Ce terme définit la capacité d’une personne à agir et à penser par elle-même ; de faire un choix libre de toute influence. Cela revient à reconnaître une personne, totalement autonome et indépendante de toute chose, telle son environnement, d’autres personnes ou même de son éducation. Comment cela serait-il possible ?
Nous sommes bel et bien le résultat d’une somme de sensations, d’émotions et d’interactions ; soit l’expérience. De plus, cette expérience est dépendante de conditions vitales et d’un environnement social & culturel qui a influencé notre développement. Ainsi, sur le plan de la totale autonomie, non, l’Homme ne l’est pas, vivant en interrelations constantes avec son environnement. Qu’une personne atteigne une autonomie sociale est une forme d’illusion, car cet état se réalise en relations avec d’autres personnes. Bien sûr, cela n’enlève rien au fait de ressentir et de vivre cela de manière agréable. Et je souhaite à chacun de goûter à son accomplissement, à ses bienfaits.
Mais qu’en est-il de ma capacité à prendre des décisions ?
Bien sûr que nous le pouvons et nous le faisons constamment. C’est bien là notre principal pouvoir sur notre expérience de vie. De là vient ce sentiment de libre arbitre. Juste un sentiment…
Déjà, la moindre de nos actions est la manifestation d’une décision. Chaque action représente un choix. Ce qui est fait, est fait, et ne peut plus être défait. En ce sens l’expérience est absolue car sans retour en arrière. C’est justement ce qui pose la difficulté du choix; dont la racine latine decidere signifie « trancher ». Quand un choix se présente à nous, suivant la charge émotionnelle et l’estimation de l’impact de son résultat, il devient parfois très délicat à faire, voire source de tensions. Car notre action est unique, irrémédiable. Cela nous remet en lien direct avec notre condition éphémère car si nous étions immortels, éternellement jeunes, nos choix seraient-ils aussi difficiles à faire ?
Pour faire un choix, plusieurs variables sont prises en considération. ; les aspects factuels, rationnels et les éléments irrationnels, émotionnels. Dans tous les cas, cela pointe dans une seule et même direction : notre satisfaction, notre bonheur, notre épanouissement. Tout se joue à cet endroit ; Vais-je prendre la bonne décision ?
Qui ne donnerait pas toutes ses économies pour être, à un moment, absolument certain de faire le bon choix ?
Pour ceux et celles souhaiteraient une certitude absolue, je vous invite à lire mon prochain article traitant du doute, du merveilleux de son existence. Pour le moment, revenons au libre-arbitre.
Plus nous sommes éveillés, plus nous prenons des décisions éclairées, au point ultime où la notion de choix se dissout totalement dans l’action juste et la question du libre arbitre ne se pose même plus. Ainsi, pendant tout notre cheminement nous sommes à-même de prendre des décisions pour nous orienter au mieux vers notre plein épanouissement. Au pire, nous faisons quelques écarts. Les fois suivantes, au rythme unique de chacun, la vie nous replace dans des situations analogues afin de rectifier notre direction.
Le fleuve de la vie
Tel un fleuve sur lequel nous naviguons en barque. Aux embranchements, nous prenons la décision d’aller à droite ou à gauche sans vraiment savoir où l’embranchement nous mène. Pour les indécis, même le statu quo représente une décision car la barque, portée par le courant de la vie, continue d’avancer. Après l’embranchement, suivant ce que nous y trouvons, nous continuons, nous nous ajustons à nouveau ou faisons demi-tour. Et ainsi de suite, jusqu’à un certain point où nous arrivons à l’océan. Notre but est atteint; soit notre plein épanouissement. Suivant notre expérience, notre équipement, notre faculté à naviguer, nous avons orienté notre barque au mieux possible et avons pris des décisions. Cela est propre à chacun.
Pratique de réalisation
À votre avis, existe-t-il une personne sur la planète qui se lève tous les matins, avec la ferme intention de vivre une journée épouvantable, de faire du mal, de se faire du mal ?
Si fondamentalement, il était possible pour une personne d’agir constamment, en conscience, pour souffrir ou faire souffrir les autres, la vie ne vaudrait pas la peine d’être vécue. En ce sens, pourquoi nous ferions l’expérience de la vie si le but de la vie est de se détruire ? C’est là un non-sens élémentaire. Bien sûr, il peut nous arriver d’en avoir envie de destruction sous un forme ou une autre, mais est-ce notre raison d’être ? Non, même si pour certains, cette raison d’être reste inconnue ou un complet mystère à explorer. Ce qui nous rend triste parfois, n’est pas la tristesse elle-même, c’est de savoir, de sentir que nous pouvons être heureux et de ne pas vivre cet état constamment.
Ainsi, puisque la vie est, c’est justement pour en faire l’expérience. Une expérience qui nous porte à croître et à partager ce bonheur croissant. De fait, toutes nos actions conscientes ou non, convergent en ce sens. Même si nos actions ou attitudes conditionnées peuvent apparaître contraires ou détournées de notre épanouissement. Il s’agit juste de conditionnements, d’habitudes, de facteurs d’influence. Et suivant nos décisions, nous sont révélées les conséquences, en fait des révélateurs de croissance. À nous de savoir les reconnaître, de les accueillir et d’en tirer les bienfaits de leur apprentissage.
Pour conclure, la faculté de décision nous appartient bel et bien. Cependant, le libre arbitre est bien au-delà de notre maîtrise, par ce courant de vie, puissant, mystérieux et porteur de notre épanouissement. Bonne navigation, bonnes explorations, bon voyage !
Source : Olivier Guérin – www.olivierguerin.ca