On croit souvent que pour être heureux, serein, en forme, en paix, efficace, riche, attentif…. « il faut » ou « il faudrait » que je fasse ceci ou cela, que je décide ceci ou cela…. Cet opérateur d’obligation « il faut » prend une place considérable dans nos vies. Cela provient sans doute de notre éducation (il faut entrer dans le moule) et judéo-chrétienne (que faut-il faire/être pour retrouver le paradis ?).
Comment le remplacer, se demandent certains excédés par ces ordres permanents qu’ils se donnent à eux mêmes ? par un opérateur de possibilité comme « je peux », « j’ai la chance », « j’ai l’opportunité » ou un opérateur d’envie comme « j’ai envie », « j’essaye », « je veux »… Mine de rien, porter attention à la fréquence avec laquelle nous utilisons ces trois petits mots permet de faire un arrêt sur image, de mettre de la conscience sur nos fonctionnements internes.
Nous avons besoin du « Il faut » ; dans sa version positive, il nous donne un sens, une direction, il nous fait aussi envisager les conséquences de nos décisions. Dans sa version négative, ou utilisé trop souvent ou à tort, il nous met dans une situation d’impuissance et de frustration. Si « il faut » ce que je ne peux pas, je me sens impuissant, honteux. Si « il faut » ce dont je n’ai pas envie, je me sens frustré. Très souvent, nous ressentons ce « il faut » comme un commandement qui à lui seul nous fera faire le travail. Et pourtant?
Remplaçons le par « Je peux ». Dites le pour voir ce que cela fait à l’intérieur, c’est libérateur, on respire mieux tout à coup. « Je peux », « j’ai la capacité de » nous installe un sentiment de puissance (qui est différent de la toute puissance et du pouvoir, c’est juste l’inverse de l’impuissance), nous permet d’aller chercher la force en soi, le courage. Ce « je peux » nous ancre.