Comment un lieu familier peut-il devenir un refuge émotionnel?

Comment un lieu familier peut-il devenir un refuge émotionnel?

Quand les blessures de la vie, les peines, les douleurs, les deuils et les déceptions s’invitent sur notre chemin, il y a toujours les bras d’un ami, d’un parent, de l’être aimé pour nous réconforter… Et puis parfois, le regard un peu hagard, le cœur éparpillé, l’âme sonnée, on se retrouve seul. Il n’y a personne… juste une porte qui s’ouvre sur ce lieu familier qui nous enveloppe de son pouvoir réconfortant. Aussi sécurisant que des bras bienveillants, aussi rassurant que des paroles douces, certains lieux ont un pouvoir guérisseur puissant. Quels sont les pouvoirs thérapeutiques bouleversants d’un lieu familier dans nos moments d’épreuves ?

Expérience fantastique, rencontre inattendue. Comme un coup de foudre qui nous renverse et nous émerveille…Notre lieu familier peut alors devenir un refuge émotionnel.

Je me souviens de notre première fois, de notre rencontre. J’ai enlevé mes chaussures à talons et j’ai marché sur ton sentier, sur tes parterres de fleurs. Tes petites brindilles craquaient sous mes pieds et me chatouillaient. Je t’ai tout de suite aimé, je l’ai tout de suite su : tu es à moi… je suis à toi.

Alors que mes yeux te découvraient pour la première fois, mon âme vivait des retrouvailles. Moment d’euphorie grisant. À côté du temps qui compte les secondes et les minutes, le nôtre s’était tu. Nos espaces se sont rejoints pour n’en former qu’un.

Je n’ai même pas remarqué ton carrelage usé et fissuré, ni tes briquettes, tes murs de pierres et tes poutres, peints de mauvais goût. Je n’ai vu que ton âme. Je n’ai senti que ta puissance, ta force et ta quiétude. Je n’ai vu que tes grands arbres plantés comme des montagnes à escalader, à explorer. Et toutes ces broussailles, ces ronces et ces rejetons qui s’étaient étalés, je les ai ignorés.

En réalité je ne t’ai pas vu…… je t’ai reconnu. Ta propriétaire ne le savait pas encore mais tu ne lui appartenais déjà plus. Me voyant fouler ton sol nu-pieds elle souriait amusée : Elle est chez elle !

Malgré mon regard insouciant, ma voix venue d’outres mondes n’avait rien de vacillant quand elle prononça l’évidence : Oui, je suis chez moi !

Mais nous deux on ne va pas se mentir, on le sait bien. Je ne suis pas chez moi… je suis chez toi. Tu m’as ouvert ton sanctuaire, laissé pénétrer ton sacré. Me délecter des courbes voluptueuses que dessinent tes briquettes qui s’enchevêtrent les unes avec les autres et forment des arcades, ou encore se dressent en poteaux robustes et ancrés, soutenant ton imposante charpente.

C’est ici que je suis revenue quand la tempête s’est abattue. Quand j’ai réouvert ta porte tu as tout de suite compris que mes ailes avaient brûlé, que mon cœur était fané. Que j’avais besoin de panser mes blessures. J’ai commencé par faire un grand feu dans ta cheminée parce que je le sais… elle a aussi le pouvoir de réchauffer mon âme, glacée par les leçons de la vie. Même après t’avoir abandonné je savais que tu m’accueillerais sans me juger. Un peu comme une mère qui revoit son enfant après que la vie l’ai fait grandir… qui pose sur lui un regard plein d’amour et sans dire un mot, le prend fort dans ses bras.

J’avais grandi moi aussi… Les ailes en moins mais les pieds de nouveau ancrés sur le sol de ma destinée. C’est ici mon chez moi. C’est ici que je me suis enracinée un jour d’été, une légère pluie rafraîchissante faisant frissonner mon corps. La plante de mes pieds nus sentait chaque brin d’herbe qui entrait en contact avec elle. J’étais chacun d’eux, j’étais la goutte de pluie qui coulait sur mon visage. J’étais cet immense platane sous lequel je me tenais. J’étais chacune de ses feuilles que mes mains touchaient. J’étais la brise, j’étais le chant de l’oiseau… J’étais revenue à ma source et je m’y abreuvais, après des mois de sécheresse.

Ma maison, mon abri, mon refuge. Aujourd’hui tu es mon antre, et je suis ta gardienne. De nouveau réunies, nos destins se fondent l’un dans l’autre… Plus jamais l’une sans l’autre.

Jour après jour je sens de nouvelles ailes pousser. Elles ne sont plus blanches et innocentes comme celles qui sont tombées. Bariolées, striées, colorées, désordonnées, elles me ressemblent enfin.

Couvée dans ton aire imprenable, je me donne le droit d’exister, d’être vraie. Quand je serai prête, quand mon hiver aura fleuri, que mon plumage sera unique, alors je prendrai mon envol pour voir ce que mon autre est devenu. Et quand, à son tour, il sera dépouillé du blanc sacré, immaculé, qu’impose les préjugés, alors je le guiderai jusqu’à ta forteresse pour qu’ensemble nous soyons… imprenables.

Tally Richard

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Publié dans Amour de soi, Lâcher-prise, Réflexion sur la vie, Résilience le

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À propos de l'auteur

Tally Richard

Passionnée de l'humain, j'adore découvrir le potentiel des âmes. Maman de 4 enfants, je me suis consacrée à mon foyer. À l'aube de mes 50 ans la vie m'offre un cadeau merveilleux... Le début d'une nouvelle histoire que je décide d'embrasser, avec ses joies et ses doutes.  Titulaire d'un BTS...

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