Pour y lire la première partie de ma réflexion, c’est par ici clic ici ⇒ Avoir 45 ans sans y laisser sa peau!
Et voila 2 ans plus tard où j’en suis …
Ce fut à l’aube de mes 47 ans que j’ai décidé, pour la toute première fois de ma vie, de me choisir. J’étais bel et bien rendue au pied du mur et dans une spirale sans fin. Depuis des années, je me bats tous les jours contre un terrible sentiment de vide intérieur. J’avais l’impression d’être dans une lente chute libre, comme si ma vie perdait son sens jour après jour. En fait, la vie m’envoyait des signes afin de m’ouvrir les yeux. J’ai joué à l’autruche pendant des années, me disant que tout allait bien, que j’avais tout pour être heureuse, que c’était des symptômes de ma préménopause, que tout allait se replacer tout seul. J’me suis laissé flotter contre vents et marées en attendant… que le tourbillon passe. Mais y’a pas passé et je me suis vite rendu compte que rien n’allait changer si je changeais pas. Parce que, tsé pour avoir du changement, ben faut changer sinon rien ne bouge. C’est comme être au quai, regarder passer les bateaux et ne jamais embarquer…
Une bonne partie de ma vie fut une grande source de stress, d’anxiété, de colère et de frustration. J’ai réussi à me bâtir au fil du temps un genre de ‘bunker‘ et je m’y suis enfermée pendant des années afin de protéger la p’tite perle anxieuse que j’étais. J’ai tellement vécu en mode survie que j’en ai oublié de vivre, de cultiver et de polir cette perle cachée au fond de moi. Ce que j’ai longuement construit morceau par morceau, j’avais juste envie, de le démolir et de recommencer.
J’ai dû faire de gros changements dans ma vie, en fonction de moi, ce que je n’avais jamais fait auparavant. Ce que j’ai consacré pendant la première partie de ma vie ne représentait plus ce que j’avais envie pour cette 2e partie. Après les mille et une questions existentielles que j’ai eues sur ce que je voulais poursuivre et sur ce que je ne voulais plus, le moment était venu de décider concrètement du chemin que je voulais emprunter afin de me retrouver. Plus facile à dire qu’à faire et surtout impossible à réaliser sans casser des œufs au passage. En deux mois, J’ai fait un 180 degrés en changeant complètement ma vie. Ce fut une étape des plus difficiles de toute mon existence. J’ai vécu la culpabilité, la peine, l’angoisse, l’insécurité, bref, tout un cocktail d’émotions pas évidentes pantoute à gérer. Tout un bouleversement pour une fille sensible comme moi. Ce fut comme sauter en bas de mon petit bateau, sans gilet de sauvetage.
Suite à mes décisions, j’ai dû faire face à l’opinion des autres et au jugement. Un moment particulièrement épineux et douloureux surtout venant de ceux qui ne connaissaient pas ma situation, mais se permettaient d’y faire le procès ou bien qui n’avaient vraiment pas le vécu pour me faire la morale. Mais je savais que ça faisait malheureusement aussi partie de la game. J’me suis quand même sentie comme si je n’avais pas le droit de vouloir recommencer autre chose. J’ai compris rapidement que je ne pouvais pas plaire à tout le monde. J’y ai perdu des personnes en chemin et j’en ai gagné d’autres. Et le plus important c’est que les vrais sont toujours là.
Me choisir a été le plus beau cadeau que je me suis fait parce que je considère que parfois on doit prendre des décisions radicales qui nous permettent de mieux avancer. Parfois ça fait plaisir et parfois c’est déchirant. Il y aura toujours des gens qui critiqueront tes choix et qui ne comprendront pas mais, ça aussi, j’ai réalisé que je n’y pouvais rien. Ce sont mes choix et mes décisions et elles n’appartiennent qu’à moi. J’ai choisi :
- d’avoir le courage de prendre des risques pour être heureuse. Il n’est jamais trop tard pour être la personne que l’on veut être;
- de décider de me respecter, respecter mes émotions, mes besoins, mes limites, mes valeurs, mes rêves et mes passions;
- d’expérimenter, de me tromper et de recommencer au besoin;
- de vivre parce que la vie est courte et parce qu’on en a juste une à vivre (c’est cliché mais c’est ça pareil).
J’ai finalement choisi de ne pas avoir le regret de ne pas l’avoir fait … Tsé cette fameuse phrase « J’aurais donc dû… » C’est en plein le sentiment que je ne veux pas avoir quand je serai une p’tite vieille en faisant le bilan de ma vie.
S’il y a bien une leçon que j’ai retenue c’est qu’on vit, avant tout, pour soi et pas pour les autres ni pour faire plaisir à sa famille, à ses patrons, à ses amis ou à n’importe qui. On vit pour écouter notre petite voix intérieure en essayant de la suivre autant que possible parce que cette petite voix, c’est ce qui est bon pour nous. C’est ce que j’ai fait le jour où j’ai décidé de changer ma vie. De partir retrouver cette joie de vivre, rallumer cette flamme dans mon cœur éteinte depuis trop longtemps. J’ai besoin de passion, celle qui fait mal. Celle qui donne des ailes. Celle qui fait rêver. Celle qui te fait sentir vivante. J’ai besoin d’amour avec un grand A… rien de moins…
Aujourd’hui, j’apprivoise ma nouvelle vie et j’y grandis de jour en jour. J’apprends qui je suis, j’apprends à aimer seule l’instant présent, j’apprends à aimer chaque chose que la vie m’offre et je me focalise sur le positif. Je travaille mon lâcher prise et j’écoute davantage mon cœur et mes intuitions. J’apprends à vivre et guérir mes blessures et à me rendre heureuse par moi-même, car je sais que je suis mon propre bonheur. Je sais maintenant que je dois apprendre à m’aimer avec toutes mes facettes, et le meilleur moyen d’y arriver, c’est de me retrouver, m’écouter, de demeurer le plus près possible de mes valeurs et de mes convictions et pour le reste je fais confiance à la vie de me surprendre à tous les niveaux.
Tout ça ne se fait malheureusement pas en quelques jours, mais déjà le fait d’en être consciente à chaque jour, et d’y travailler, c’est déjà une preuve que je suis sur la bonne trajectoire : celle de m’aimer et d’aimer la vie à sa juste valeur. Tout en restant consciente que chaque instant est précieux, fragile et que le temps perdu ne revient pas. Je ne sais pas où tout cela va me mener, mais je sais que je suis sur la voie de mon cœur et rien que ça …. c’est déjà merveilleux!
Nathalie