Nous sommes souvent en réflexion sur tout ce qui ne va pas dans la société, chez les autres, à travers les souffrances, les colères, les tristesses parce que l’on n’arrive pas atteindre nos idéaux. A force de déplacer notre regard vers l’extérieur qui nous impacte, on se laisse voler ce précieux temps de vie qui nous appartient pleinement. Et tout se modifie, quand on regarde autrement, quand on change nos perspectives, quand on devient moins exigeants, quand on se fait moins mal, quand on cesse de focaliser sur les manquements à notre égard et qu’on devient fiers de nos réussites, même les plus modestes. Au final, qui nous fait le plus souffrir si ce n’est nous-mêmes ?
Il est important quand on se sent comme déprimé par notre quotidien moins exaltant, de se remettre en question sur nos attentes. Que voulons-nous vraiment dans l’instant présent ? D’où viennent ces frustrations du moment ? Est-ce que nous sommes incohérents entre nos volontés (les ordres donnés à la vie) et nos possibles ( ce qui est disponible) ?
S’asseoir face à l’océan, et comprendre que l’infini est ailleurs, dans l’ouverture à ce que l’on ne sait pas, à ce que l’on ne programme pas, à ce qui apparaît quand on laisse la vie agir sans la forcer à entrer dans le cadre qu’on lui a fixé.
Se remettre en question soi, c’est savoir accueillir les autres et les comprendre à partir d’un autre lieu, pas celui de nos angoisses mais bien celui du cœur, le cœur que l’on apprend à redéfinir comme un espace sacré immense et doux, chaleureux et flexible, étiré vers le meilleur à goûter en tout.
Quand on défocalise nos sens de tout ce qui nous heurte, nous exaspère ou nous afflige, pour aller davantage observer les détails qui font la beauté de la vie, on change les couleurs de ce que l’on apprend à accepter car au milieu du désert, des tempêtes, des orages, des gouffres et des impasses, il reste la lumière de l’espoir qui telle la flamme qui ne s’éteint jamais, continue à briller pour éclairer ce qui reste disponible au fond de soi à travers la reconnaissance d’être tout simplement Soi.
Les autres peuvent nous montrer du doigt en refusant de faire l’effort de nous comprendre, nous rejeter parce qu’on les dérange, nous ignorer parce qu’on les met face à leurs mensonges, ou nous dénigrer parce que nous osons être authentiques. Quand on connaît l’histoire de notre vie avec nos peines et notre parcours difficile, à travers les embûches, on n’a plus envie de perdre notre temps à nous justifier, à nous expliquer, à nous défendre, on se console au cœur de nous-mêmes là où l’amour de soi est un feu de cheminée qui réchauffe tous les froids de l’âme quand on ne cesse jamais de l’alimenter en bonnes vibrations.
A trop lutter contre l’incompréhension des autres, on finit par se culpabiliser d’être peut-être différent, et on s’en veut de ne pas accepter l’inacceptable. C’est comme si les dérives des autres nous faisaient douter de notre personnalité. Quand se lève ce brouillard qui nous fait oublier notre mérite personnel pour nous relever des assauts des autres, alors on doit se regarder comme un être valeureux et sacré, une force incomparable qui n’a pas de plus puissant bouclier que de se reconnaître comme un chevalier de sa vie à la table ronde de ses propres valeurs qui sont le reflet de l’âme, le Graal de son existence.
Se remettre en question quand on souffre des inepties des autres, du chaos extérieur qu’on cherche à nous faire porter, c’est posséder l’invincible épée qui nous permet de chasser une à une les émotions qui n’ont pas leur place, quand on regarde autrement la réalité.
Ne pas faire l’unanimité, ne pas être aimé des autres, ne pas être populaire, ne pas être compris, ce ne sont que des exigences de l’égo, ce ne sont que des paillettes que l’on saupoudre sur nos envies d’être et non sur notre identité profonde. Chercher la reconnaissance chez les autres, c’est dériver entre l’orgueil et la vanité. On se convainc qu’on existe parce qu’on est indispensable aux autres, mais au fond de soi, on sait pertinemment que cela ne fait plaisir qu’à une petite parcelle de nous-mêmes, hantée par la peur de la solitude.
Et pourtant, la reconnaissance d’être soi ne peut être savouré qu’au cœur de ces instants solitaires où l’on se regarde à travers notre intériorité pour se valider d’être comme on est, parce que l’on ne se ment jamais, parce que l’on se remet en question pour se réajuster, parce qu’on se respecte tellement qu’on ne peut pas laisser les autres se montrer irrespectueux à notre égard.
La reconnaissance de soi, c’est la gratitude que l’on a aussi bien pour nos exploits de la vie, mais également pour nos erreurs, pour nos imperfections. Changer de perception nous ramène à nous, pour sortir de l’opinion des autres, des influences qui ne sont pas en accord avec notre être.
Placer son regard sur les pépites de sa vie dans la gratitude, c’est en faire naître d’autres. Même quand les bruits de la vie résonnent trop brutalement, on peut développer notre harmonie intérieure pour écouter autrement et amortir les nuisances qui ne sont que les errances des autres, incapables de trouver leur propre satisfaction.
Rester dans la reconnaissance de soi, c’est abandonner ses attentes pour garder l’esprit ouvert, c’est augmenter ses ressources assurément, pour entrevoir d’autres solutions qui se montrent alors plus adaptées à la situation du moment.
C’est atteindre une forme de quiétude parce que l’on apprend à calmer enfin nos inquiétudes qui viennent de l’extérieur, à travers des stéréotypes ou des idées préconçues qui ne sont que des déformations qui bloquent l’énergie de la vie et créent des frustrations non productives.
Se reconnaître soi, c’est une façon de devenir plus tolérant pour se lancer comme défi de vivre son existence comme une palpitante aventure riche en joyaux et en trésors imprévus. C’est ne plus être dans les ressentis des autres mais entrer dans de nouvelles expériences qui nous donnent plus de motivation.
C’est ne plus forcer la réalisation de ses souhaits pour créer un pont vers des cadeaux merveilleux qui peuvent alors venir jusqu’à nous, puisqu’on met fin à nos résistances qui empêchent le flux naturel de la vie.
La reconnaissance d’être soi, c’est une part essentielle de notre confiance pour croire que tout se fait toujours dans la justesse de ce qui est donné à vivre. Abandonner le contrôle et la planification de notre vie, c’est lui donner un goût plus audacieux, plus intrépide avec la curiosité enfantine, comme s’amuser à danser pieds nus sous la pluie de l’insouciance libérée.
La reconnaissance d’être soi nous montre que la vie se vit le mieux dans l’instant présent comme acte de foi puissant. C’est se libérer des angoisses inutiles, c’est laisser derrière soi les blessures du passé, et mordre dans l’avenir comme dans un fruit juteux et sain pour notre devenir.
C’est ne plus laisser notre esprit nous raconter des histoires à propos des personnes et des situations, pour permettre à nos émotions de s’épurer des pensées illusoires.
Se reconnaître soi, c’est apprivoiser notre mental et l’empêcher de nous entraîner dans ses dérives qui nous font voir uniquement ce qui est négatif.
Lorsqu’on se valide en grand, on laisse notre présence libre déborder d’un enthousiasme indéfectible pour honorer notre « vivance ».
Soyez reconnaissant envers vous-même, dans la gratitude d’être tout simplement Soi!
Maryse Ligdamis de mesmotsdevie.fr