Le bonheur. Voila une notion dont on entend beaucoup parler. N’est-il pas ce à quoi nous aspirons chacun, chacune? Je ne crois pas que vous vous levez tous les jours le matin en vous souhaitant le malheur? Mathieu Ricard, moine bouddhiste ne le pense pas non plus! Il m’a inspiré cette article.
Le bouddhisme, de la dépendance à la liberté intérieure
Il y a quelques années, j’étais plutôt tourmentée, en recherche de sens… J’étais allée assister à un concert et cela m’avait mi dans une joie, tu sais cette joie-là qui te fait oublié tous tes tourments… jusqu’à la fin du concert. Car ensuite, mon mal être repris le dessus, violent, obsédant. Le concert? une drogue, en somme. Je me posait alors la question de savoir mais comment faire pour que ce sentiment de joie m’habite en permanence?
Je me suis plongée dans mes livres de développement personnel et ai commencé à m’intéresser de près au bouddhisme après avoir découvert à la TV une émission consacrée au moine bouddhiste Mathieu Ricard. C’est homme, d’une grande simplicité, expliquait à merveille comme le mental exerce sur soi une emprise qui nous coupe de nous même et donc de notre propre bonheur. Il parle du bouddhisme, non comme une religion mais telle une philosophie de vie qui permet de sortir de cette dépendance aux autres, aux objets et à son environnement. La liberté, en somme.
L’impermanence
Un des principes essentiels est le principe d’impermanence. Il signifie que tout ce qui est extérieur à soi est de nature éphémère et voué à changer, à disparaitre. Nous plongeons à corps perdu dans des relations, pensant qu’elles vont nous apporter le bonheur et puis très vite nous nous retrouvons dans une situation complexe, loin de nous combler et source de souffrances. On traite les personnes exactement comme un objet qu’on souhaite obtenir. Nous pensons qu’il va nous apporter entière satisfaction mais cette satisfaction est éphémère. Très vite après l’avoir obtenu, nous nous mettons à la recherche d’un autre objet qui viendra nous combler comme au tout début. On pense à tord qu’obtenir tout ce que l’on souhaite c’est la liberté. Or cette fausse liberté nous rend en réalité esclave de nos désirs. En fait, nous nous comportons comme des enfants capricieux et au final, nous ne sommes pas véritablement heureux.
Pourquoi donc s’y attacher et projeter ainsi à l’extérieur de nous toutes nos attentes? C’est se placer dans une position inconfortable, un peu comme une barque au milieu de la mer, à la merci des vents, marrées et tempêtes…comme je l’étais auparavant. Une prise de conscience a émergé en moi. A quel point nous sommes en permanence centrés sur nous même, sur notre petit moi, nos désirs et envies et que paradoxalement, passer sa vie à tenter de se satisfaire nous conduit dans un cycle sans fin de douleur!
La compassion comme thérapie, quand le bonheur passe par les autres
Il y a une chose essentielle qui échappe au principe d’impermanence. C’est l’amour que l’on porte en soi. Et le partager autour de soi aurait des effets thérapeutiques sous estimés dans notre société. C’est le principe de la compassion qui se compose de 4angles différents et que Mathieu Ricard explique très bien:
- L’amour altruiste: c’est souhaiter, comme on le fait pour soi, que les autres personnes trouvent le bien-être, le bonheur et s’épanouissent dans leur vie en trouvant en eux même les qualités à développer pour être heureux.
- La souffrance: souhaiter que tous les êtres soient libérés de la souffrance et des causes qui l’engendrent. C’est à dire qu’ils aient la lucidité de saisir les véritables raisons de leurs malheurs et de s’en libérer. C’est une qualité que nous développons naturellement quand il s’agit de nos proches; nos parents, nos enfants, toujours nous souhaitons leur bonheur mais dès qu’il s’agit d’autres personne, extérieur, nous devenons indifférents.
- Se réjouir d’autrui: imaginez vous aller au spectacle d’un de vos enfants, vous allez tout naturellement être heureux de voir votre enfant sur scène, heureux de le voir s’accomplir. Et bien cette qualité qu’on réserve à nos proches, nous avons à tout à gagner de l’élargir aux autres personnes. Au lieu d’être jaloux de la réussite extérieur de quelqu’un, pourquoi ne pas s’en réjouir? Je suis personnellement toujours heureuse de savoir que quelqu’un dans mon entourage (ou pas) réussi. Et je vais même plus loin en me disant que si il a réussi, je pourrais le faire aussi et peut-être même qu’il pourra me délivrer certains conseils.
- L‘impartialité: c’est un point essentiel. Il s’agit d’étendre sa bienveillance à l’égard de tous les êtres, mais vraiment tous, y compris les animaux et même jusqu’à des personnes que nous considérons comme nos ennemis. Car qui sont nos ennemis sinon ceux qui mettent en lumière nos failles. Identifiées, cela nous permet alors de les régler et de nous en défaire définitivement. Nous pouvons remercier nos ennemis d’être ce qu’ils sont. Et si malgré tout, ils persistent à répandre la souffrance autour d’eux, pourquoi ne pas leur souhaiter de se défaire de leur ignorance, racine de la souffrance. Car un être qui fait souffrir quelqu’un est d’abord lui même en souffrance. Nous réalisons alors qu’en réalité, l’ennemi ce n’est pas l’autre, l’ennemi c’est l’émotion négative qui l’habite.
Essayer c’est l’adopter! Soyez compassionnel, une minute, une heure, un jour, une semaine envers votre voisin, un collègue de bureau, un inconnu dans la rue, un animal… et voyez ce que cela change en vous et autour de vous!
Mounia