Je lance des fleurs

Je lance des fleurs

D’emblée je vous dirais que je suis une personne qui vit dans l’ombre de tous et d’elle-même. Toujours à essayer de disparaître, portant un mal-être bien plus grand que ma pensée et mon cœur réunis. Le côté de moi que j’admire et que j’aime se révèle être ma capacité de partage incommensurable; tout ce qui m’appartient, je le redonne à mon fils, en guise d’héroïque maman.

Pour moi être mère représente la grande part de moi-même que j’apprécie. Je peux me montrer douce, gentille, présente, aimante, même mon authenticité imparfaite. Mon enfant reçoit de bon gré. En fait, je vous confierais qu’il s’agit du seul trait de moi pour lequel je ne me pose pas mille et une questions. Je suis à ma place! Je suis une excellente mère! Tant que je continuerai à rendre mon fils capteur de bonheur, je me lancerai des fleurs…

Pourtant j’ai littéralement traversé monts et marées pour garder précieux mon rôle de maman. Demandez à celles qui ont vaincu l’arsenal des divorces et de la justice, ceux avec les longs couteaux tranchants. Je ne crois pas me tromper… d’avoir toujours opté pour le bien de mon enfant. On dit que ce qui nous tue pas, nous rend plus fort. J’en suis presque morte et je cherche encore les moyens de devenir plus forte, c’est pour bientôt, j’y travaille. Je sais par contre que les besoins concernant mon fils vont bien au-delà des miens, dans l’échelle de mes intentions louables. C’est fou comme le bonheur de son enfant ravive le pardon.

Pourtant j’ai dû couper l’héritage glacial que mes parents portaient en eux, je crois, car il s’agit d’un sujet épineux. Absence de câlins, absence d’encouragements, absence d’accompagnements. L’enfant ne parle presque pas, n’exprime pas ses émotions. On le prive d’une découverte de l’essence de ses capacités ainsi que de la progression de la confiance en soi qui s’installe. J’en ai souffert au point que je voulais démontrer à mon fils qu’il pouvait rêver. Et si jamais le rêve devenait inatteignable, il en créerait un nouveau de toutes pièces.

Ma maman a eu 89 ans le mois dernier. Elle est confinée dans son petit logement en vivant le deuil de son mari. Comme cadeau de fête des Mères, elle désirait un livre. Oui! Elle lit encore et écrit aussi. Je la trouve forte et courageuse. Et exceptionnelle aussi! Elle m’a montré qu’il était possible que des opinions diffèrent sans que cela ne brouille le jeu du destin. Féministe à souhait, nous devons une fière avancée à nos mères et grands-mères.

Les mères de l’univers et moi fonctionnons toutes de la même manière : avec une infinie bienveillance au cœur.

Câlins les mères xx

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Publié dans Gratitude le

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À propos de l'auteur

Julie Marquis

Écrivaine et spécialiste des communications, je m’intéresse grandement aux échanges et comportements humains. Je crois que se questionner à propos des problèmes sociétaires, partager et s’entraider, se révèlent de grands pas pour un avancement collectif. Je rêve qu’il puisse exister un respect suffisamment profond pour solutionner quelques obstacles et du...

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