Je ne comptais pas vraiment écrire un article sur ce sujet mais l’actualité fait qu’il mérite d’être traité et doit sortir de l’ombre.
Le 22 Octobre 2019, la France recensait 124 féminicides, alors qu’en 2018, 121.
Cela est sans compter toutes les maltraitances physiques et psychologiques que de nombreuses femmes subissent et qui n’osent pas en parler.
Etre victime de violences conjugales par son conjoint ou ex-conjoint est un crime pénal.
Il y a plusieurs formes de violences : les insultes, les rabaissements récurrents, les coups, l’isolement, les rapports non-consentants même avec son partenaire, et parfois, l’horreur est poussée à son paroxysme et l’homicide arrive….
Le système judiciaire français, avec tout le respect que je lui dois, est encore très léger. Lors de dépôts de plaintes de la part d’une femme, celle-ci est peu prise en compte par soit disant manque de preuve.
La terreur continue donc de prôner. Même si celle-ci exige un éloignement juridique, entre le moment de la demande et la décision de justice, il peut arriver le pire.
Ce qu’il faut savoir, est que de se rendre dans un commissariat, demande un courage énorme pour enfin envisager une protection.
Pourquoi la plupart ne le font pas? Par peur des représailles et parce que inconsciemment, elles se disent : que, soit c’est de leur faute, soit que ça n’arrivera plus ou qu’elles le méritent.
De plus, un homme violent à cette capacité fantastique à rejeter la faute sur sa conjointe, où pire, à nier les faits: « Tu sais que je t’aime », « je peux pas vivre sans toi », « je suis désolé, je me suis emporté, ça n’arrivera plus jamais », « je pensais pas que tu tomberais, je voulais pas te faire de mal ».
Puis, il arrive qu’il passe aux menaces: « si tu en parles, tu vas voir ce que je vais te faire », « tu n’es qu’une pute, personne ne te croira », « tu t’es fais mal toute seule, donc arrête de mentir »…. J’en passe et des meilleures.
Si, ils sont auditionnés, leur défense est souvent la même: « elle est tombée », « elle marque vite, alors qu’elle s’est cognée », « je ne comprends pas de quoi vous parlez, jamais je ne ferais ça », « c’est elle qui m’a provoqué, j’ai voulu la calmer, je ne lui ai jamais fait de mal », « elle est folle ».
Les victimes, elles mêmes, finissent par croire « que c’est de leur faute », « qu’elles sont pas loyales », « qu’elles regrettent car elles vont avoir des problèmes » et retirent leur plainte sous la pression et la peur.
Résultat : nombre de plaintes ou mains courantes finissent en histoires sordides car elles ont été classées sans suite, avec un risque et une menace constante de violence en tout genre qui sera réitérée.
Il est temps que cela cesse!
Je suis cependant optimiste! Les choses commencent enfin à bouger.
Marlène Schiappa, Secrétaire d’état, en a fait son combat en plaçant le droit des femmes comme l’une de ses priorités. Elle apporte sa voix et lève des fonds dédiés aux associations d’aides pour ces femmes en danger.
Selon une étude 70% des auteurs de violences conjugales qui se sont soldées par un homicide ou tentative faisaient subir régulièrement des sévices à leur victime. Ce constat alarmant devrait faire réagir les mentalités.
Beaucoup de proches sont au courant, mais ne font rien.
Pourquoi? parce que après une ou deux tentatives d’évictions, les conjoints ou amants pris dans une spirale destructive se remettent ensemble et l’entourage baisse les bras.
La victime se retrouve donc souvent seule face à sa situation, avec nombres de reproches: « pourquoi tu lui ouvres encore? », « pourquoi tu ne pars pas? », « tu n’as qu’à arrêter de lui parler », « je t’ai déjà dit ce que j’en pensais mais tu n’en fais qu’à ta tête ». Ceux-ci font peser un sentiment d’impuissance et de culpabilité sur celle-ci qui est en proie entre ses sentiments, sa peur, la perversité de son compagnon ou ex et son manque d’estime.
La règle est tristement la suivante: dès le premier coup pardonné, les autres suivront.
Un homme qui frappe une fois, frappera toujours. Dès le manque de respect abolit, il n’y a plus de limite. Au début ce sera des insultes, puis une dévalorisation, ensuite une espèce de prise de contrôle sur votre emploi du temps et vos relations amicales, pour enfin commencer par un premier geste dégradant…. puis un second malgré les cadeaux et excuses… puis… puis….
Alors que faire? Tout d’abord en parler. Oui c’est dur. Oui cela demande du courage, mais si vous n’osez pas aller dans un commissariat, au moins, parlez-en à une personne de confiance.
Malheureusement, les femmes victimes de violences sont souvent isolées ou trouvent des excuses aux marques physiques qu’elles peuvent avoir, par honte.
Si vous n’avez pas de proches à qui parler, il existe de nombreuses associations ou groupes de parole anonyme qui vous permettront de vous confier et de bénéficier, si besoin, d’une protection.
Si vous avez des enfants, fuyez, partez, courrez mais ne laissez pas un tel danger les atteindre. Encore une fois, aujourd’hui de nombreuses structures peuvent vous aider. Même si vous trouvez des excuses à cet homme qui menace votre intégrité physique et morale, gardez en tête qu’un mauvais coup peut-être fatal.
Fini les excuses, vous êtes une femme qui méritez d’être respectée, aimée et prise en considération.
Stop à la peur. Sortez de votre mutisme et donnez-vous le droit au bonheur. Oui, il vous aime peut-être, oui il a peut-être des qualités, mais personne n’a le droit de vous rabaisser. Non vous ne méritez pas ce manque de respect. PERSONNE n’a le droit de vous approcher, insulter, forcer à un rapport physique, pas même votre soit disant moitié.
Ce genre de pervers sont partout et personne n’est à l’abri de tomber dans ce piège pervers qui peut s’avérer mortel.
Alors haut les coeurs et place à la dignité. Même si vous avez l’impression d’avoir été saccagée. Il n’est jamais trop tard pour retrouver votre lumière et votre amour-propre. Je ne dis pas que ce sera facile mais c’est un pas extrêmement courageux à entreprendre et le bonheur est juste derrière!
En espérant que cet article aura donné la force à certaines d’entre vous qui souffrent tous les jours en se sentant impuissantes et assujetties à devoir subir cela sans issue de secours.
Aucune femme ne devrait subir une quelconque sorte de violence et chacune à le droit d’être protégée, vous aussi! Ne l’oubliez pas! La violence est la réponse des faibles. Ne vous laissez plus intimider et osez en parler sans peur, et octroyez-vous le droit d’avancer avec quelqu’un qui vous aime et vous respecte, avec un vrai homme! Pas un toquard qui ose toucher une femme!
JAMAIS RIEN NE JUSTIFIE QU’UN HOMME vous touche. Non vous n’êtes pas responsable, oui il reviendra avec cadeaux, fleurs, pleurs. Mais Jamais, jamais, jamais cela est de votre faute.
Voici quelques sites qui pourront peut-être vous aider:
- https://arretonslesviolences.gouv.fr
- https://patousolidarite.com
- https://stop-violences-femmes.gouv.fr/suis-je-concernee.html
- http://www.solidaritefemmes.org/
- http://lescale.asso.fr/
- http://www.femmesdebout.org
- http://www.sosfemmes.com/ressources/contacts_tel_national.htm
- http://www.infofemmes.com/v2/accueil.html
- http://www.planning-familial.org