Êtes-vous un bon décideur? La plupart du temps, choisissez-vous la bonne décision lorsqu’il vient le temps de faire un choix? Quel est l’impact des biais cognitifs sur nos choix?
La plupart des gens répondraient qu’ils sont capables de prendre de bonnes décisions puisque nous avons cette croyance que nos décisions sont toujours prises de manière rationnelle et logique, ce qui n’est pas totalement vrai.
Selon les neurosciences, la perfection dans la prise de décision n’existe pas puisque les émotions sont susceptibles de « détourner » notre raisonnement à tout moment; et il y a également les biais cognitifs qui peuvent nous amener à prendre des décisions basées sur des perceptions et préjugés prédéterminés plutôt que sur les faits.
« Ce qui importe n’est pas l’événement en lui-même, mais l’interprétation qu’on en fait. »
– Mihaly Csikszentmihalyi
Depuis les années 1980, le domaine des neurosciences éclaire davantage le fonctionnement du cerveau et notre compréhension du processus de prise de décision. Des listes de biais cognitifs typiques ont même été compilées, ce qui nous permet de mieux comprendre notre façon de traiter l’information.
Qu’est-ce qu’un biais cognitif?
Un biais cognitif est une distorsion dans le traitement cognitif d’une information. Le biais cognitif est défini comme un schéma déformant la rationalité dans le jugement, permettant de tirer des conclusions illogiques sur d’autres personnes et sur des situations. Notre propre perception de la réalité est basée sur nos biais cognitifs déformant notre objectivité face aux faits. Notre propre version de la réalité est subjective, et notre comportement est basé sur différents biais cognitifs.
Comment un biais cognitif affecte-t-il notre prise de décision?
Dans une situation stressante, une personne n’aura pas le même sentiment de menace qu’une autre personne et cela pourrait conduire à des décisions et à des comportements différents. Cela explique également pourquoi vous ne prenez peut-être pas toujours les meilleures décisions. Votre parti pris cognitif peut déformer les faits et conduire à un jugement inexact, à une interprétation illogique ou à une « irrationnelle ». Nous sommes tous victimes, dans une certaine mesure, de préjugés cognitifs.
Dans le cas de nombreuses situations quotidiennes auxquelles nous sommes confrontés, des biais cognitifs peuvent nous aider à prendre les décisions rapides nécessaires pour mener à bien nos activités quotidiennes.
Être conscient des biais cognitifs qui influencent nos choix, en particulier lorsque vous prenez des décisions plus difficiles, peut aider à prévenir les erreurs de jugement qui peuvent avoir des conséquences graves. En augmentant notre compréhension de la manière dont nous prenons des décisions et de la manière de relever certains défis, nous sommes en mesure de faire des choix plus judicieux.
« Change la façon dont tu vois les choses. Et les choses que tu vois changeront. »
– Wayne W. Dyer
Voici 17 biais cognitifs susceptibles de déformer notre perception de la réalité lors de la prise de décision :
- Biais de confirmation : Le biais de confirmation désigne le biais cognitif qui consiste à privilégier les informations confirmant ses idées préconçues ou ses hypothèses et/ou à accorder moins de poids aux hypothèses et informations jouant en défaveur de ses conceptions. Ce biais se manifeste chez un individu lorsqu’il rassemble des informations mémorisées, de manière sélective, les interprétants d’une manière biaisée. Les biais de confirmation apparaissent notamment autour de questions de nature affective et concernant des opinions ou croyances établies.
- L’effet de dotation : C’est une hypothèse selon laquelle les gens donnent plus de valeur à un bien ou un service lorsque celui-ci est leur propriété. Autrement dit, plus de valeur est attribuée à une même chose lorsqu’elle nous appartient que lorsqu’elle ne nous appartient pas.
- L’erreur du joueur : C’est la tendance à penser que les probabilités futures sont modifiées par les événements passés, alors qu’en réalité, elles sont inchangées. Si nous lançons une pièce de monnaie à plus d’une reprise, nous aurons l’impression que nos probabilités de tomber pile seront supérieures si les coups précédents nous sommes tombé sur face, mais dans les faits, la probabilité reste de 50/50.
- Biais de favoritisme en groupe : C’est là que nous accordons un traitement préférentiel à ceux qui sont perçus comme faisant partie de notre propre groupe.
- L’effet d’exposition : C’est là que les gens développent une préférence pour les choses simplement parce qu’ils les connaissent bien. C’est également ainsi que la publicité influence notre façon de consommer avec la répétition des publicités.
- L’effet de mode (effet bandwagon) : Ce biais cognitif définit l’effet d’un comportement où les individus se conduisent comme des moutons. C’est la tendance, ou la pression sociale à «suivre le courant», même lorsque des doutes quant à cette ligne de conduite sont présents.
- Le biais de conformisme : Le biais de conformisme est la tendance à penser et agir comme les autres le font.
- L’effet de halo : Ce biais cognitif se produit quand la perception d’une personne ou d’un groupe est influencée par l’opinion que l’on a préalablement pour l’une de ses caractéristiques comme son physique, sa notoriété, son statut social, etc.
- Biais d’ancrage : Ceci est actif lorsque nous nous appuyons trop sur la première information que nous recevons, lors de la prise de décision. Nous utilisons cette information initiale pour émettre des jugements ultérieurs, même lorsque de nouvelles informations pertinentes apparaissent.
- Partialité égoïste : C’est là que nous assumons la responsabilité ou un parti pris des choses qui nous arrange venant d’un désir intrinsèque de réussite et d’estime de soi, mais pas quand elles ont des résultats négatifs.
- L’illusion de savoir : Ce biais cognitif consiste à se fier à des croyances erronées pour appréhender une réalité et à ne pas chercher à recueillir d’autres informations. La situation est jugée à tort comme étant similaire à d’autres situations connues et la personne réagit de la façon habituelle.
- Biais de négativité : Les gens sont plus susceptibles de prendre des décisions fondées sur des souvenirs et des sentiments négatifs que sur des décisions positives. Nous avons tendance à laisser les revers nous affecter plus que le succès, ce qui peut conduire à un comportement d’aversion à la prise de risque.
- Biais de projection : C’est une tendance naturelle à supposer que les autres voient le monde de la manière dont nous le voyons.
- L’excès de confiance : C’est la tendance à surestimer ses capacités. Les recherches en neurosciences ont montré que plus de la moitié des gens estiment avoir de meilleures capacités que la moyenne.
- L’effet Dunning-Kruger : C’est le résultat de biais cognitifs qui amènent les personnes les moins compétentes à surestimer leurs compétences et les plus compétentes à les sous-estimer.
- Le biais de croyance : Cela se produit quand le jugement sur la logique d’un argument est biaisé par la croyance en la vérité ou la fausseté de la conclusion.
- Le biais de cadrage : C’est la tendance à être influencée par la manière dont un problème est présenté. Par exemple, un produit en promotion à moitié prix sera perçu de moins bonne qualité qu’un produit avec une promotion 2 pour 1. Pourtant, c’est le même prix.
« Nous voyons dans la vie ce que nous voulons bien y voir. »
– Richard Carlson
Les préjugés cognitifs nous obligent à nous écarter du jugement rationnel et à tirer des conclusions illogiques sur les autres personnes et les situations. Ils peuvent conduire à des décisions qui ont des conséquences négatives pour nous et pour ceux qui nous entourent.
Pour aller plus loin :
- 3 comportements de ton cerveau qui nuisent à la prise d’une bonne décision
- Le cerveau des personnes qui semblent nous connaitre mieux que nous-mêmes
- Test de personnalité gratuit : Quels sont tes « stresseurs » qui dirigent ta vie ?
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Réussir est tout ce que je souhaite pour toi et n’oublie pas, on est pas le meilleur parce qu’on le croit mais parce qu’on le sait !
Patrick Sulay
Coach expert des comportements humains