Gestion du confinement et gestion de crise ? Oui, il y a beaucoup de similitudes.
Pour le plus grand plaisir des praticiens en hypnose du monde entier, L’A.R.C.H.E. (Académie de Recherche et Connaissances en Hypnose Ericksonienne) a invité David Corona, ancien négociateur haut gradé au GIGN (Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale), pour nous faire comprendre les trois phases d’une crise et ses effets. C’est un homme d’action, d’écoute et pragmatique qui présente un parallèle fascinant entre le confinement et les crises qu’il a pu gérer sur le terrain.
Qu’est-ce qu’une crise ?
La crise fait partie de l’être humain, individuelle ou collective, personnelle ou professionnelle. C’est une manifestation plus ou moins violente, un déséquilibre à moment donné d’une personne, d’un groupe. On parle de crise froide ou de crise chaude en fonction de la possibilité de s’y préparer ou pas. L’enjeu pour le GIGN étant de passer d’une crise chaude à froide avec un maximum d’informations pour prendre des décisions.
Sans pour autant comparer le confinement à une prise d’otages, on peut voir néanmoins pour certaines personnes beaucoup de similarités dans les agents pathogènes qui accompagnent celle-ci : privation de besoin élémentaires, de communication, isolement, distorsion du temps, et parfois violences à l’intérieur même du drame.
Phase 1 : Début de crise et capture
Le monde connu et stable se déséquilibre avec un fort impact émotionnel. Ceci pousse les personnes à revenir aux basiques de la pyramide de Maslow, aux besoins primaires (ce qui a pu pousser des gens à faire des achats impulsifs sur des produits de première nécessité). Beaucoup de crises voient un phénomène de recentrage, d’ego-centrage des individus sur leur cellule personnelle, en mode gardien comme un réflexe de protection.
Le stress augmente alors avec des symptômes d’adaptation, plus ou moins forts pour chacun. En fonction de nos expériences de vie, de notre personnalité, de notre stabilité émotionnelle et de notre capacité de résilience, chacun réagit différemment.
Certains restent passifs comme dans une phase d’hibernation face à la nouvelle situation. Tout s’arrête. D’autres développent une agressivité accrue pour se décharger émotionnellement ou une logorrhée verbale comme une forme de fuite active.
Phase 2 et ses sous-phases : Confinement et détention
Au début, beaucoup vont entrer dans une phase de déni en continuant à faire comme si de rien n’était ou en fuyant malgré les consignes. C’est ce qui arrive en gestion de crise quand l’étau se resserre mentalement.
La phase qui suit est la phase d’espoir quand on retrouve un minimum de lucidité, qu’on voit le bout du tunnel et que nous savons que nous allons nous en sortir grandi quoiqu’il arrive.
Enfin, la dernière sous-phase est la phase de perte d’espoir quand les choses durent plus longtemps que prévu et que le vase clos va intensifier des tendances, des fragilités déjà existantes (paranoïa, phobies, troubles du comportements alimentaires, etc…).
« On tombe toujours du côté où l’on penche » Alexandre Dumas.
C’est aussi ici que le fameux triangle de Karpman utilisé en analyse transactionnelle (Bourreau-Victime-Sauveur) bouge à son maximum.
Karpman distingue trois comportements dramatiques qui entraînent des relations difficiles avec autrui: le Sauveteur qui aide l’autre sans que celui-ci n’ait rien demandé ou même contre son gré; la Victime qui se fait plus faible qu’elle ne l’est (Victime soumise) ou qui raconte ses difficultés en revendiquant (Victime rebelle); le Persécuteur qui infériorise l’autre, repère ses faiblesses, l’incite aussi à se battre avec d’autres.
Phase 3 : Déconfinement et libération
C’est le retour à une nouvelle normalité, comme une renaissance, avec le sentiment que plus rien ne sera jamais comme avant mais que tout reste à inventer. C’est le moment de restaurer son identité.
Certains s’en sortiront comme si de rien n’était car cela n’aura pas ébranlé leur stabilité psychologique, voir même ils y auront trouvé des ressources insoupçonnées face à l’adversité, certains développeront par contre un sentiment d’impuissance et de culpabilité.
Ici le point majeur sera, quoiqu’il arrive, de verbaliser le vécu douloureux et de faire appel à une cellule de soutien psychologique s’il y a besoin.
Puis la phase de debriefing collectif arrivera après la crise pour en tirer des enseignements et parfaire la connaissance du terrain afin que la prochaine gestion de crise soit encore plus efficace.
Sandrine Larive – slasheuse en développement personnel : coach certifiée, praticienne en PNL/Hypnose diplômée de l’A.R.C.H.E., conférencière.
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