Paraît-il que les enfants sont des âmes qui choisissent leurs parents avant de s’incarner ? Certains adeptes de spiritualité acquiesceront cette théorie tandis que d’autres iront frontalement à l’encontre de cette idée. Et, il y a de quoi les comprendre … Comment peut-on avoir choisi de naître au sein d’une famille malsaine, irresponsable ou encore destructrice ? De l’unique point de vue de l’humain, il est inconcevable de penser que nous avons opté pour ce « choix » de vie. Et pourtant …
Peu importe ce que nous avons vécu étant enfant, je suis persuadé qu’il y a quelque chose à en retirer, que ce soit une simple leçon ou un apprentissage constructif.
Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler de mon histoire qui n’est pas la pire, loin de là, mais qui aurait pu me conditionner différemment.
La voici :
Une famille de trois
Un père absent et froid. Une mère aimante et démonstrative. Un couple distant, sans câlins ni tendresse et au milieu, un petit garçon : MOI.
Un père qui a fait de son mieux avec les « armes » qu’on lui a donné étant enfant.
Une mère qui a su porter les deux rôles à bout de bras.
Une enfance heureuse dans l’ensemble, mais une situation parentale qui finit par t’interpeller, te blesser et enfin te faire rapidement perdre toute insouciance. Une séparation qui s’annonce dans laquelle l’enfant que je suis prend parti pour celle qui lui donne davantage d’affection et de sécurité, à savoir la mère et dégage un profond mépris et de l’ignorance pour ce père dont finalement il sait si peu de choses.
Des disputes et situations problématiques qui empirent et comme bien souvent, le dommage collatéral n’est autre que « la chair de sa chair », soit celui-ci qui n’a pourtant rien demandé. Ainsi, le coeur de ce petit être que je suis se perd entre souffrance et déchirement, incompréhension et douleur, lui qui devait semble-t-il être la « matérialisation » de l’amour de deux êtres que la vie avait décidé de réunir.
De l’amour, il y en avait sûrement, mais comment le percevoir au milieu de cette atmosphère de haine et d’indifférence ? Quand l’un est en mesure d’exprimer pleinement son amour avec authenticité et puissance, l’autre l’exprime maladroitement, timidement, pudiquement. Dans cette ambivalence qui s’offre à cet enfant, il finit par prendre sa mère comme point de repère pour avancer au détriment de ce père qu’il « cherche » en vain pour consolider ce côté homme dont il a tant besoin.
Une mère qui souffre de ces épisodes vides de sens et remplis de noirceur que l’enfant lui-même finit par ressentir dans ce lien qui les unit depuis les premiers instants de leur rencontre. Maman a mal et ce petit garçon qui l’aime le ressent à son tour, soudainement inondé sous tout le poids de cette tristesse qui n’est que les prémisses d’un mal-être plus profond.
Puis l’enfant devient adulte à son tour !
Aujourd’hui, il sait que chaque figure parentale a su lui léguer, consciemment ou non, ce petit quelque chose qu’il ne cherche plus a catégoriser en bien ou en mal.
Chacun lui a donné deux énergies, deux réalités, deux façons d’aimer distinctes et ce sont en partie celles-ci qui l’ont construit jusqu’à présent, à un détail prêt, il a eu le choix d’opter pour la réalité la plus aidante.
Il est vrai que …
J’aurais pu réduire l’amour à ce que j’avais su en observer, à savoir un sentiment distant et non démonstratif dans lequel le déchirement prend le dessus sur le partage.
J’aurais pu reproduire le schéma parental en me noyant dans une relation où j’aurai inconsciemment décidé de rejouer la même pièce de théâtre que j’avais connu dans mon enfance.
J’aurais pu, mais je ne l’ai pas fait, car une personne est passée par là … C’était ma mère.
Même au point culminant de sa souffrance, elle m’a toujours répétée : « Fils, tu dois croire en l’amour. Tu peux vivre quelque chose de magnifique, rencontrer une personne aimante et fonder une famille qui te rendra heureux ».
Elle a eu la force de me présenter un autre angle de vue depuis lequel regarder l’amour au détriment de cette réalité qu’elle vivait à l’intérieur d’elle-même, et ce, au même instant.
Depuis la première fois où j’ai entendu ses paroles, cette énergie ne m’a plus quittée. J’ai intégré cette réalité comme une vérité, un but à poursuivre, non pas pour aller à l’encontre de ce que j’avais connu, mais pour ne pas me laisser polluer par ce qui ne m’appartenait pas en me donnant le droit de construire la vie amoureuse que je désirais.
Depuis la première fois où j’ai entendu ses paroles, je n’ai plus dévié de mon chemin, et ce, en vertu de tout ce parasitage extérieur dans lequel chacun tente de t’attribuer sa VÉRITÉ de l’amour.
J’ai su garder cette ligne directrice, faire confiance à mon coeur et à mes tripes pour finir par récolter ce que j’avais semé auparavant. La vie a su me « récompenser » pour cette fidélité à mes convictions. C’est comme ci pour la première fois de ma vie, j’avais su utiliser la loi d’attraction à bon escient, sans jamais abandonner ni même sans jamais y poser une intention contraire.
A l’heure où je m’adresse à vous, je suis encore et toujours guidé par cette énergie transmise par ma mère. La seule chose qui a changé, c’est qu’aujourd’hui, elle est alimentée et démultipliée par la présence des 4 êtres qui partagent ma vie, à savoir ma femme et mes trois enfants.
« L’amour est la chose la plus précieuse que l’on peut vous donner en ce bas monde. Il est partout sur votre chemin et il vous appartient de le saisir en vol a chaque instant ou il se présente »
Gratitude à ma mère, mon père
Gratitude à ma femme et mes enfants.
Avec bienveillance,
Geoffrey