Avez-vous remarqué qu’on aime la nouveauté mais pas le changement! Comment fait-on pour réconcilier cet attrait pour la nouveauté et la peur du changement? Il suffit qu’on voit le mot « nouveau » sur une publicité de crème miracle pour qu’on aille voir si cette « nouveauté » répond à notre quête d’immortalité. Le mot nouveauté est si attrayant qu’il suffit de le mettre sur notre publicité pour voir celle-ci augmenter de popularité.
Il en est tout autrement du changement. Le changement, que ce soit au niveau du travail, du domicile (changement de quartier, de voisins, etc.) de mode de vie, passer de la vie active à la retraite, d’emploi, de partenaire de vie, tout ça, à moins de l’avoir choisi, est vécu comme une perte, ne serait-ce que pour le temps où on se retrouve dans l’inconnu, dans une zone d’apprentissage, d’adaptation.
Il y a en nous un animal qui n’aime pas être transporté dans des lieux inconnus. Ils se voient obligés de recréer leur routine, il leur faut du temps pour retrouver les odeurs familières garantes d’un environnement sécure, apprivoisé.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle on demeure parfois dans des situations pénibles mais connues car on a appris à « fonctionner », à survivre tant bien que mal dans cet espace ou avec ces personnes pas toujours faciles à côtoyer.
Tous ceux qui ont fait de grands pas en avant ont dû affronter les changements, foncer dans l’inconnu pour le meilleur et pour le pire. Rien ne remplace l’expérience car toutes les théories du monde ne remplaceront jamais l’expérience vécue de notre biologie totale.
Par exemple pour les travailleurs autonomes, la réalité est que parfois il faudra s’armer de patience pour atteindre notre objectif ou alors investir davantage chose et s’y prendre autrement. L’accepter crée déjà une plateforme plus solide que toutes les belles promesses ou au contraire que les mises en garde. On se balance constamment entre le besoin de sécurité et l’aventure pas toujours choisie. Malgré ce que certains récits historiques ont pu nous faire croire, Léonard de Vinci a commis quelques erreurs et n’était pas toujours satisfait de ses créations, accomplissements, découvertes et comme bien d’autres, il a dû apprendre par essais et erreurs. Il faisait travailler ses 5 sens la plupart du temps et on peut apprendre comme il le faisait, en s’émerveillant, en osant avec la curiosité d’un enfant.
Ici, au Québec, sans doute marqués par les souvenirs pénibles de nos ancêtres qui en ont bavé, déportés sur des terres hostiles et auxquelles ils ont dû tant donner, on opte pour la sécurité. Stéphane Venne a dit que les Québécois n’ont pas assez souffert pour payer le prix de leur indépendance. Dans les pays où les gens ont dû mourir, voir mourir des proches, on peut se rassembler et sortir de l’ambiguité frileuse qui veut toujours nous ramener vers le connu comportant son lot de frustration mais qu’on considère supportable ou du moins viable.
Il y a plusieurs façons d’aborder, de vivre le changement et parmi les meilleures il y a de croire que ce qu’on deviendra vaut de se laisser travailler par les événements. Parfois je me sens comme une sculpture entre les mains de la vie, et certains coups de marteau semblent des erreurs et puis tiens finalement, ça donne quelque chose de beau, de mieux que ce que j’étais avant, ou que je pensais indispensable à mon équilibre.
Il n’y a que la vérité qui peut nous rendre fort, nous permettre de continuer de grandir, de voir que peu importe ce qui arrive, nous sommes fondamentalement des êtres dont le centre est l’amour. L’amour est pour moi davantage un état, un espace et me rappelle que je SUIS au-delà de toutes mes peines, pertes, attachements.
Il me permet de me sentir vivante avec parfois la simplicité d’un enfant qui m’habite et me réconforte. Sur ce, je prends trois bonnes respirations et je jette un coup d’œil à ma fenêtre, le soleil brille, le ciel est bleu et je sens que cet espace m’ouvre les bras, alors pourquoi ne pas me laisser prendre?