Pourquoi est-il si difficile de conserver une humeur joyeuse ?
Si l’on pense à des enfants, les premières images qui nous viennent à l’esprit, ce sont des visages enjoués et des yeux qui brillent, grâce à l’étincelle de leur espièglerie, qui témoigne de la candeur de ce temps de l’innocence.
Comment ces petites frimousses frivoles et coquines deviennent-elles en grandissant des airs renfrognés et crispés sur les visages à l’âge adulte, comme des masques durs et insensibles, qui ne laissent plus transparaître aucune émotion ? Des expressions fermées qui vont jusqu’à rider les cœurs et éteindre cette joie naturelle.
Où se sont enfuies la douceur et la tendresse de l’enfance ? Qu’est-ce qui a éteint l’éclat naturel qui résonnait dans les cours de récréation et dans les jardins d’enfant ?
Où se sont envolées les bulles de cette insouciance qui chatouillaient chaque instant d’un pétillement de malice?
Qui a volé ce bonheur naturel et cette spontanéité de l’âme qui rendaient la vie plus légère et plus aérienne?
A quel moment la société et l’éducation abiment-elles cet état naturel de joie ? A quel moment l’égo et ses illusions déforment-elles la vie pour la rendre si maussade et durcir tous les rapports humains ? D’où émerge cette résistance à la joie? Qui contamine l’eau pure des rêves d’enfants avec leurs stupidités artificielles et nocives ?
Si à l’âge de l’enfance, cette joie brillait de mille couleurs sans effort, pourquoi à l’âge de l’adulte, les nuances de gris ont-elles tellement envahi les esprits que cela a éteint la bonne humeur ?
Pourquoi aller à la quête du bonheur alors qu’il est déjà là en nous, dissimulé sous toutes ces couches de nos croyances et de nos émotions refoulées ?
Puisque nous possédons cette joie en nous, pourquoi n’arrivons-nous plus à activer ce flux de gaieté sans recourir aux compensations futiles ?
Qu’est-ce qui vient crisper la joie pour le rendre comme inaccessible ?
L’ennemi de la joie, c’est la colère
Quand le poids des colères étouffe l’expression de la joie, les regards se ferment et les cœurs se perdent dans le désespoir. Et la joie s’enfuit. Elle ne trouve plus sa place. Elle ne sait plus comment apaiser la fureur qui gronde et elle devient très vite sarcasme et ironie.
La colère loge dans notre corps et y habite depuis si longtemps que l’on a du mal à la chasser. Elle dicte nos stratégies de vie pour nous rendre de plus en plus difficile à satisfaire. De nombreuses circonstances tout au long des différents cycles de l’âge, laissent tellement de traces indélébiles dans les mémoires et de traumatismes, que la joie ne trouve plus le chemin pour circuler en toute fluidité. Alors, il y a comme une difficulté à se détendre, à rire de bon cœur. Dans notre espace corporel, tout semble retenu comme noué, à un tel point que le rire n’arrive pas à s’expanser dans toute sa globalité. On ne rit que d’un rire partiel comme enfermé dans un tunnel sombre avec des émotions trop denses à libérer, qui bloquent l’accès à une joie plus marquée.
Il est temps de laisser tomber les illusions de penser que le bonheur n’est pas à portée de main. Oui, le bonheur est possible et réel, quand on laisse tomber les exigences.
Se laisser glisser dans la simplicité de la vie, en cultivant une connexion à l’instant présent, favorise l’émerveillement, et c’est ce qui produit de l’enthousiasme. Lorsqu’on se laisse épater par la beauté en toute chose, on ouvre une voie de passage, vers les joyeuses surprises qui se donnent, dans la grâce du moment malgré toutes les difficultés pour réussir à les surmonter. Il n’y a plus à se forcer, et naturellement, on se laisse égayer comme les oiseaux qui gazouillent allégrement. La vie devient alors plus facile, plus douce et moins amère. On lui redonne le sens même de l’existence, c’est-à-dire juste se laisser agir et être vivant.
Vivre dans la Conscience supérieure mène à un état de bonheur permanent. Rien ne peut déstabiliser nos intentions de joie. Être satisfait de tous les petits riens, permet de se sentir comblé par la vie. Être reconnaissant pour ce que l’on a, nous enlève les reproches inconscients. Il n’y a plus aucune négativité. Le mental devient plus serein et plus attentif à ces moments de plaisir, qui sont durables, grâce à ses effets sur notre humeur et sur l’ouverture de notre cœur.
Le bonheur simple est juste à activer comme la circulation d’une énergie d’amour et de lumière, qui permet d’accepter ce qui est, et d’ouvrir notre regard sur ce qui est disponible et illimité. Seules les pensées de restriction nous rendent fragiles. Quand on croit en l’abondance infinie de la vie, on vit dans l’extase. On se voit comme dans un champ d’énergie perpétuelle qui jamais ne se tarit, grâce à des pensées de gratitude.
Nager dans le bonheur, c’est cesser de s’opposer à ce qui n’est pas de notre fait. C’est ne plus résister à la vie et manifester son pouvoir et sa puissance de création, comme seul moteur d’action.
Quand on n’est plus emprisonné ni dans l’égo ni dans l’autorité du mental, la vie peut resplendir et faire vibrer chaque seconde comme unique et précieuse.
« Je suis » suffit à faire circuler la joie dans toute notre matière corporelle. C’est ce sentiment de plénitude qui nous fait rayonner de plus en plus fort, jusqu’à ressentir un flux d’amour et de bénédiction déborder autour de Soi.
« Je suis » : c’est un état de bonheur naturel et disponible. Se sentir joyeux et lumineux, c’est faire briller le soleil dans sa vie. Le sourire est la clef de cet amour intérieur que l’on peut rendre perméable et laisser circuler en nous et autour de nous.
Alors, il n’y a plus de barrière, les colères s’apaisent et les peurs se taisent. Quand la joie demeure, nous devenons cette joie. Tout devient plus fluide comme plus facile à réguler. La joie qui circule en nous, débloque toutes les tensions et tous les nœuds pour faire passer une énergie vitale décuplée.
Le manque de joie donne naissance à beaucoup de maladies. Il faut prendre conscience que quand on est simplement heureux, le mot « problème » perd de son intensité et on trouve des solutions plus rapidement. La joie attire la joie. Tout se déroule alors dans l’harmonie et la sérénité. La joie guérit toutes les blessures émotionnelles, c’est comme un élixir réparateur.
Ce bonheur durable n’existe qu’en nous. Penser que l’on sera plus heureux un jour, quand on aura accompli tous nos rêves, est un leurre. Le bonheur est là maintenant…
Maryse Ligdamis de mesmotsdevie.fr