Sur le tatami aux tentures de velours noir
Nos paréos tissés aux feuilles d’or du soir
A la chaleur moite de faïence d’ivoire
Se regardent au silence éclaté du miroir
De ma main s’ouvre la danse,
Des dieux ensommeillés qui s’éveillent à ton corps
Plein de rondeurs qui se balancent
La pénombre argentée sculpte ta hanche
aux blondeurs vaporeuses de satin.
Mes doigts de cristal au ruisseau improbable
Naviguent aux contrés du divin ineffable
Et courent comme un chat maladroit
Dans le gouffre argenté de ton corps surhumain.
Entre douce hésitation et vive palpitation,
Je respire les profondeurs du souffle de Toi
Émerveillé et purifié,
Je regarde le sillon de ton dos
et ralentis le flot
Jusqu’au creux de tes riens,
Emerveillé j’y dépose
Mes deux mains sur tes seins
Embarcation lumineuse de toi et de moi
J’expire et inspire le souffle du Prâna.
Les yeux fermés j’y déambule
Aux univers tamisé de la lune
Au feu brûlant de ton ventre forteresse
Barrage des tempêtes marines et terrestres
Un monde céleste embrase mon fol émoi.
Je ne suis là que pour toucher
Sans vouloir prendre ou bien aimer
Je ne suis là que pour tenter
De dériver un lit de vie
Pour un navire de l’infini
Je ne suis là que pour toucher
Un indicible
Un invisible
Un toi ou moi
Troublant d’ effroi
Je touche ton crâne rempli de mondes
Je lisse ton flanc tendu d’ardeur
J’apaise un ventre batailleur
Ta peau de soie au rouge m’inonde.
J’égrène les doigts de tes mains et tes pieds,
Je glisse des diamants dans les pores aérés.
De ce tissu d’argan et d’encens emmêlés
Je bascule tes hanches jusqu’à mon gynécée.
Une voix éloignée du temple de Shiva
Semble vouloir ouir à l’entre de mes bras 3.
Pour y bercer ta tête lourde assoupie
Y déposer des rêves de reines dans leurs lits.
Ton buste s’ouvre et de nouveau respire
Tu y reprends les rennes de ta main de saphir
Et de ta nuque droite à ma hanche en accueil
Tu lisses plat mon ventre jusqu’au gardien du seuil.
Sans doute, ni hésitation
Sur la route du tatami
Sortent des voix qui nous sourient
Aux alentours des oublis
de nos amours sans répit
notre âme enivrée s’ assoupit.
Il est temps, il est l’heure
D’un réveil en lueur
Du retour en douceur
D’infini au fini.
Ma main ferme la danse
Et s’éloigne du corps
Et s’éloigne du bord
Au revoir Tatami
tissé d’or et d’argent
Tu fais battre tes ailes
Solitaire intemporel
Sur la route du temps
Domi