« J’aime ce que je vois… plutôt que voir ce que je n’aime pas. »
Je suis vivante! C’est en ces termes que j’entame toutes mes journées depuis deux semaines. Réellement fière de l’être, mais surtout ayant eu peur de ne plus l’être…
J’ai souvent l’impression d’avoir vécu plus d’une vie dans ma vie déjà, mais, passé ainsi près de la mort, sentir son odeur, ressentir la peur qu’elle ne m’emporte, jamais! Sauf une fois, il y a deux semaines où j’ai été hospitalisé d’urgence.
Un grand cheminement
Avant cet événement, je croyais, à tort, que j’avais fait un grand cheminement dans ma vie. Plus de dix ans comme cliente en thérapie, trois années d’études privées pour devenir moi-même thérapeute, coachée à mes heures aussi; j’étais de plus en plus dans la conscience et je me sentais de plus en plus heureuse.
Et pourtant!
Je ne dis pas qu’il faille passer près de la mort pour en arriver à la conscience et aimer sa vie plus que tout, et pourtant! Dans mon cas, cela m’a fait comme un coup de fouet de réalité. Oui, j’ai des problèmes comme tout le monde a ses problèmes. Je m’en fais, je m’en veux, j’en créer, j’en décompose, j’en suis victime, mais la différence maintenant est que, sachant que j’ai cette deuxième chance dans la vie, je n’accepte plus le malheur, les petites bébêtes qui viennent tout saccager de bonheur en nous.
La conscience
Je dois remercier ici tous les gens qui m’ont guidé vers les chemins que j’ai défrichés moi-même vers une conscience sans cesse grandissante. Nul besoin de les nommer, ils se reconnaîtront. Certains d’entre eux sont mes amis, d’autres des coachs, des thérapeutes ou même des mentors. C’est grâce à eux que j’ai su, j’en suis convaincue, garder mon calme dans ce que je nomme maintenant le pire moment de ma vie.
Je l’ai toujours dit et je le répète ici, je ne crois pas que la vie nous envoie des tests, des épreuves. Je crois que la vie est bonne pour nous et lorsque nous défaillons souvent en la vivant, c’est qu’elle nous donne des leçons extraordinaires à retenir.
Diagnostic qui cogne
À l’annonce d’un diagnostic qui m’a frappé de plein front parce qu’on m’expliquait que procédé à une chirurgie pourtant nécessaire pourrait me mener à la mort. Je suis restée calme. Quand, finalement on me dit que la chirurgie était inévitable, je suis restée calme. Pendant la chirurgie où on ne pouvait réaliser une anesthésie générale, je suis restée relativement calme. Et puisque la chirurgie locale ne donnait aucun résultat, j’ai appliqué, non sans mal de ma part, une technique consciente de respirations nasales qui m’a aidé par-dessus tout.
Pas de la p’tite bière!
Avant l’opération, j’ai été deux mois à avoir mal. J’ai été hospitalisé trois jours et j’ai subi cette fameuse chirurgie qui m’a, au final, sauvé la vie. Si je compte tous les jours où j’ai dû me reposer (lire repos complet) et le reste de ma convalescence, à la toute fin j’aurai eu recours à pas moins d’un mois de repos.
C’est de retour à la maison que j’ai vraiment réalisé ce qui m’était arrivé. Le choc passant tout doucement, les souvenirs de ce que tous les spécialistes me disaient avant et après la chirurgie, j’ai compris que j’étais vraiment chanceuse d’être en vie.
Gratitude
Je sais qu’on use le mot gratitude depuis des années et qu’on le sert à toutes les sauces, mais je dois dire aujourd’hui que je suis vraiment des plus reconnaissantes d’être en vie aujourd’hui. Et, déjà, même si la vie m’a envoyé une énorme leçon à apprendre lorsque je suis à peine sortie de l’hôpital, je sais la remercier pour ces apprentissages. Après tout, si elle me les envoie c’est sûrement que je suis apte à les apprendre.
Impatience
J’ai écrit à mon ami François cette semaine que je tournais en rond à ne rien faire et que j’étais impatiente de reprendre le boulot. Sacré François! Il m’a répondu par une question du genre : « En quoi est-ce si difficile de t’arrêter? »
Et vlan! Après mûres réflexions, j’ai la réponse à sa question. M’arrêter, avant, signifiait mourir. Mais puisque j’y suis passée de très près, m’arrêter, maintenant, peut signifier autre chose, dont vivre intensément.
Retour tranquille
C’était là mon premier texte d’une encore très longue série de textes depuis ma mésaventure. Je vous le signe, seule dans une pièce que j’affectionne particulièrement, entourée de ronrons et de l’odeur d’une tisane que j’aime beaucoup. Je regarde autour de moi et j’aime ce que je vois.
J’aime ce que je vois… plutôt que voir ce que je n’aime pas. Voilà une des leçons que la vie elle-même m’aura inculqué dans cette chance qu’elle me donne de vous écrire à nouveau.