Remercie la goutte qui fait déborder ton vase. Oui, celle-là même que tu maudis sur le moment. Celle qui t’arrache un cri que tu retiens depuis trop longtemps. Parce qu’avant elle, tu as supporté, encaissé, fait semblant. Tu as laissé s’accumuler des choses qui ne t’appartenaient pas, des poids qu’on t’a glissés dans les mains sans que tu t’en rendes compte. Et puis, un jour, une simple goutte. Pas un raz-de-marée, juste une goutte. La dernière. Celle qui n’a rien de spectaculaire, mais qui réveille ce que tu étouffais en toi.
C’est souvent cette goutte insignifiante qui devient ton réveil brutal. Elle n’est pas le problème, elle est le signal. Le point final d’un paragraphe que tu aurais dû terminer depuis longtemps. Elle te bouscule parce que tu as besoin d’être secoué. Pas pour te briser, mais pour t’obliger à écouter cette voix intérieure que tu ignores trop souvent. Celle qui chuchotait avant que le vase déborde, celle qui sait ce que tu veux vraiment, mais que tu n’as jamais pris le temps d’entendre.
Remercie la goutte de trop, car sans elle, tu serais resté là, à te contenter de moins que ce que tu mérites. Elle t’a forcé à regarder en face ce que tu fuyais. Elle t’a montré que tu étais arrivé à la limite, que tu ne pouvais plus continuer ainsi. Ce débordement n’est pas une faiblesse, c’est un appel. L’appel à t’écouter, à changer, à grandir. C’est souvent dans le trop-plein qu’on trouve enfin le courage de se choisir.