S’il est bien une quête que l’on poursuit depuis toujours, c’est celle de l’Amour. S’aimer Soi, aimer l’Autre, aimer la Vie, aimer le Monde …
Cela commence naturellement avec le besoin vital d’être aimé de ses parents. C’est une question de survie. On sait qu’un nourrisson qui ne reçoit pas d’amour se laisse mourir. Puis tout aussi naturellement, au fur et à mesure que l’enfant et son cerveau se développent apparaît le besoin d’être aimé par ceux qui comptent, d’être reconnus : famille, nounou, enseignants, camarades. La partie du cerveau qui gère les émotions, la partie limbique, est mature vers 7 ans tandis que le cortex préfrontal qui permet de prendre du recul et de s’adapter n’est pleinement opérationnel que passé 20 ans. Pendant tout ce temps, nous faisons l’apprentissage de l’amour conditionnel. Nous sommes aimés SI nous sommes gentils, SI nous avons de bonnes notes, SI nous faisons un bisou, SI nous disons que nous aimons, etc. jusqu’au fameux SI nous acceptons de coucher, encore bien trop souvent vécu. Tout ceci s’ancre profondément, de génération en génération.
Nous sommes au commencement d’une génération de parents parmi lesquels certains choisissent d’être en conscience de l’impact de leurs pensées, de leurs mots, de leurs actes, de leur vécu et de celui de leur enfant. Ils cherchent le juste équilibre – tellement précaire- entre épargner toute souffrance à leur enfant et faire de leur mieux. La souffrance fait partie de la vie. C’est elle qui fait grandir. Refuser de la vivre c’est refuser d’avancer et de regarder sa réalité en face afin de la dépasser, enrichi des apprentissages récoltés. Le poids de la blessure plane au-dessus de toute parentalité. Elle fait partie de la vie et permet de se construire.
Le psychologue Taibi Kahler, issu de l’analyse transactionnel (AT pour les intimes) a mis en avant 5 drivers ancrés profondément de génération en génération, si profondément que notre cerveau est livré avec le précâblage nécessaire, qui renforce notre posture d’aimé et de futur aimant conditionnel.
Voici les 5 messages qui conditionnent notre vie et influencent notre relation à l’Amour :
« sois parfait »
« fais plaisir »
« sois fort »
« fais des efforts »
« dépêche-toi »
Nous cherchons à être aimés à travers le prisme de ces diktats inconscients, formulés par automatisme et croyance d’être dans « le vrai ».
S’il y a bien deux choses que l’on ne nous apprend pas, c’est AIMER et ETRE HEUREUX.
J’évoquais la notion de quête d’amour plus haut. Seule celle-ci compte. Il faudra « trouver quelqu’un » avec qui passer sa vie POUR être heureux. Encore un amour conditionnel qui engendre un bonheur conditionnel. Les contes s’arrêtent au premier baiser et enchaînent directement sur le fameux « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». C’est ici que la suite de la confusion se fait : l’équilibre entre la perpétuation de l’espèce, ce besoin instinctif de reproduction, l’amour, le sexe, le plaisir. Là encore pas d’apprentissage de tout ceci.
Quand on est hypersensible, connecté à nos sens et sensations, l’amour est tout. Il est l’alpha et l’oméga, la raison d’être et la source de la souffrance. Les hypersensibles sont souvent perçus comme des personnes naïves qui prônent la beauté de la vie, de la nature, de la connexion à l’humain. Je m’entends encore dire pas plus tard qu’hier que ce qui me plaît le plus dans ce que je partage avec telle personne, c’est la connexion que nous avons. Cette réalité n’est ni comprise ni conscientisée par tous. L’hypersensible est amour, dans chaque cellule de son corps, dans la grille de lecture de son cerveau et de son cœur : j’aime / je n’aime pas – je suis aimé / je ne suis pas aimé.
La quête est semée d’embuches, d’incompréhension, de décalage, de pertes de plumes et de cœur brisé, qui veut y croire malgré tout….sinon rien n’a de sens. Comment l’expliquent les neurosciences ? Aucune étude n’a vraiment encore été faite. On sait que de nombreux hypersensibles sont également neuro-atypiques (dys, haut potentiel, spectre de l’autisme, TDAH, etc.) et que ces profils ont des connexions neuronales différentes, notamment au niveau du complexe amygdalien, les reliant davantage à leurs émotions et à l’empathie. Vivre et ressentir tout intensément c’est aimer plus fort et avoir mal plus fort.
Nous fuyons la souffrance, ce que nous ne comprenons pas, ne maîtrisons pas…parce qu’on nous a vendu un bonheur à deux, en famille, dans un pavillon, avec un SUV et un labrador. Parce que nous sommes conditionnés par des clichés qui mélangent amour, affection, désir, plaisir, engagement, foyer, réussite sociale, religion, etc.
Après la quête de l’amour des autres, de l’amour de l’autre vient la quête de soi.
Ce chemin intérieur que proposent « à la base » les religions est le chemin entrepris par les adeptes du développement personnel. Le verdict tombe comme une évidence : commencer par s’aimer soi ! Pourquoi ? Comment ?
L’amour de soi est celui qui guérit, qui fait grandir et qui élève. Être en conscience et en capacité de s’aimer soi, d’avoir de l’empathie pour soi, de la bienveillance, de transformer nos fameux drivers en messages positifs demande de passer de la théorie des livres, formations et webinaires à la pratique, à l’incarnation.
S’aimer soi c’est regarder en face nos imperfections, notre vulnérabilité et notre impuissance. C’est se choisir en premier, comme quand on met le masque à oxygène dans l’avion. C’est dépasser le concept « je suis aimé pour ce que je fais » et adopter le « je suis aimé pour qui je suis. »
Nourrir cet équilibre annihile la dépendance affective, la déception, la désillusion, ôte le poids du jugement de l’autre et adoucit le jugement de soi. C’est aussi avoir la capacité d’ouvrir son coeur pleinement à l’autre, aux autres, au monde. Le système de la récompense est autosatisfait, l’estime de soi renforcée.
Faire le choix de s’aimer, c’est aller affronter ses démons en profondeur, ce qui est toujours plus intense pour les hypersensibles. En toute honnêteté, c’est aussi profondément morfler ! Que trouve-t-on au bout du chemin ? Je ne sais pas, je n’y suis pas encore.. car ce qui compte, c’est le chemin. Mon chemin m’a amenée à me choisir pour survivre et c’est le meilleur choix que j’ai fait dans ma vie. Les épreuves sont toujours présentes et c’est en conscience et avec le cœur que je les vis. Un pas après l’autre.
Mon travail m’amène à accompagner des personnes dans leur épanouissement pro et perso, y compris dans la rencontre amoureuse. Je vois tant de souffrance, d’illusion, de reproduction de schémas où « s’aimer soi est un truc psycho à la mode » ou « un truc impossible » ou encore « c’est pas la question, le problème c’est les autres ». Comme l’explique le fabuleux livre de Don Miguel Ruiz La maîtrise de l’amour (auteur des accords toltèques), nous avons nos blessures à guérir, cela nous appartient et n’est pas de la responsabilité de l’autre.
Je vous propose de faire le choix d’aimer.
Le choix de vous aimer pour qui vous êtes dans votre infinie et parfaite imperfection.
Le choix d’aimer l’autre pour qui il est sans rien attendre en retour…de façon inconditionnelle.
Le choix d’aimer quelqu’un pour faire un bout de chemin ensemble selon vos codes et vos aspirations communes en sortant du carcan sociétal.
Le choix d’aimer la vie qui est complexe, rude, injuste et de l’adoucir grâce à votre cœur.
Les neurosciences nous enseignent que notre pensée est créatrice. Nous vivons ce que nous pensons. C’est notre plus grand pouvoir et notre plus grande responsabilité. Remplacer le jugement de nos performances par l’amour de nos faiblesses, voir notre valeur et notre beauté, apaise, guérit et fait du bien au monde.
Ami hypersensible, toi qui lis cet article, tu as cette capacité incroyable de connexion à l’amour et de rayonnement. Prends soin de toi « en vrai », en profondeur et offre au monde ton choix d’aimer. Cela rendra encore plus lumineux l’amour autour de toi, car si on y regarde bien, tout est amour…de préférence inconditionnel ! C’est une des clés du bonheur.
Pour aller plus loin avec l’hypersensibilité et les neurosciences :