Être gentil, on nous l’apprend dès qu’on sort du ventre de notre mère. On nous l’enseigne, religieusement, qu’importe d’où on vient dans le monde. C’est une valeur universelle, celle d’être bon avec son prochain et c’est aussi une qualité dont on peut être fier! Plus on est une personne empathique, ouverte, généreuse, attentive, authentique et compréhensive, plus notre gentillesse sera profonde et s’exprimera significativement dans les liens qu’on entretient avec les autres. Toutefois, la gentillesse a ses limites comme toutes les qualités; elle peut facilement devenir un défaut. Le genre de défaut sournois qu’on ne décèle pas tout de suite, le genre de défaut qui nous nuit à nous-mêmes et donc qu’on ne risque pas de se faire reprocher puisqu’il plait souvent à autrui. Je m’explique…
La gentillesse a ses limites
Les personnes les plus gentilles envers les autres sont parfois les plus méchantes envers elles-mêmes.
Trop souvent, elles s’oublient, elles cherchent à aider, à faire plaisir, à ne pas déplaire, et cela, à outrance, tellement elles sont GENTILLES! Elles sont si gentilles qu’elles oublient de se demander ce dont elles ont réellement envie et besoin, ELLES. Si gentilles, qu’elles se bafouent au détriment des autres, pour faire le bien autour d’elle, pour acheter la paix.
J’ai connu des gens profondément gentils dans ma vie: une voix d’ange, un doux sourire, des yeux tendres, le souci de ne jamais déranger ou déplaire, toujours jovial et heureux pour les autres, bref, des gens que tout le monde aime parce qu’on ne peut pas faire autrement! En côtoyant certains d’entre eux plus intimement, je me suis rendu compte que plusieurs accumulaient beaucoup d’émotions négatives qu’ils avaient choisi d’étouffer afin que cela n’entrave pas leur gentillesse.
- Ils avaient dit « Oui…» alors que la vraie réponse était: « Non.»
- Ils avaient laissé quelqu’un déblatérer sans se soulever alors qu’ils étaient outrés.
- Ils avaient laissé quelqu’un les traiter de façon irrespectueuse, sans le souligner pour ne pas créer de malaise, puis, il l’avait excusé sans faire de cas.
- Ils avaient transgressé leurs priorités, leurs désirs, leurs besoins et leurs valeurs par gentillesse, parfois consciemment, parfois non.
Trop de fois, je les ai vus retenir leurs larmes ou leur colère pour ne pas « ruiner » une soirée ou entacher une relation. Je les ai vus être si GENTILS avec les autres, mais si DURS avec eux-mêmes en ne se laissant pas le droit de se faire plaisir, en ne se laissant pas le droit de s’exprimer. Bref, en ne se laissant pas le droit d’être authentique et libre…
Je nous souhaite donc à tous d’apprendre à reconnaître, en premier lieu, ces moments où l’on se bafoue alors que nous devrions nous respecter d’abord et avant tout.
Mais surtout…
Je nous souhaite le courage d’être vrais et pas seulement gentils!
Parce que tout comme la liberté de l’un se termine où celle de l’autre commence, la gentillesse illimitée et inconditionnelle peut devenir de la négligence envers soi. Il faut SE CHOISIR soi-même, car personne ne le fera à notre place!
Sur ce, je vous souhaite une bonne dose de COURAGE, D’INTÉGRITÉ ET D’HONNÊTETÉ afin d’en parsemer votre gentillesse pour être aussi gentil avec vous-mêmes que vous l’êtes avec les autres!
Si cette réalité vous parle et que vous vous reconnaissez je vous conseille le livre: « Cessez d’être gentil, soyez vrai! » de Thomas d’Ansembourg, des Éditions de l’Homme.
Partagez-moi vos commentaires, il me fera grand plaisir d’y répondre!
Mademoiselle Mymy
Humaniste, rêveuse, écrivaine et grande penseuse.
Crédits photo: Pixabay.com