J’ai manqué et je manque toujours beaucoup d’amour, non pas parce qu’on ne m’en a pas donné, non parce qu’on ne m’en donne pas, mais parce que mon réservoir à moi est immense. Alors, j’ai passé une bonne partie de mon existence à en attendre des autres et à être tellement déçue de ne pas recevoir ce que moi, je pensais donner en quantité. Puis les expériences, les différentes relations, et mon âme m’ont fait comprendre que mon réservoir n’est pas à remplir au gré des autres mais bien par mon propre cœur, et là, cela a changé beaucoup de choses en moi.
J’apprends à me détacher de l’amour extérieur qui ne me remplira jamais; j’apprends à m’aimer, et c’est un long chemin qui pourtant demeure être celui de ma vérité.
Au fil du temps, cet amour que je croyais ne jamais recevoir remplit ma terre, ma source, et mon espace intérieur, et je regarde désormais les relations comme des gardiens d’amour. Soit ces derniers restent en prenant soin, soit je les laisse partir parce que je ne veux plus qu’on tarisse, qu’on assèche mon amour que j’ai mis tant de temps à trouver et intégrer dans mon réservoir.
Mon voyage vers l’amour de moi-même n’a pas été une simple promenade. Chaque jour, chaque expérience a été un pas, parfois en avant, parfois en arrière, dans ce processus d’apprentissage. J’ai découvert que l’amour de soi n’est pas un état permanent ou une destination finale, mais plutôt une série d’actes, de choix conscients que je dois renouveler chaque jour.
L’amour que je cherchais dans le regard, les mots, ou les bras des autres, j’ai appris à me le donner. Cela a commencé par des gestes simples, comme me féliciter pour mes petites victoires, m’accorder du temps pour faire ce que j’aime, ou simplement me regarder dans le miroir et m’accepter, avec mes imperfections, mes doutes. J’ai appris à écouter mon corps, mon esprit, à respecter mes limites et à ne pas me juger trop durement. Cet apprentissage m’a permis de comprendre que l’amour de soi est le fondement sur lequel se bâtit une vie épanouie.
Avec le temps, cette quête d’amour propre m’a transformée. J’ai commencé à voir la beauté dans ma vulnérabilité, à accepter mes émotions sans les laisser me submerger. J’ai compris que mon besoin immense d’amour n’était pas une faiblesse, mais le reflet de ma capacité à aimer profondément, à me donner sans compter. Et dans cette révélation, j’ai trouvé une force insoupçonnée.
Cette force m’a permis de tisser des liens plus authentiques avec les autres. En me libérant de l’attente désespérée de leur amour, j’ai pu me connecter avec eux de manière plus vraie, plus profonde. Mes relations sont devenues plus riches, plus significatives. J’ai appris à apprécier l’amour sous toutes ses formes, même les plus éphémères, et à reconnaître les leçons cachées dans chaque rencontre, chaque séparation.
Le chemin vers l’amour de soi m’a également appris la valeur de la solitude. J’ai découvert le plaisir d’être seule avec moi-même, de jouir de ma propre compagnie. Cette solitude, loin d’être un vide, est devenue un espace de créativité, de réflexion, un sanctuaire où je peux me retrouver, me ressourcer. Elle m’a enseigné que l’amour propre n’est pas égoïste, mais essentiel ; qu’en m’aimant, je peux mieux aimer les autres.
Mais ce voyage n’est pas linéaire. Il y a des jours où le doute s’insinue, où l’ancienne soif d’amour des autres refait surface, me rappelant que l’apprentissage de l’amour de soi est un processus continu. Ces moments de faiblesse, loin de me décourager, me rappellent combien il est important de rester fidèle à mon chemin, de persévérer dans cet amour qui m’est devenu si précieux.
En fin de compte, j’ai réalisé que mon immense réservoir d’amour n’est pas une malédiction, mais un cadeau. Un puits inépuisable à partir duquel je peux puiser pour me nourrir et nourrir les autres. J’ai appris que l’amour ne se mesure pas, ne se compare pas. Il est unique à chaque personne, à chaque cœur. Et le véritable amour commence toujours par soi.
Aujourd’hui, je continue à marcher sur ce chemin de l’amour de soi, avec la certitude que chaque pas, même le plus petit, est une victoire. Je sais désormais que j’ai manqué et je manque toujours beaucoup d’amour, non pas parce que le monde m’en donne peu, mais parce que mon cœur est grand. Et c’est dans cette grandeur que réside ma capacité à aimer, à me transformer, à évoluer vers une version de moi-même toujours plus aimante, plus complète.
Ainsi, mon histoire d’amour avec moi-même se poursuit, chaque jour une nouvelle page, chaque moment une nouvelle chance d’aimer et d’être aimé. Et dans cette quête infinie, je découvre la beauté de l’existence, la magie de l’instant présent, et la profondeur de mon propre cœur.
Dans cette quête intime et profonde, l’écriture est devenue mon sanctuaire, un lieu sacré où je peux déverser sans retenue les flots tumultueux de mes sentiments, mes espoirs déchus et mes aspirations les plus secrètes. Elle s’est imposée à moi comme une forme de thérapie, un exutoire essentiel qui m’offre la liberté de m’exprimer sans jugement, sans attente. Chaque mot que je pose sur le papier est une pierre ajoutée à l’édifice de mon bien-être, chaque phrase une caresse apaisante sur les blessures de mon âme.
L’écriture thérapeutique m’a enseigné la patience. Elle m’a appris à écouter le silence, à entendre la voix douce et souvent ignorée de mon cœur. Dans ce dialogue intime, j’ai découvert des aspects de moi-même qui étaient restés cachés, effrayés par le jugement des autres ou par ma propre critique. J’ai appris à me connaître, à reconnaître mes besoins profonds et à accepter sans honte ni culpabilité que, oui, j’ai manqué et je manque toujours beaucoup d’amour.
Mais plus encore, l’écriture m’a révélé que l’amour que je cherche si ardemment à l’extérieur doit d’abord être cultivé en moi. Elle m’a permis de déposer les armes contre moi-même, de transformer ma quête éperdue en un chemin de compassion et de tendresse envers ma propre personne. J’écris pour panser mes plaies, pour me réconcilier avec mes parts d’ombre et de lumière, pour célébrer la complexité de mon être.
À travers mes mots, je tisse des ponts entre mon passé et mon présent, entre ce que j’ai été et ce que je deviens. L’écriture est le miroir dans lequel je peux contempler sans crainte ma transformation, observer comment les racines de l’amour propre se frayent un chemin à travers les fissures de mon cœur pour le nourrir, enfin, de l’intérieur. Elle est le souffle qui ravive les braises d’une estime de soi longtemps négligée, le vent qui disperse les cendres de mes douleurs passées pour laisser place à la verdure nouvelle de l’acceptation.
Parfois, mes textes sont des lettres d’amour à moi-même, des promesses de fidélité à ma quête de bonheur, des serments de ne plus jamais laisser mon réservoir se vider par négligence ou par peur de l’abandon. J’écris pour me rappeler que l’amour que je désire tant doit d’abord être un cadeau que je me fais, avant d’être une quête auprès des autres.
L’écriture m’aide à mettre des mots sur ce sentiment de vide, sur cette faim d’amour inassouvie. Elle me permet de définir ce que l’amour signifie pour moi, et comment je peux être la source principale de cet amour.
Chaque jour, à travers elle, je réapprends à m’aimer, à m’apprécier et à me valoriser, reconnaissant enfin que mon réservoir d’amour n’est pas un gouffre sans fond mais un jardin florissant, qui, bien entretenu, ne cessera de croître, de s’épanouir et de rayonner.