La force se trouve toujours au centre!
Lorsqu’il y a un combat entre deux entités toutes catégories confondues, la façon la plus rapide de vaincre est d’affaiblir le centre. Cette stratégie est l’application militaire d’un principe très général; tout part du centre qui fait qu’en contrôlant le centre, on contrôle toutes les parties.
Par exemple aux échecs, il est crucial de prendre le contrôle du centre de l’échiquier. Les pièces principales ont toute latitude de bouger dans toutes les directions et on peut mieux protéger ses propres pièces, vers lesquelles il est également possible de revenir au besoin. Dans le monde des communications, les médias qui détiennent le pouvoir s’adressent toujours au centre des individus, aux valeurs partagées par la majorité. Cette prise de contrôle du centre se retrouve également dans d’autres domaines. En physique par exemple, la recherche s’est concentrée sur ce qu’il y a de plus central dans la matière : l’atome, puis au sein de l’atome, son noyau. C’est là que se trouve les clés de la matière, là que réside une puissance considérable, comme le démontre le pouvoir nucléaire. Et finalement, le centre se révèle de moins en moins matériel, il est avant tout composé d’énergie.
Egalement dans un fruit, la puissance germinative et reproductive se trouve dans le noyau, encore une fois dans les pépins. Tout le potentiel vital est concentré au milieu, en fait, je veux juste vous faire la démonstration d’un principe qui une fois saisi et rappelé à la mémoire nous permet de demeurer vainqueur peu importe la situation. Ce que l’on est profondément ne peut être saisi ou supprimé dans la mesure où l’on habite dans cet espace, ce qui est loin d’être évident tellement nous sommes bombardés de tous côtés par des événements hors de notre contrôle, nos pensées, nos émotions auxquelles on croit comme aux ordres d’un patron d’un boulot pas toujours emballant.
Charité bien ordonnée commence par soi-même. Alors posons-nous la question, quel est mon centre à moi? En ai-je un? Y a-t-il quelque chose de central autour duquel gravite toute ma vie et qui comme l’essieu d’une roue, permet à toutes les composantes et activités de mon existence de s’organiser harmonieusement autour?
Autrement dit, vers quoi est-ce que je tends? A quoi je pense en me levant le matin, qu’est-ce qui fait justement que je me lève, que je reste debout? Qu’est-ce qui au fond me donne le goût de vivre? Remarquez que ce centre peut changer au cours de notre vie.
Plus j’ai conscience de mon propre centre, plus je suis du même coup sensible à ce qui ordonne toute activité à laquelle je m’intéresse, et plus je parviens à me fixer sans me perdre dans les détails. Inversement, si je n’ai pas de centre clairement identifié, je suis comme un pays désorganisé dont la capitale n’est pas encore fixée, tiraillé entre les appels du cœur, de la tête, du ventre, du sexe que des appels externes (les demandes des autres : conjoint, enfants, patron, employés, voisins, etc.).
La recherche de notre centre ressemble à l’épluchage d’un oignon couche par couche, ou encore aux poupées russes dont on croit parfois avoir trouvé la plus centrale, la plus petite…avant de découvrir encore un niveau plus profond.
Et j’élaborerai davantage sur comment trouver ce centre et organiser sa vie autour mais d’ici là je vous suggère un exercice de centrage très simple et particulièrement efficace : prenez un symbole, par exemple, le soleil, qui est un cercle avec un point en son centre. Posez cette feuille devant vous, à hauteur des yeux, et concentrez-vous dessus, le regard fixé sur le point central, chaque matin pendant 5 à 10 minutes. En faisant cela, dites-vous que vous vous liez au centre de votre être, à ce qu’il y a de plus central et essentiel en vous, à ce qui vous anime, vous stimule.
Au-delà de nos objectifs personnels et professionnels, il existe en nous une quête de sens, un quête de centre, consciente ou non qui influence un grand nombre de nos choix. En prenant l’habitude de toujours viser le centre, dans tout ce que nous faisons, nous développons cette fonction qui nous permet ensuite d’infuser plus de sens et de conscience dans tout ce que nous entreprenons. Plus on remonte vers un centre toujours plus élevé et plus vaste, plus on peut ensuite descendre vers le concret et embrasser la diversité des gens, des situations, des choses avec une compréhension plus large.