Une relation amoureuse est toujours l’occasion d’ouvrir une porte sur nos croyances, nos limites, et nos doutes.
À travers l’autre, à travers ce qu’il ou elle va nous renvoyer de nous-mêmes, nous allons grandir en conscience bien plus rapidement qu’en essayant de le faire en restant seul(e), et ce, jusqu’à pouvoir, si la relation le permet, connecter nos âmes l’une à l’autre au delà des voiles de l’égo.
Pour éviter de se perdre justement dans des relations qui resteront toujours limitées par nos égos (et afin d’anticiper notamment sur des relations amoureuses qui pourraient plus ou moins rapidement virer à la relation toxique), nous devons faire face à 4 questions fondamentales.
Ces questions nous permettront de savoir si une relation amoureuse a de l’avenir ou pas :
1- Est-ce que je peux être moi-même avec lui/elle sans crainte d’être rejeté(e) ?
Cette question est le B-A-BA de toute relation saine. Si j’ai l’impression de devoir endosser un rôle devant celui ou celle avec qui je suis en relation, je fais le premier pas vers un renoncement à mon authenticité. Or, se couper de son authenticité, c’est faire le choix de se couper de soi, donc de son propre bonheur.
2- Est-ce que j’aime simplement « être avec cette personne », ou bien est-ce que j’aime plus globalement la personne qu’elle est en tant que telle (amour inconditionnel) ?
Je peux aimer la présence de l’autre. Je peux aimer nos moments partagés, nos moments d’intimité, notre sexualité… mais je peux tout aussi bien me sentir en total décalage avec les valeurs de la personne que j’ai en face de moi. Bien sûr, ses valeurs dépendent de son parcours personnel (son karma, ce qu’il ou elle est venu(e) expérimenter dans la vie, son éducation, ses expériences, ses choix de vie…). De ce point de vue, elles constituent des espèces de voiles sur une perception de la réalité qui n’est absolument pas plus erronée que la mienne, même si elle est totalement différente. Si j’ai la moindre intention, consciente ou inconsciente de modifier cette perception, je n’aime pas la personne de manière inconditionnelle mais je l’aime parce que je la juge suffisamment enseignable pour la conformer à MES propres croyances et certitudes.
Cet amour là n’est pas de l’amour, mais de la possession. Et évidemment, il ne faut pas s’étonner à ce que de la volonté de posséder l’autre, on en arrive parfois à l’édification d’une emprise totalement toxique.
3- Sommes-nous compatibles sexuellement ? (Est-ce que chacun y trouve son compte, et le cas échéant, sommes-nous capables de tisser une complicité dans laquelle les éventuels blocages sauront être levés ?)
Rien n’est plus sincère que la sexualité. À travers notre sexualité, nous exprimons notre véritable nature. Parfois animale, instinctive, soumise à des jeux de rôles hérités de l’éducation et de la société, mais parfois beaucoup plus spirituelle, en pleine conscience et en parfaite harmonie.
À chaque couple de se découvrir une compatibilité dans cette union, ou au contraire, d’ouvrir les yeux sur son incompatibilité.
Si ma sexualité consiste à réduire l’autre à un statut d’objet sexuel, ou de moyen d’accéder à un plaisir personnel, alors il faudra que cela soit aussi le cas pour celui ou celle avec qui j’ai décidé de m’engager dans une relation de couple.
Si ma sexualité est au contraire un moyen de m’élever spirituellement, alors il est évident qu’il faudra que cela soit également le cas pour mon/ma partenaire.
Dans tous les cas, la sexualité reste profondément fidèle à l’héritage du clan familial. De sérieux blocages peuvent subsister à ce niveau tant que nous n’avons pas su trouver les clés de nombreux secrets de famille qui plombent l’épanouissement sexuel de générations en générations.
À l’autre bout du problème, la sexualité peut souvent devenir une addiction. Si tel est le cas, à chacun de prendre conscience du fait que derrière une addiction se cache toujours une compensation. Qu’est-ce que je recherche à travers cette sexualité que je ne parviens pas à m’autoriser par d’autres moyens ?
4- Si nous ne pouvions pas être ensemble, est-ce que nos centres d’intérêt suffiraient à faire en sorte que nous puissions nous épanouir dans de simples rapports d’amitié ?
Cette question peut paraître curieuse. Après tout, une relation amoureuse n’est pas une relation amicale. Mais c’est justement en ouvrant les yeux sur ce qui est important pour nous en dehors de la relation intime que nous pourrons détecter les éventuels signaux d’une incompatibilité.
Car l’amour inconditionnel ne signifie pas que nous devons tout accepter de l’autre. Il renvoie en réalité à nos propres besoins, dont nous restons à 100% responsables. Si j’aime sans condition, c’est que je ne dépends pas de ce qui me sera apporté par l’autre. Je décide de partager ce que nous sommes, de m’enrichir de ce bénéfice, et d’y contribuer en retour sans calcul ni arrière pensée. Tout ce qui proviendra de l’autre me sera bénéfique, même si cela ne concerne pas, au prime abord, la personne que je suis déjà.
Ici, nous parlons de complémentarité : cette acceptation de ces différences qui font que nous allons tous les deux grandir au contact l’un de l’autre.
Si je suis un fanatique de la corrida, et que mon/ma partenaire est végétarien(ne) et très sensibilisée par la cause animale, il y a de fortes chances pour qu’en tant que simples amis, notre relation ne soit pas possible.
Cette question concerne l’identification non pas de nos « niveaux » de conscience (notion d’égo spirituel dont il faut se méfier), mais de nos « fuseaux » de conscience. Notre perception de la réalité reste le fruit d’un parcours. C’est l’expérimentation de ces différents fuseaux de conscience, à travers la roue du karma principalement, qui nous permet de grandir vers un amour plus inconditionnel.
Mais cet amour là est-il justement envisageable avec la personne que j’ai en face de moi ?
Ces quatre questions essentielles pourront sans doute suffire à répondre à vos interrogations dans un premier temps.
Mais dès que votre conscience de vous-même va évoluer (au fur et à mesure de votre parcours de vie et de votre capacité à le comprendre), certains voiles de votre réalité de couple pourront s’envoler pour une évidence beaucoup plus difficile à accepter : l’impasse.
Pour cette raison, si vous vous êtes suffisamment exploré(e) vous-même pour mieux vous connaître ET reconnaître les mauvais comportements instinctifs sur lesquels vous devez travailler, il subsiste une cinquième question essentielle à vous poser :
5- Est-ce que notre relation repose sur une relation unilatérale de type « victime-sauveur » ou « persécuteur-victime », ou sur une forme de regroupement associatif de deux solitudes de type « victime-victime » ?
Parce que si tel est le cas, tôt ou tard, votre relation n’aura plus d’avenir.
L’amour n’est pas une énergie que nous devons aller puiser chez l’autre.
C’est de NOTRE responsabilité de savoir faire naître l’amour d’abord en soi-même (s’aimer soi-« m’aime »).
Il n’y a qu’à travers l’amour que nous sommes, que nous pourrons alimenter sainement notre relation de couple au fur et à mesure. Cela se fera à travers les besoins que nous serons capables d’exprimer en parfaite maîtrise de la communication non violente, des besoins que nous serons capables d’entendre et de respecter chez l’autre, ainsi qu’à travers les actes et les projets (aussi bien communs que personnels) qui permettront à nous deux de nous enrichir et nous épanouir de cette relation qui ne cesse de croître en importance au fur et à mesure de nos expériences partagées.
En conclusion, à la question « Quel avenir pour ma relation de couple », posons-nous la question du rôle que nous sommes capables d’attribuer à celle ou celui que nous décidons de laisser entrer dans notre vie.
Qui est-il dans ma vie ? / Quel rôle jouera-t-elle dans la mienne ?
Sommes-nous des partenaires de factures, des parents pour nos enfants, des carriéristes avides de puissance et de reconnaissance ?
Sommes-nous des amants, des dépendants affectifs, des boucs émissaires pour notre mal-être ?
Sommes-nous des êtres dépendants l’un de l’autre ?
Sommes-nous des êtres conscients et destinés à grandir l’un au contact de l’autre ?
Sommes-nous de véritables compagnons de vie l’un pour l’autre ?
Deux compagnons de vie s’aident mutuellement à se réaliser chacun de leur côté.
Ils ont compris que c’est à travers cette nécessité qu’ils peuvent développer l’estime de soi nécessaire et suffisante au bon entretien de leur relation.
La question que nous devons nous poser devant la fiabilité d’un avenir pour notre relation est celle du compagnon (de la compagne) de vie.
Est-ce que cette personne peut être mon compagnon / ma compagne de vie ?
Parfois, cette réponse peut être positive durant plusieurs années, voire plusieurs dizaines d’années, et puis soudain vous apparaître comme obsolète car le chemin parcouru ensemble se termine pour partir dans deux directions différentes.
Cela ne constitue pas un échec.
Cela constitue seulement la fin d’un long apprentissage qui était nécessaire dans votre parcours de vie.
Une rupture n’est en aucun cas un échec.
L’échec, c’est de ne pas savoir comment en tirer le meilleur.
Alors, quoi qu’il en soit, tâchons d’accueillir avec gratitude tout le meilleur de chacune de nos relations.
La vie n’a de sens que dans nos expérimentations.