Prioriser l’interconnexion avec l’autre au détriment de sa propre connexion avec soi-même est la véritable erreur que tu commets lorsque tu es dépendant affectivement d’autrui.
En effet, la prédominance de ce besoin de réassurance affective te fige dans une posture attentiste, depuis laquelle tu te complais malgré toi, oscillant entre ces interrogations multiples qui parcourent ton esprit et cette quête obsessionnelle d’affection, de valorisation et d’empathie auprès de celle que tu aimes.
Crois-moi, je sais ce que sait …
Tu ressens ce besoin permanent d’amener l’autre dans ton propre monde intérieur, lieu où se trouve tes besoins, tes attentes et tes désirs. Tu espères que l’être aimé y entrera pour d’une part, comprendre ce que tu vis intrinsèquement parlant et d’autre part, être capable de combler ce vide intérieur qui te fait tant souffrir.
Ta recherche d’approbation permanente te rend énergivore et étouffant aux yeux de l’autre et même si tu en as conscience, tu ne peux t’empêcher cette « sur sollicitation ». C’est comme si ton être tout entier te disait en permanence que sans cette validation extérieure, tu ne valais rien ! Et malheureusement, tu as intégré cette croyance erronée comme étant une vérité immuable à propos de toi.
Alors tu t’empresses de chercher, dans les moindres paroles énoncées, dans les moindres faits et gestes, des signaux qui pourraient rendre l’homme que tu es, le mari que tu es, voir le père que tu es, valable et digne d’amour. Et si en retour, tu ne reçois pas ce qui était escompté au départ, tu t’écroules dans cet océan d’angoisses parsemé de gouttes de tristesse, vacillant tantôt entre la souffrance tantôt entre la peur.
C’est alors qu’une forme de névrose s’installe confortablement à l’intérieur où il devient difficile de discerner le véritable amour du « simple » manque affectif. Prisonnier de ce trop-plein émotionnel à la fois incompris et ingérable, tu deviens esclave de tes propres interprétations et passe alors la majeure partie de ton temps à analyser et chercher ce qui fait obstacle à l’amour au détriment de ce qui te fait réellement vibrer.
Ressentir devient alors une source de souffrance …
Puis un jour …
La corde finit par se rompre définitivement sous le poids de toutes ces ruminations intérieures , entraînant au passage, celle que tu aimes, dans un abysse, prémisse d’une relation toxique et problématique.
Je sais que tu as conscience de tout cela, mais que malheureusement tes efforts pour « aller mieux » restent vain. Le résultat de tes actions, de ce que tu essayes de mettre en place pour sortir de cette dépendance affective n’est qu’éphémère tant ce schéma de pensées autodestructeur semble inscrit dans ton ADN.
A chaque fois que l’angoisse vient frapper à ta porte, elle reprend pleinement possession de ton être tout entier, te laissant dans cette solitude qui te fait instinctivement replonger dans ce terrain connu que pourtant, tu fuis depuis tant d’années.
Alors que dois-tu faire pour obtenir un résultat sur le long terme ?
Dois-tu attendre patiemment que la corde rompt définitivement pour réagir ?
Sache qu’une fois rompue, elle propulse les deux acteurs de la relation à terre et engendre une double souffrance, celle que tu ressens vis-à-vis de toi-même et celle que tu perçois en l’autre.
Mais rien n’est perdu, fais-toi confiance.
Je vais à présent te donner quelques pistes de réflexion pour reprendre ta vie en main en faisant un parallèle avec ma propre histoire …
Dans ma vie de couple, je me suis toujours senti très énergivore et de ce fait, très dépendant affectivement de l’autre. Pour moi, l’autre était un moyen pour combler un vide intérieur, pour pallier le stress et les angoisses de la journée. Durant ces phases de haute anxiété, mes demandes étaient encore plus présentes à tel point que j’avais l’impression d’étouffer pleinement ma femme. Le problème se trouvait dans le fait qu’elle n’était pas réceptive à mes demandes et à mes besoins momentanés et par conséquent, j’avais l’impression d’être rejeté, incompris dans ce que je vivais. Chaque NON émanant de sa part me plongeait dans une profonde frustration et un sentiment de colère et d’injustice commençait à monter à l’intérieur, sans oublier au passage les questions associées à la peur : m’aime-t’elle encore si elle me rejette de la sorte ?
Le pire dans tout ça, c’est que j’avais conscience d’exagérer et de ne pas respecter l’unicité de l’autre, mais rien à faire, c’était plus fort que moi. Ainsi, mon égo en prenait un coup m’obligeant à adopter une posture défensive visant à déstabiliser l’autre à coups de reproches du style : « De toute façon, à chaque fois que je viens vers toi, tu n’es pas réceptive, tu es distante et froide ». Responsabiliser l’autre pour ne pas assumer son mal-être intérieur était devenu une habitude qui allait s’avérer de plus en plus destructrice.
Il faut dire que je suis quelqu’un qui est très demandeur de câlins, de bisous et aujourd’hui, je peux comprendre que, par moment, la personne a aussi besoin de se retrouver seul avec elle-même sans avoir un « fardeau » sur les bras ! Bref, à force de répéter cette scène, un conflit s’était installé et engendrait de la souffrance de par et d’autre. Une incompréhension de ma part et une prise de distance encore plus importante de la part de mon épouse, ce qui avait bien-entendu des répercussions sur notre couple (peur d’exprimer clairement ses besoins, manque de reconnaissance, etc…)
Puis au bout d’un moment, je me suis dis que je ne pouvais plus continuer comme ça et qu’à force, j’allais perdre l’amour de ma vie. J’ai pris conscience que le problème ne venait pas de l’autre, mais bel et bien de moi. J’ai pris également conscience que si je n’étais pas capable de me donner de l’amour seul en prenant soin de moi, personne ne le ferait à ma place. Finalement, j’ai remplacé cette posture d’attente où rien ne se passe par une posture plus active où la priorité était d’entrer en introspection pour vraiment comprendre ce dont j’avais besoin et ainsi me reconnecter pleinement à la personne que je suis.
Motivé et déterminé à changer, j’ai effectué un gros travail sur moi-même qui a duré plusieurs mois afin de remettre de l’ordre dans mon mental, entre autres. J’ai entrepris des exercices que je jugeais pourtant inutiles au départ et petit à petit, j’ai réussi à adopter un dialogue bienveillant au plus profond de moi. Par moment, le naturel reprenait bien entendu le dessus en essayant de me refaire plonger dans l’ancien comportement, mais j’ai insisté en me focalisant sur les bénéfices que cela m’apporterait si j’atteignais mon objectif. Et croyez-moi, la patience est une véritable richesse dans ces cas-là (et c’est un impatient qui vous le dit !)
Depuis, je me sens beaucoup plus épanoui dans ma vie. C’est comme si le fait de me donner de l’amour se propageait auprès des personnes que j’aime. Aujourd’hui, n’étant plus systématiquement en demande, ma femme vient beaucoup plus vers moi pour mon plus grand bonheur ! Et qui plus est, sans s’obliger à le faire comme c’était le cas auparavant. Je suis agréablement surpris pour toutes ces fois où elle est venue spontanément et croyez-moi, cela redynamise réellement le couple. Cela permet de retomber dans un jeu de séduction comme à nos débuts.
A l’heure actuelle, je n’attends plus « rien » de l’autre dans le sens où je ne la vois plus comme la garante de mon bien-être, mais comme un moyen de multiplier un bonheur déjà présent en moi.
Je vis simplement chaque instant, et prends plaisir à faire des choses qui me donnent de la valeur dans d’autres domaines de vie. Étant bien et aligné, j’attire également ce que je désire dans ma vie sentimentale.
Essayez de prendre réellement soin de vous et vous en retirerez des bénéfices immenses.
Cassez une bonne fois pour toutes, ces schémas automatisés, demande certes du temps mais priez de me croire que le jeu en vaut vraiment la chandelle . Meilleure communication en soi et avec l’autre, plus de confiance et tant d’autres choses à la clé.
Posez-vous simplement la question : Dois-je continuer à adopter cette posture d’attente qui, soyons clair, amène uniquement de l’attente comme son nom l’indique, voir pire que ça, un résultat contraire à celui estompé (mal-être et souffrance) ?
Pour moi, la réponse est claire. Je te laisse méditer dessus.
🔊 Découvrez mon podcast : Amour & Unicité
Vous avez aimé ce texte ? Faites-le-moi savoir en vous abonnant à ma page Facebook.
Geoffrey Cudizio