait de nous ? À force de vouloir être « aimable » , nous avons parfois renié la partie la plus authentique de nous-mêmes, celle qui ne cherche pas à plaire, mais simplement à être. Se sentir aimée, c’est bien plus qu’être regardée par l’autre. C’est avant tout se regarder soi-même avec bienveillance, avec tendresse. C’est s’offrir cette présence que l’on attend de l’extérieur, cette attention que l’on croyait réservée aux autres.

Il ne s’agit pas de se suffire à soi-même, de vivre dans une forteresse de solitude. Il s’agit de se reconnaître, de s’accepter, de s’aimer d’abord. Et paradoxalement, c’est souvent dans ce processus que l’on attire à soi l’amour des autres. Quand on cesse de chercher désespérément cet amour à l’extérieur, quand on cesse de courir après cette validation, on devient cette source d’amour inépuisable. L’autre ne vient plus combler un manque, il devient simplement un compagnon de route, un reflet de cet amour que l’on a appris à cultiver en soi.

Parce que, en fin de compte, l’amour n’a jamais été dans ce regard extérieur. Il n’a jamais été dans ces mots, dans ces gestes. Il a toujours été là, en nous, attendant patiemment que nous ouvrions les yeux. Se sentir aimée, se sentir vue, c’est d’abord un travail intérieur, un chemin vers soi. C’est accepter ses imperfections, ses ombres, ses failles, et s’aimer dans cette vulnérabilité. C’est reconnaître sa propre valeur, même quand personne n’est là pour nous le rappeler.

Se sentir aimée, c’est se donner la permission de briller, de rayonner, sans avoir besoin de prouver quoi que ce soit. C’est s’autoriser à exister pleinement, sans craindre le rejet ou le jugement. Parce que, finalement, celui qui a le plus de pouvoir sur notre sentiment d’amour, c’est nous-même. C’est notre regard qui doit se poser sur nous avec douceur. C’est notre propre voix qui doit murmurer ces mots de réconfort, ces encouragements que l’on attend si souvent des autres.

Et quand on apprend à se donner cet amour, quand on se permet de s’aimer sans condition, sans réserve, tout change. Les relations deviennent moins une quête de reconnaissance et plus une danse, un partage. On n’est plus dans l’attente de l’autre, mais dans l’accueil. On peut aimer sans se perdre, donner sans s’oublier. On peut accepter l’amour des autres sans en être dépendant, sans en faire une nécessité pour notre propre survie émotionnelle.

Alors, la question n’est plus de savoir comment être aimée par les autres, mais comment apprendre à s’aimer soi-même d’abord. Comment remplir ce vide de l’intérieur, comment nourrir cette part de nous qui se sent parfois seule, démunie, incomplète. Parce que l’amour que l’on se donne, c’est le seul qui ne nous quittera jamais. C’est celui qui reste quand les regards se détournent, quand les promesses s’évanouissent, quand les bras se ferment.

Se sentir aimée, au fond, c’est s’aimer soi-même assez pour ne plus avoir besoin de l’être. C’est se sentir complète, entière, sans avoir à chercher cette complétude dans le regard de l’autre. Parce que l’autre n’est qu’un miroir, un reflet. Tant que l’on ne se voit pas soi-même, aucun regard extérieur ne pourra nous révéler. Tant que l’on ne s’aime pas soi-même, aucun amour extérieur ne pourra combler ce vide.

Se sentir aimée, c’est savoir que l’on a de la valeur, même quand personne n’est là pour nous le dire. C’est se regarder avec les mêmes yeux que l’on réservait à ceux que l’on aimait le plus. C’est se donner cette tendresse, cette compassion, cette douceur que l’on espérait recevoir des autres. C’est se serrer dans ses propres bras, se dire à soi-même : « Je suis là, je te vois, tu es précieuse. »

Et peut-être qu’un jour, quelqu’un viendra, et son regard sera doux, aimant, accueillant. Mais cet amour-là ne sera plus un besoin, il sera un choix, un partage. Parce que l’amour véritable commence toujours par soi. Parce qu’être aimée, réellement, c’est d’abord être celle qui s’aime elle-même.

Nelly

P.S. Vous appréciez mes écrits ? Suivez-moi sur ma page Facebook pour en découvrir encore plus !

Articles recommandés :