Puits avec fond d’étoiles, vous connaissez?

Puits avec fond d’étoiles, vous connaissez?

Je suis entrée pour la première fois dans un puits. C’était un gouffre qui a entraîné dans son châtiment, tous mes petits bonheurs qui m’agrémentaient du matin au soir, me laissant libre de chanter la vie. Ce gouffre a anéanti toute celle que j’étais. Mes visions sur l’avenir sont devenus grises, sombres. Je n’entendais plus ce vent qui me murmurait depuis mon enfance, des refrains bienheureux à fredonner à ma guise : j’avais appris si bien les mots définis ainsi que la mélodie qui berce le cœur aimant. Mon goût de la vie s’est éteint, me transformant en un être résigné, sans quête d’émerveillements, sans rêves à peindre.

Je suis entrée pour la première fois dans un puits. C’était un bureau de psychologues. Sur le mur, il y avait une toile d’un peintre que je ne voulais pas connaître ou reconnaître. Il m’amena, au premier regard, un sentiment de vide regroupant la tête, l’âme et le cœur. Une chaise droite en bois se trouvait face à la mer. Cette chaise, construite de bois fin, me souffla instantanément ma solitude. Tout ce que je voyais de cette peinture se résumait à la tristesse : la solitude face à un monde sauvage et rebelle, représenté par la mer. Cette mer que j’avais trouvé si accompagnatrice de ma jeunesse, me laissait tomber aussi dans un silence profond. J’entendais à travers ces vagues que des sons fracassants, des cris de détresse.

Je suis entrée pour la première fois dans un puits. C’était un hôpital, rempli de scientifiques qui ne savent pas parler aux gens, les rassurer non plus. J’avais besoin qu’on me rassure. Je m’inquiétais de cette paralysie qui m’empêchait d’avancer. J’étais clouée à ce lit, comme je me retrouvais clouée à ce cycle de vie. Il me fallait à tout prix retrouvé le courage d’avancer, quitte à traîner de son poids démesuré ce maudit corps inerte. J’y voyais un fardeau immensément lourd pour mes épaules que je trouvais beaucoup trop meurtries à un âge où on savoure plutôt tous les bonheurs de la vie récoltés ici et là, main dans la main.

Je suis entrée pour la première fois dans un puits. C’était mon cœur endommagé, effondré, qui avait peine à garder un rythme mélodieux. Je voyais en moi qu’une panoplie d’échecs virevoltant au pays de l’hypocrisie. Je m’en voulais de ce silence qui s’était installé, empêchant toute parole pour quémander un brin d’aide. Je n’avais plus la force de réfléchir seule, de penser ma joie de vivre. Cette montagne devant mes yeux fatigués grandissait jusqu’à devenir bien plus gigantesque que la raison. Je voulais la traverser, la perforer juste un peu pour y voir la lumière éblouissant l’autre côté. Je n’y arrivais pas, tous mes efforts échouèrent les uns, les autres. J’ai su que je devais gravir pas à pas cette montagne de soucis, accompagnée, pour me retrouver enfin, moi, la femme courageuse qui mord dans la vie, la mère aimante qui cajole et invente des lendemains heureux, l’amoureuse qui partage son amour sans compter la passion.

J’ai vu un rayon de soleil le jour et une petite étoile la nuit, je m’y suis accrochée. Des paroles bienveillantes d’amis, de professionnels, d’étrangers même, font du bien au cœur. Et il y a toi, chère foi, bien sûr, qui m’amène cette bonté plein le cœur et l’amour en point d’espérance, comme une éternelle tendresse à adopter, pour faire chavirer mon cœur. Comment aurais-je pu m’en passer encore et encore?

Par hasard, j’ai revu le même tableau. J’ai vu l’opportunité sur cette belle chaise de bois, de m’asseoir tranquillement : vivre le moment présent qui se présente à moi, entendre ma chère voix intérieure qui me dicte les beautés. Je planifie tendrement mes petits pas qui valsent vers mon valeureux. La mer calme m’apaise et m’offre une vue inachevée sur l’étendue des lendemains, l’écho du bonheur qui s’entend, l’écho du bonheur qui s’étend, l’écho du bonheur que tu arrives à colorer sur ta toile dorée…

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Publié dans Réflexion sur la vie le

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À propos de l'auteur

Julie Marquis

Écrivaine et spécialiste des communications, je m’intéresse grandement aux échanges et comportements humains. Je crois que se questionner à propos des problèmes sociétaires, partager et s’entraider, se révèlent de grands pas pour un avancement collectif. Je rêve qu’il puisse exister un respect suffisamment profond pour solutionner quelques obstacles et du...

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