« Il est important de ne pas fuir ses problèmes, s’accepter et régler ce qui fait mal même si sur le coup cela semble faire encore plus mal. »
Par un petit vendredi soir, nous avons eu l’idée, mon fils Dominik et moi, de vous écrire à deux mains. Quelle bonne idée! Puisqu’après tout, je suis auteure et blogueuse et lui est à l’écriture simultanée de deux romans.
Jamais je n’aurais pensé un jour, m’asseoir ainsi avec mon fils pour marier nos mots et nos plumes. Et voilà que nous avions un message positif à transmettre. Quoi de mieux que Les mots positifs.com pour le faire?
Voici ce message…
Au début, tu commences. Tu tentes le coup par curiosité. Ensuite, l’expérience ayant bien été dans la majeure partie des cas, tu recommences pour le plaisir. D’introverti tu passes au gars plus relaxe, plus décontracté et tu te mets à rencontrer des gens.
Tout goûte meilleur. Mais ce n’est qu’illusoire. À ce stade, sans t’en rendre compte, tu glisses déjà dans la pente de la dépendance. Tu rencontres plus souvent les gens qui consomment et tu consommes avec eux. Tu penses avoir du bon temps, toi qui en avais que très peu avant.
Bien avant de t’en rendre compte, ta vie tourne autour de la drogue. Tu t’en sers pour contrer le stress et pour avoir du bon temps. Tu t’en sers parce que tu en as besoin… de plus en plus. Bientôt pour de la marijuana tu auras dépensé pas moins de 4 000 $ en moins de six mois. Parti en fumée les beaux dollars!
Les gens qui t’aiment tentent de t’en parler, de te faire comprendre. Plutôt que d’accepter leurs propos, tu embrasses ta dépendance. Tu es en déni. Sans le déni tu n’as pas de bon temps, le stress revient et te fais sentir mal dans ta peau.
Tu ne sais pas ce que les autres ont contre toi. Parce qu’en fin de compte tu fais tout ce qu’ils veulent, sauf ça, c’est-à-dire, cesser de consommer. La consommation devient ton jardin secret, parce que lorsque tu y es, tu oublies tous tes problèmes et tu y accèdes dans le dos des gens qui t’aiment. Cela te semble être le seul refuge possible.
Sans le savoir, tu fais mal aux autres plus qu’à toi. Parce que toi tu es toujours en déni, tu acceptes ta dépendance avec plaisir. Mais un jour, tes problèmes te rattrapent. Tu te mets à consommer davantage. Jusqu’au jour où cela ne suffit plus.
Tu te retrouves au pied du mur. Tu ne peux plus nier. Tu vois les gens que tu aimes pleurer et être inquiets. Tu te retrouves enfin face à l’évidence de tout le ravage que tu as causé chez toi et chez ceux que tu aimes.
Une fois t’en être rendu compte, le joint qui suit n’est pas pareil. Il n’y a pas de plaisir. Tu te sens coupable. Il ne t’apporte pas l’effet calmant que tu espérais. Et c’est à ce moment-là que tu réalises qu’il est temps d’arrêter : tu as blessé les autres et toi-même plus que tu ne le pensais.
Tu prends la décision de tout arrêter. Mais c’est un dur combat : la volonté contre la dépendance. Et ce combat commencé, tu sembles désagréable envers les autres, sans vraiment t’en rendre compte. L’envie de fumer est difficile à combattre à ce stade-ci parce que tu as l’impression de blesser davantage les gens autour de toi depuis que tu as arrêté.
Mais avec une bonne volonté vraiment décidée et indestructible, tu acceptes de te montrer sous ton plus mauvais jour envers les autres un certain temps pour t’arrêter vraiment même si ça fait mal.
Une fois les effets secondaires désagréables cessés, le combat n’est toujours pas fini. Il faut tout de même résister à la tentation. Le pot est facile d’accès… partout. Mais si tu poursuis ton combat, tu te rends compte que sans fumer le monde te semble plus éveillé.
Petit pas à petits pas, tu trouves des moyens non nocifs pour avoir du plaisir et du bon temps. Finalement, fumer de la marijuana semble futile et sans intérêt. Tu te dis que c’est un gaspillage de temps, d’argent. Parce que sous son effet, tu ne prends aucune initiative. La seule chose à laquelle tu penses c’est à ton prochain joint.
Une fois enfin libéré, tu te sens plus fort que jamais. L’harmonie revient avec les autres. Une fois que tu as cessé de consommer, tout est mieux. Même manger.
Il est important de ne pas fuir ses problèmes, s’accepter et régler ce qui fait mal même si sur le coup cela semble faire encore plus mal.
Je ne critiquerai pas les gens qui sont curieux, les gens qui souffrent déjà d’une dépendance, mais je blâmerai, parce que j’en ai vu, les parents qui consomment devant leurs enfants.
Témoignage de Dominik Labrosse 23 ans, fils de Josée Durocher
Dominik a consommé sur une période de 5 ans
Ce témoignage est une collaboration mère-fils, tous deux fiers d’avoir surmonté, à leur façon, la dépendance chez Dominik.