Vous n’avez pas à vous excuser de souffrir!
Laisser parler la douleur qui vous empêche de sourire, c’est vous autoriser à exprimer votre chagrin. Il n’y a pas de vulnérabilité à être sincère avec soi-même dans ce que vous ressentez. Plus vous vous donnez ce droit de vivre vos émotions, plus vous apprenez à épurer ce qui vous pèse sans crainte du jugement des autres. Se mentir à soi-même, c’est se manquer de respect, il n’est pas rare que les autres à leur tour vous refusent ce droit de ne pas aller bien alors que des problématiques vous rendent tristes. Plus vous les habituez à ne pas montrer vos humeurs, plus ils minimisent ce qui vous arrive pour ne pas avoir à trop à s’impliquer et pour vous forcer toujours à prendre part à leur propres difficultés sans vouloir voir les vôtres. La compassion se fait mais toujours à distance ! On vous dira, « ce n’est pas si grave, tu vas t’en sortir, toi tu es fort » pour vous convaincre que vous êtes capable de vous remettre seul car eux ne sont pas disposés à vous aider !
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Pourquoi c’est si difficile de compatir ?
En effet, souvent la compassion des autres face aux épreuves que traverse une personne se résumera à un vague soutien matériel ou à une aide physique apportée. Un message de soutien et on a l’impression de comprendre ce que l’autre peut ressentir. Pire encore plutôt que de lui témoigner de l’empathie, cela devient bien vite « moi aussi, j’ai déjà vécu ça !» ou « quelqu’un que je connais a déjà connu ça !» Ce n’est pas une façon de compatir, c’est maladroit et déplacé !
Compatir ce n’est pas commenter à tout va ce qui arrive à quelqu’un d’autre comme s’il s’agissait de l’événement du jour à répandre mais se mettre à son écoute vraiment et totalement de manière active pour le laisser décider de la manière dont il a envie de vivre ce qui lui arrive dans son intimité. Ce n’est pas vouloir faire à la place de … mais accompagner l’autre dans ce qu’il traverse sans empiéter sur sa vie privée et intime. La compassion peut se faire dans le silence d’une présence incarnée et nourrie par l’amour malgré la distance physique !
Faire preuve de compassion, c’est rester bienveillant dans ses actes et dans ses pensées. C’est offrir à l’autre une épaule sur laquelle s’appuyer sans se sentir jugé ou déconsidéré. Quand l’autre souffre, il ne doit pas avoir l’impression d’avoir été puni par la vie, il doit accueillir ce qui l’accable et l’accepter comme une expérience à traverser avec l’aide et le soutien de tous et envers et contre tout. Ce n’est pas lire dans les yeux des autres comme votre propre culpabilité de ce qui vous arrive. « Je te l’avais bien dit ! » qui résonne comme un reproche plutôt qu’un soutien, c’est ce qu’on appelle de la malveillance !
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La compassion, c’est uniquement la solidarité inconditionnelle que l’on donne à l’autre quand il en a besoin, pas des remarques déplacées ou des réflexions blessantes ! Personne ne choisit la souffrance, on ne peut donc pas donner à l’autre l’impression qu’il a échouée parce que le mauvais sort l’a frappé. On n’échoue jamais, on apprend toujours ! A chaque fois, on se relève plus fort ! C’est le mouvement même de la vie ! C’est ce message qui doit servir pour empêcher le découragement et le désespoir !
La compassion n’a pas de limite si on a le cœur ouvert. Mais si elle est fabriquée, on n’a pas à l’accepter si elle nous fait encore plus mal que ce qui nous arrive. C’est un rapport toxique à éviter et à fuir au plus vite!
Compatissez mais laissez l’autre libre !
Il ne faut jamais forcer les choses, quand ça vient du cœur tout se fait spontanément, sans calcul, sans intérêt, sans manipulation. Plus on est en lien avec cette intention d’apporter à l’autre du réconfort, plus on œuvre à l’accompagner sans envahir son espace personnel. Etre intrusif, ce n’est pas de la compassion ! Trop en faire est pire que ne pas faire du tout ! Ça devient difficile à supporter! C’est comme regarder l’autre souffrir et s’en réjouir !
Laissez à chacun son libre-arbitre même dans les moments difficiles, c’est respecter l’autre dans son humanité. Comment a-t-il envie de vivre ce qui lui arrive ? Quelles sont les limites à ne pas dépasser ? Tout s’apprend et se comprend même la compassion !
La compassion, c’est donc redonner à l’autre confiance et espoir en la vie. C’est l’aider à renouveler son rapport dans la douceur et la tendresse sans qu’il ait peur d’agir ! Ce n’est pas lui enlever son pouvoir d’action ! Ce n’est pas prendre la souffrance de l’autre mais la radoucir pour la rendre supportable.
Certaines personnes se prétendent compatissantes car elles accourent au moindre malheur ! La compassion demande une ouverture du cœur qui n’est pas en accord avec de l’hypocrisie ! On ne peut pas offrir sa compassion à tout va ! Il convient de rester dans une action posée et bénéfique à l’autre sans l’envahir et l’ébranler encore plus!
Cela se ressent au-delà des mots et des gestes ! Lorsque la compassion réussit à toucher l’autre, c’est qu’elle est juste et bienveillante ! Tout dépendra des rapports qu’on a avec la personne. Il convient de respecter l’espace personnel de l’autre sans s’imposer ou être vexé de ne pas être sollicité. Au contraire, quelle joie de voir la personne qui souffre réagir pour prendre en main ce qui lui arrive et gérer sans baisser les bras ! C’est la posture du combattant qui active sa force de survie pour se remettre au plus vite et ne pas se laisser affaiblir par ce qui lui arrive. C’est la vraie compassion !
La compassion repose donc sur cette intention positive d’apporter à l’autre un soutien pour qu’il puisse renaître de ses cendres, plus fort, plus puissant. Il faut en être conscient et apprendre à donner à ce mot sa force et son pouvoir réparateur. La compassion n’est rien d’autre que l’amour pour l’autre qu’on reconnaît comme une partie vivante et vibrante de l’humanité toute entière. Donnons-lui la force d’y croire !
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Compatissez mais n’oubliez pas avant tout d’aimer l’autre, c’est ce qui va l’aider vraiment !
Maryse Ligdamis de Mes Mots de Vie