**Ce texte est une transcription de la vidéo « J’ai l’impression de passer à côté de ma vie ». Le langage utilisé est moins soutenu et le discours un peu plus décousu. **
J’ai l’impression de passer à côté de ma vie.
Ce n’est pas surprenant du tout. Sachez, cependant, que les choses peuvent être corrigées.
Mais, pourquoi avons-nous l’impression d’être l’ombre de nous-mêmes, de mener la vie d’une autre personne ou d’avoir un sentiment profond que la vie devrait être différente?
On vit avec une intuition profonde. Et, cette intuition ne nous quitte jamais.
Alors, il se crée une dichotomie entre cette intuition profonde et le fait de prendre conscience qu’on vit la vie d’une autre personne. Ce qui fait qu’on se sent misérable tous les jours. Donc, tous les jours on doit faire face à ce qui s’oppose à notre essence. C’est-à-dire : la vie intérieure versus la vie extérieure (la forme, le monde physique).
Et, ce cri intérieur, cette intuition… sont une chose réelle. Ce n’est pas une invention de notre esprit.
Ce cri d’alarme, c’est votre essence qui parle. C’est ce que vous êtes. Votre nature, votre propre caractère, vos qualités inhérentes… C’est ce que vous auriez dû écouter depuis tout petit pour la laisser s’exprimer dans le monde de la forme.
Mais, ce n’est pas ce qui s’est passé. Du moins pour beaucoup d’entre nous.
Alors, la question véritable, c’est de savoir ce qui s’est passé depuis, non?
La raison véritable derrière cette incapacité de faire vivre notre essence dans le monde physique, c’est qu’on a laissé notre POUVOIR, notre autorité personnelle, notre souveraineté aux mains des autres et aux mains de la peur.
Mais, n’allez pas croire que c’est parce que vous êtes faibles. Je m’explique.
Cette incapacité à écouter notre nature profonde provient du fait qu’on nous a donné naissance dans un monde qui cherche à étouffer notre essence. Parce que les adultes (nos parents, nos enseignants, tous ceux avec qui l’on grandit) vivent dans les mêmes conditionnements que le reste de la société. Et, ces conditionnements sont fondés sur un sentiment de peur.
Alors, nos parents nous élèvent pour qu’on puisse entrer dans le même moule que les autres. La différence, dans notre société, est mal perçue. Et, nos parents, croyant être devenus des êtres évolués par le seul fait d’être plus vieux et d’avoir vécu plusieurs choses, se sont construit des pensées fondées sur les conditionnements des générations précédentes, les peurs des générations précédentes et les opinions des générations précédentes.
Voici des exemples de messages contradictoires qu’on a dû entendre :
- Ne parle pas aussi fort, mais assume-toi.
- Sois moins gêné, mais ne dérange pas.
- Ne démontre pas autant de caractère, mais ne te laisse pas marcher sur les pieds.
- Si tu vas travailler dans ce domaine, tu ne feras pas un sou. Pourquoi, n’arrives-tu pas à trouver quelque chose que tu aimes vraiment?
- Excuse-toi, mais ne t’attends surtout pas à ce que je le fasse.
- Aie de la compassion, mais, moi, je vais demeurer rigide.
Écoute-moi, moi JE sais plus que TOI, ce qui est bon pour TOI. (Jamais dans ces termes, mais sous-entendu)
VRAIMENT!! Quelqu’un d’autre que nous, extérieur à nous, c’est ce qui est bon pour nous!
Ah, peut-être au niveau de la sécurité, oui! Pour le reste…
On est constamment mis sous la pression du fantasme de nos parents d’être l’enfant idéal. L’enfant qui va correspondre aux besoins émotionnels de nos parents. Et, évidemment, ça veut donc dire qu’on ne peut pas être soi. Dans un contexte comme celui-là, c’est impossible. En plus, pour nous faire avaler que c’est pour notre bien tout ça, on utilise la carte de l’amour.
« C’est parce que je t’aime que je fais ça! »
Que peut-on dire lorsque l’amour est utilisé comme prétexte pour dissimuler les raisons véritables? On a plus d’armes. Oh, c’est l’amour! Alors, c’est nécessairement bien. Que répondre à l’amour??
Entre vous et moi, on est un peu hypocrite, non? La vraie réponse, c’est qu’on agit comme on le fait — et là je parle quand on devient adulte — parce qu’on a peur.
Je ne parle pas d’être battu, d’être humilié quotidiennement, d’être abusé psychologiquement — parce que c’est souvent là où les gens vont se réfugier pour se protéger de l’insécurité qu’ils ressentent quand ils entendent mon discours.
Ce que je dis, c’est que cette espèce de contrôle de l’enfant, aussi subtil qu’il soit, est une forme de sévices et de violence en soi.
C’est là où prend naissance le malheur, et qui éventuellement peut se transformer en souffrance, et qui risque grandement de se transformer en souffrance. Et, la suite des choses, c’est de se transformer en guerre. En guerre intérieure, puis en guerre extérieure. Et, la forme que prennent nos souffrances est vaste :
- Une tristesse générale
- De la haine
- De la soumission
- De l’intimidation
- De la colère
- De la rage
- Des troubles de personnalités
- Des troubles de comportements
- Un mal-être incompréhensible
- De la dépression
- De la frustration.
- Des compulsions
- L’insécurité
Nommez-les, faites votre liste. Vous connaissez vos symptômes.
*Notez que nos problèmes proviennent rarement d’une seule et même source. Plusieurs choses doivent être prises en compte comme votre tempérament, votre génétique, etc. Ce que j’explique, c’est qu’au lieu d’avoir su comment gérer notre vie avec des outils positifs, on nous a « obligés » — ajouté un bémol à ce mot – à nous soumettre à une vision de la vie limitée à ce qu’on connaît. Le nid douillet du « connu ». On n’a jamais osé aller contre la vague, à penser différemment et à s’isoler des idées de la masse et à briller de notre propre lumière par crainte d’échouer, de faire les choses autrement et de ne plus faire partie du « groupe » (ne plus être accepté).
Et, aussi ennuyant que ça peut paraître, on doit le comprendre pour s’extirper hors de ce pattern de pseudo-évolution dans lequel on vit.
Mais, comme presque tout le monde agit ainsi, on se persuade que notre vie doit ressembler au modèle qu’on nous pousse à adopter.
Alors, quand on naît, on est vite envoyé sur le convoyeur de l’éducation, dans l’espoir qu’on en ressorte avec les mêmes idées arrêtées. Les mêmes idées préconçues. Les mêmes phrases mâchées d’avance. Les mêmes espoirs. Le même idéal du succès que celui de nos parents ou des gens qui ont pris soin de nous. Non pas avec malveillance, mais parce qu’on vit dans une inconscience, qui nous éloigne de la vérité de la vie. Oui, oui, les adultes vont nous dire de penser par soi-même. Mais, lorsqu’on va le faire et que nos pensées ne vont plus correspondre et «détonnées» de leurs valeurs, on se fait remettre sur le droit chemin par ceux-là mêmes qui nous ont demandés de penser par soi-même.
Dans cette peur que l’enfant soit mis de côté, soit différent, ne réussisse pas à se faire une place dans la vie et qu’il ne connaisse pas un succès prédéfini par les opinions parentales, les adultes contrôlent. Toujours avec l’idée que c’est pour notre bien. (Mais nous ne le percevons pas comme du contrôle, mais comme de l’éducation.)
Pour les quelques chanceux qui n’ont jamais vécu une telle chose, j’ai deux choses à dire :
- Profitez-en, c’est très rare.
- Êtes-vous bien certains que vous n’avez pas vécu ceci ou bien êtes-vous inconscient de la situation?
Je dis ceci, parce que la majorité d’entre nous vit dans un état plus ou moins profond d’inconscience. Et, à différentes étapes de votre vie, vous avez dû subir l’inconscience de la société.
Les institutions sont bourrées d’idéologies de contrôle.
Les institutions scolaires. Les institutions religieuses. Les institutions politiques et même scientifiques.
Dans ces institutions règne la peur du non-conformisme. Inutile de comparer ceci à une dictature. Ceci est toujours fait dans la subtilité.
Alors, si vous aviez des parents libres de conditionnements – ce qui serait un exploit en soi —, demandez-vous si vous n’avez pas vendu votre essence ailleurs, pour plaire aux amis ou pour vous conformer à des idées dogmatiques.
Oui, enfant, il est tout à fait normal d’avoir été soumis et de s’être conformé aux conditionnements et d’être tombé dans l’inconscience générale. Mais, aujourd’hui, on ne peut plus demeurer victime de notre passé.
Pour se libérer et rencontrer notre nature profonde à nouveau, il faut se réveiller et réaliser qu’on est plus une victime et qu’on crée ce que l’on est dans chaque petit moment. Nous sommes responsables. Personne ne peut nous obliger à nous soumettre à autre chose qu’à notre essence.
Personne ne nous fait rien. Nous sommes les créateurs de chaque relation interpersonnelle que nous rencontrons. L’énergie que nous dégageons est créateur et définit ce que l’on est. Personne ne peut nous contrôler. Peut-on se réveiller à cette seule idée?
Et, si changer est trop difficile, peut-on au moins s’ouvrir à une autre forme de pensée.
Je sais que beaucoup de gens se soumettent à une vie qui n’est pas la leur et qu’ils souffrent terriblement intérieurement. On n’arrive pas à se libérer parce qu’on baigne jour après jour dans cette même culture, dans cette même eau contaminée, remplie d’opinions, de préjugées, soumis au subjectivisme… Alors, je propose qu’on s’ouvre à ce qui se cache au-delà de l’inconscience générale. Qu’on redécouvre qui l’on est lorsqu’on se « désidentifie » de nos opinions, des valeurs qu’on nous a inculquées, du conditionnement, des préjugés.
Une fois qu’on arrive à déconstruire toutes ces facettes de notre vie. Alors, là, on peut reconstruire, s’exprimer à partir de notre essence et redessiner nos propres valeurs, nos propres idées et baigner dans une vie qui, cette fois, nous ressemble vraiment. Il faut reconnaître les automatismes et il faut retourner dans le passé et prendre conscience de toutes les pensées conditionnées par les générations précédentes. Il faut libérer l’esprit des discours intérieurs entretenus depuis des années et qui se sont enracinés en nous comme s’ils étaient une vérité inébranlable. C’est ici où vous redécouvrirez votre essence. Juste ici en vous. Toujours vivant. Toujours brillant. Toujours solidement ancré dans votre parfaite nature.
Comme il est difficile de donner le ton d’un discours dans un écrit, je tiens à ajouter que ce texte ne provient pas de jugements, mais d’une prise de conscience. J’analyse des faits et, par cette pratique, je peux paraître dur et fermé, mais je le fais avec un cœur ouvert, une délicatesse d’esprit et de la compassion.
Site web : sandra lacombe.com