Il y a autant d’histoires de vies, de douleurs que de personnes. Le chemin de chacun et chacune est constellé d’épreuves et de réussites personnelles que nous seuls pouvons éprouver profondément. C’est notre propre résilience, notre propre compréhension, notre confiance et notre courage qui sont les moteurs de notre dépassement de la douleur.
Une certitude s’impose alors : nous vivons des choses que jamais personne ne comprendra. Vous aurez beau parfois essayer d’expliquer à quelqu’un la douleur que vous ressentez, le silence de sa réponse ou les mots bienveillants ne pourront répondre aux cris de votre souffrance intérieure. Vous ne trouverez jamais la réponse à l’extérieur car la douleur en vous est votre signature. Elle se dévoile dans notre intimité et nous sommes les seuls créateurs d’une libération possible.
Nos souffrances, nos blessures, nos douleurs nous appartiennent pleinement tout comme notre guérison finalement. Il nous revient alors de se connecter à notre pouvoir de rebondir. En effet, notre résilience se construit avec nous-même avant toutes choses. Personne ne peut se mettre à notre place. Certes, notre entourage peut nous accompagner en nous aidant mais il ne pourra jamais ressentir ce qui nous assaille, nous détruit. Mais en réalité quelle est la définition de la douleur ? Qu’en faisons-nous ? Que décidons-nous d’accepter ou de pardonner sur le chemin de la douleur ?
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La douleur se nourrit dans les souvenirs.
Le mot douleur vient du latin « dolor / oris » qui signifie douleur, souffrance physique ou morale. C’est un sentiment pénible qui détruit notre quiétude d’âme. La douleur est très difficile à définir car elle peut être ressentie différemment chez une personne selon son identité et son environnement. Ce qui est important à savoir c’est que la douleur est partagée en deux principaux facteurs : la perception et la sensation. Elle est donc intimement reliée à notre vécu et notre volonté à nous délivrer de sa négativité.
Ce dont on souffre ne peut être ressenti que par la personne concernée et même si nos êtres chers ont cette profonde empathie de chercher à nous comprendre. Ils pourront ressentir de la tristesse face à notre souffrance. La plupart du temps, notre entourage familial, amical et amoureux veut nous libérer de la douleur et l’apaiser mais ce n’est pas si facile que cela car ce que nous vivons nous appartient et c’est à nous de le dépasser.
Notre histoire, notre expérience sont vécues dans notre chair tout entière, dans la profondeur de notre cœur et nous seuls pouvons choisir d’aller de l’avant ou non. Nous seuls pouvons pardonner ou décider de se venger.
Nos traumatismes de l’enfance sont des souvenirs gravés dans notre mémoire. Ils ont développé des espaces de douleur en nous. Ils sont personnels car ils constituent en grande partie notre individualité psychique. Nous mettons le sens que nous souhaitons à nos souvenirs. En d’autres termes, les souvenirs garantissent en quelque sorte notre individualité, notre existence. Mais peut-on alors considérer que le souvenir nous appartient totalement ? N’y a-t-il pas quelque part dans la douleur des souvenirs partagés avec d’autres personnes ? La douleur se nourrit dans les souvenirs et ce que nous souhaitons garder finalement. Ce souvenir enfoui est-il bon, mauvais pour nous ?
La douleur se nourrit dans les souvenirs dont nous ne sommes pas les seuls responsables. Néanmoins, c’est notre perception et notre sensation qui ont laissé une empreinte en nous. C’est avec elles que nous devons œuvrer pour trouver la voie de la guérison.
La douleur est notre signature personnelle.
Nous devons vivre ces instants de vie négatifs, douloureux où nous pleurons, où nous doutons de tout, de notre chemin. Certains resteront dans ces souvenirs et ces errances dans les épreuves. La douleur restera dans une sphère négative. D’autres accueilleront la douleur comme un renforcement et un déclencheur pour grandir dans notre résilience.
La douleur est unique. Votre entourage familial, amoureux peut essayer de vous comprendre mais ils ne verront qu’une infime partie de votre douleur car tout est à l’intérieur. Tout s’éprouve au fond de nous. Nous vivons des choses que personne ne comprendra. Considérer la douleur comme une limite à soi, comme un écroulement de sa vie ou se voir comme une victime ne sont pas des voies de pleine conscience face à la douleur. Cette sensation d’être possédé par la douleur est extrêmement fatigante et destructrice. La complainte ou la passivité rendent la douleur d’autant plus tenace et extravagante. Elle se rit de nous, elle s’impose de partout et vous vous retrouvez dépossédé de votre pouvoir.
La douleur est notre signature personnelle. Elle n’est pas là pour nous anéantir mais pour nous creuser des trous dans lesquels il faudra trouver d’autres trésors, d’autres réponses à notre place. Nous œuvrons avec elle jusqu’à une forme d’épuisement et cela dure plus ou moins longtemps selon les personnes. Il ne suffit pas de vivre la douleur comme une punition, un silence à notre quête mais plutôt comme une vérité sur tous les plans de notre existence :
- L’amour pour soi
- L’amour pour les autres
- Le pardon à soi
- Le pardon aux autres
- Le visage de la mort
- Le visage de la vie
- Le don de soi
- Le don aux autres
Autant de positionnements existentiels qui nous bleuissent le cœur d’une encre trop vieille avec laquelle nous avons bien du mal à écrire notre histoire.
La douleur est actrice, elle est la main qui signe notre personne, notre place et la valeur que nous lui donnons dans la vie. Sommes-nous prêts à pardonner cette souffrance, ces traumatismes ? Jusqu’où pouvons-nous tenir face à la douleur ?
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Y ‘aurait-il alors une limite à la souffrance ?
Certains enverront la lettre à la mort. Leur douleur s’arrêtera par le suicide et d’autres resteront dans le flot de la souffrance sans jamais y voir cette limite où les larmes coulent et ne cesseront jamais.
Et puis d’autres entreverront la lumière au bout du tunnel et c’est là que tout se joue pour notre existence. La douleur doit sortir à un moment. Chacun trouvera sa façon, son alignement face à la douleur.
L’écriture thérapeutique est une porte de sortie pour se libérer de ce fardeau et ainsi guérir de nos blessures profondes. Elle permet au « je » de souffrir sans jugement. Elle accompagne la douleur de l’écrivant dans une relation intime avec laquelle il pourra apprendre à exprimer avec amour et sans crainte tout ce qui est et tout ce qu’il vit.
Nous vivons des choses que personne ne comprendra et pourtant à un moment certains vous donneront la main sur ce chemin constellé d’étoiles noires pour un petit moment. Le soutien, la consolation sont précieux. Cela vous aide à vous exprimer.
Mais il vous reviendra de lâcher cette main car il n’y a que vous qui pourrez rallumer cette étoile en vous pour continuer à regarder la vie en face, pour accueillir la douleur non pas comme une ennemie mais comme une clé à la porte de la résilience. Nous vivons des choses que personne ne comprendra. Vous oserez alors regarder la douleur sans avoir peur et surtout pour croire à nouveau en la vie.
Besoin d’aide pour développer votre résilience avec l’écriture ? Je propose des accompagnements d’écriture thérapie pour vous aider dans ce processus.
Nelly