On a beaucoup tendance à croire qu’être fort, c’est refouler ses larmes, résister à sa peine en l’étouffant à l’intérieur pour faire ressortir quelque chose de plus gai et de plus lumineux.
Le rose apparaît à la surface, mais il n’atteint point son intérieur qui reste obscur. En essayant de compresser ses émotions noires, on les laisse bouillonner en soi au point d’étouffer.
Comme résultat, on rit à l’extérieur, mais on pleure dans son cœur. On répète comme un automate des affirmations, mais elles restent sans effet ,car elles ne riment pas avec le fond qui mérite d’être regardé et nettoyé.
Au fur et à mesure qu’on résiste à son ombre ou qu’on la fuit, elle nous harcèle et nous mène la vie dure.
On craint de voir ses lacunes et ses complexes parce qu’on se veut parfait, mais n’est-ce pas la perfection elle-même d’embrasser son tout sans jugement, ni critique parce qu’on est humain et que le parfait est dans l’imparfait ?
C’est quoi la force sinon cette faiblesse qu’on a forgée après l’avoir accueillie avec tout l’amour de son cœur .
Etre fort, c’est se donner le droit d’être faible et nu loin des masques et des fards de l’ego.
C’est accueillir son ombre et lui donner le droit d’exister et de faire partie de son soi et non se précipiter pour l’enterrer.
C’est accepter ses divers états tel un guerrier et se relever pour continuer le chemin avec un cœur qui respire l’amour dans toutes ses facettes.