Il y a des regards qui mentent et des sourires qui masquent des intentions floues. J’observe sans juger, mais je vois. Je vois au-delà des mots bien choisis, des gestes contrôlés. Les gens portent des masques plus souvent qu’ils ne l’admettent, par peur d’être vulnérables, par besoin d’être acceptés. Ce n’est pas difficile de deviner ce qui se cache derrière ces façades. Il suffit d’être attentif. Pas besoin de creuser, les fissures apparaissent toutes seules avec le temps.
Ce qui me frappe, c’est cette facilité qu’ils ont à se perdre dans des personnages qu’ils ont créés eux-mêmes. À force de prétendre, ils oublient qui ils sont vraiment. Ils s’enferment dans des rôles, convaincus que cela les protégera, mais ils ne réalisent pas qu’ils deviennent prisonniers de leurs propres illusions. Et moi, je reste là, à écouter les silences, à regarder les gestes qui trahissent les discours. Parce que derrière chaque masque, il y a des failles, des blessures, des vérités étouffées.
Je ne cherche pas à les confronter. À quoi bon ? Chacun retire son masque quand il est prêt, ou quand la vie lui arrache. Mon rôle, c’est de rester lucide, de ne pas me laisser berner. J’observe, je comprends, et j’avance. Parce que voir les gens pour ce qu’ils sont vraiment, c’est à la fois un cadeau et un fardeau. Mais au moins, je sais où poser ma confiance.