Il est facile de penser que, parce qu’on partage la même langue, on se comprend. Mais en réalité, quand il s’agit d’amour, c’est souvent comme si les hommes et les femmes parlaient des dialectes complètement différents. Pourquoi est-ce si compliqué ? Pourquoi un simple “Ça va ?” peut-il déclencher une dispute ou, au contraire, rester sans réponse ? C’est qu’il y a un précipice de compréhension entre nous, un espace que beaucoup ignorent, mais qui existe bel et bien.
Vous savez, j’ai accompagné des milliers de couples depuis 2007, et ce fossé est quelque chose que j’ai vu encore et encore. On pourrait croire qu’avec le temps, on apprendrait à s’écouter, à comprendre ce que l’autre veut vraiment dire… Mais non. Ce qui se passe, c’est que, trop souvent, on parle sans se comprendre. On attend de l’autre qu’il devine nos besoins, qu’il comprenne nos silences. Mais la vérité, c’est que les attentes tacites et les besoins implicites créent plus de malentendus que de connexions profondes.
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Le langage de l’amour n’est pas universel
Pensez-y : quand une femme dit « Je veux qu’on passe plus de temps ensemble », souvent, ce qu’elle exprime, c’est un besoin de connexion, d’intimité émotionnelle. Elle veut sentir qu’elle est importante. Mais l’homme, de son côté, peut l’entendre comme une plainte sur la quantité de temps qu’il consacre déjà à la relation. Il se défend, liste les soirées qu’ils ont passées ensemble, et se sent injustement attaqué. Ce qui devait être un moment de partage tourne rapidement en frustration.
Le langage de l’amour n’est pas universel. Et cela n’a rien à voir avec qui a tort ou raison. C’est juste que nos façons d’aimer sont différentes. Gary Chapman a identifié cinq langages de l’amour : les mots d’affirmation, le temps de qualité, les cadeaux, les services rendus et le toucher physique. Une femme peut ressentir l’amour à travers le temps de qualité, tandis qu’un homme peut l’exprimer par des services rendus, comme réparer sa voiture ou l’aider dans ses projets. Résultat ? Chacun pense qu’il donne tout ce qu’il a, sans se rendre compte que l’autre ne reçoit rien du tout.
Faire l’effort d’apprendre le langage de l’amour de l’autre
Alors, où est la solution ? Comment traverse-t-on ce précipice ? En acceptant d’apprendre la langue de l’autre. Quand je parle de ça à mes clients, beaucoup me disent : « Mais pourquoi c’est toujours à moi de m’adapter ? Pourquoi je devrais apprendre son langage et pas l’inverse ? » C’est une question légitime. La réponse est simple : parce que quelqu’un doit faire le premier pas. L’un de vous doit se mettre dans la position d’écouter, de comprendre, de décoder ce que l’autre essaie de dire. Ce n’est pas une question d’égalité, mais de volonté d’amour.
Quand l’un des partenaires commence à faire l’effort d’apprendre le langage de l’autre, l’effet est souvent immédiat. La tension diminue. Les attentes non satisfaites commencent à être comblées, et, d’un coup, ce qui paraissait insurmontable devient possible. J’ai vu des couples littéralement renaître parce qu’ils ont décidé d’essayer de s’entendre au lieu d’essayer d’avoir raison.
Pourquoi les malentendus sont-ils si fréquents ?
Parfois, c’est presque comique de voir à quel point nous sommes mauvais pour interpréter les signaux de l’autre sexe. Une femme envoie un texto court et direct, et l’homme s’imagine qu’elle est en colère. Ou bien, un homme fait une remarque maladroite, et la femme croit qu’il est insensible. C’est comme si nous étions programmés pour mal comprendre, pour voir le pire.
Je me souviens d’un couple que j’ai accompagné. Lui se sentait rejeté chaque fois qu’elle refusait ses avances physiques. Elle, de son côté, ne voyait même pas que c’était un rejet ; pour elle, cela n’avait rien à voir avec l’amour qu’elle lui portait. Elle avait juste besoin de plus de tendresse, de parler avant de s’ouvrir à ce genre d’intimité. Mais lui, ne voyant que ses refus, s’éloignait émotionnellement.
Encore une fois, ce n’était pas qu’elle n’aimait pas son mari ou qu’il n’était pas attentionné. Ils étaient simplement coincés dans ce cycle de malentendus. Elle voulait plus d’émotion ; lui voulait plus de proximité physique. Il a fallu des mois pour qu’ils trouvent comment combler ce fossé.
Écouter, ce n’est pas attendre son tour pour parler
Je le dis souvent à mes clients : écouter, ce n’est pas juste rester silencieux en attendant que l’autre ait fini de parler. C’est essayer d’entendre ce qu’il ne dit pas, de ressentir ce qui se cache derrière les mots. La communication, ce n’est pas un simple échange de phrases ; c’est un partage d’émotions, d’intentions.
Les hommes, en général, se concentrent plus sur le quoi et les femmes sur le comment. Un homme peut dire « Tu fais trop de bruit » et penser qu’il est juste direct. La femme, elle, entend : « Je n’aime pas comment tu es. » Ça semble exagéré ? Pas du tout. C’est ce genre de subtilités qui, petit à petit, creuse le précipice entre vous.
Alors, au lieu de chercher qui a raison ou tort, cherchez ce que votre partenaire essaie de vous dire. Posez des questions. Essayez de comprendre ce qui se cache derrière ses paroles. Si vous commencez par là, le précipice rétrécit.
Combler le fossé : un pas à la fois
C’est un travail de chaque jour, je ne vais pas vous mentir. On ne peut pas combler ce fossé en une seule conversation ou en appliquant une astuce miracle. C’est une question de patience, de volonté, de répétition. De décider, encore et encore, de réapprendre à parler, à écouter, à lire entre les lignes.
Je vois des couples abandonner trop tôt, persuadés que « si ça ne marche pas maintenant, ça ne marchera jamais. » Mais la vérité, c’est que chaque geste compte. Chaque petite tentative de comprendre l’autre, de lui parler dans son langage, ajoute une pierre à ce pont fragile entre vos deux univers. Ce n’est pas une question de savoir si ça va marcher, mais quand. Parce qu’à force d’essayer, d’apprendre, de s’adapter, l’amour finit par combler même le plus grand des précipices.
Alors, qu’allez-vous faire aujourd’hui pour commencer à parler le langage de l’autre ? Pour essayer d’entendre ce qu’il essaie de vous dire, au lieu de ce que vous croyez comprendre ? Ce précipice n’est pas une fatalité. C’est un défi que vous pouvez relever ensemble, un pas à la fois. Parce qu’en fin de compte, il ne s’agit pas de parler, mais de vraiment se comprendre.
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Alex Cormont
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