A travers nos déambulations quotidiennes dans les couloirs de la vie, il nous arrive souvent de nous heurter à des situations qui nous confrontent dans notre manière de penser. Alors que nous faisons tous les efforts du monde pour tenir bon, malgré les instabilités qui nous environnent, nous nous sentons soudain comme agacés d’avoir à compenser les dysfonctionnements des autres, ce qui nous met hors de nous. Nous cessons alors de cultiver les pensées positives pour basculer dans l’emportement, le refus, la colère et le rejet, nous clamons haut et fort que trop c’est trop, qu’on ne veut plus subir les manquements des autres et qu’on n’a pas à assumer ce qui n’est pas de notre fait. Et nous devenons aussi tendus qu’un arc, prêt à décocher des flèches à tous ceux qui compliqueraient notre vie.
Nous savons après coup, que ce n’est pas la bonne attitude à adopter et qu’on se laisse trop facilement emporter, et que ce n’est pas ainsi que nous allons atteindre nos objectifs. Ces problématiques récurrentes polluent notre parcours de vie jusqu’à nous rendre comme responsables des errances des autres.
Pourtant, ce qui est de notre responsabilité totale, c’est uniquement notre manière de réagir sans agir.
Pourquoi sommes-nous encore si faciles à déstabiliser ? Pourquoi le chaos des autres arrive-t-il encore à nous faire changer d’humeur en quelques secondes ? A quel point sommes-nous instables à l’intérieur de nous ? Pourquoi n’arrivons-nous pas à conserver notre tranquillité intérieure comme un magnifique lac qui resterait lisse envers et contre tout sans que l’eau ne soit troublée à la première brindille qui s’y dépose.
Pourtant nous pratiquons l’introspection quotidienne, nous apprenons à nous remettre en question, nous passons énormément de temps à essayer de comprendre et d’analyser. Alors, pourquoi sortons-nous de nos gonds encore aussi vite sans arriver à nous maîtriser ? Qu’est-ce qui n’est pas assez solide à l’intérieur de nous ?
Le principe de non-dualité : le Tout qui est l’Un
Plus on considère, le Tout de la vie dans son ensemble sans vouloir le morceler à travers notre égo, plus on cesse de l’idéaliser tout simplement. On peut faire des visualisations positives pour nos projets mais on arrête de se faire des scénarios qui nous épuisent mentalement. Penser sa vie plutôt que de la vivre, nous met forcément dans une position délicate où l’on pense tout maîtriser. Tout ce que l’on croit n’est qu’illusion. Ce qui doit se passer, se passe sans qu’on puisse intervenir pour l’en empêcher. Il est indispensable de devenir le moteur de nos actions pour cesser de subir ce qui nous dérange et en s’affirmant vraiment.
Notre part humaine s’imagine contrôler la vie, pourtant tant de preuves abondent pour nous montrer le contraire. Qui sait exactement ce qui va se produire à chaque seconde ? Le même itinéraire qu’on emprunte chaque jour comporte tant de différences mais on ne le voit plus tant on est occupés à commander la vie. Chaque matin est différent, chaque soir est une nouvelle histoire, chaque souffle a une autre valeur, chaque rien est pourtant plein de tout. Rien n’est jamais exactement comme on voudrait qu’il soit. Pourtant on se doit de s’adapter en trouvant de vraies stratégies fluides pour permettre à chaque instant qui se renouvelle d’être de plus en plus en accord avec nous-mêmes dans notre unité parfaite où rien ne s’oppose.
Vivre dans un tonus d’anticipation élevé pour tout prévoir et tout programmer, nous amène à mal réagir quand nos plans sont soudain contrariés ou retardés. Il convient certes d’organiser, de structurer au minimum ce qui doit l’être mais en faire une obsession, avec toujours plus de pression ne peut que nous rendre anxieux à l’opposé même de la douceur de vivre. Plus on se relâche pour se couler dans ce qui est, plus on se laisse flotter sans perdre pied, sans vouloir donner des ordres à la vie comme si elle devait nous obéir au doigt et à l’œil même inconsciemment. On la laisse libre et elle devient plus docile.
Nous avons juste à poser des intentions claires pour malléabiliser les duretés et le reste ne nous appartient pas.
C’est la vie qui agit dans le sens qui doit se faire, sans que l’on puisse changer nous-mêmes cette destinée. Et c’est la pleine confiance qui nous permet de croire que le meilleur est toujours activé sur notre chemin. C’est pour cela qu’on dit que la vie est un mystère et que rien n’arrive jamais par hasard. Plus on cherche à comprendre cette énigme, plus on se heurte à l’incapacité de saisir l’insaisissable et les solutions deviennent alors inaccessibles. Seule notre foi intérieure ouvre les possibles.
Plus on se perd dans les détails à corriger, plus on perd la globalité de ce qui est à vivre, le goût est alors altéré par notre insatisfaction qui enlève jusqu’à la joie de l’instant présent. Tout semble plus compliqué et plus problématique, pour devenir comme une montagne infranchissable d’obstacles qui jaillissent de toutes parts pour nous décourager. Et ce ne sont ni nos plaintes ni nos gémissements qui mettront fin à notre désespoir. Au contraire, tout se ferme et devient plus sombre à l’image même de nos inquiétudes constantes.
Plus on vit à partir de notre part authentique tout en honorant notre part intuitive, plus on s’accorde au plus juste pour traverser ce qu’il y a à vivre dans une voie éclairée par notre équilibre personnelle, à la fois intérieure et extérieure.
Comment malléabiliser les contraintes pour moins souffrir?
Plus on se libère de notre manière de penser, plus on ouvre un espace plus libre et plus propice à la détente et à l’apaisement. On chasse les craintes qui nous empêchent de faire confiance à la vie, on supprime les freins qui nous éloignent de nous-mêmes. On cesse d’être un ennemi pour soi et au contraire on devient notre premier réconfort. On apprend à prendre soin de notre santé mentale en évitant de nous laisser impacter par la fougue dévastatrice des autres, par leurs décisions irraisonnées, on assume ainsi nos propres choix sans nous laisser entraîner par les remous extérieurs.
Il convient pour cela de se réapproprier son intelligence corporelle qui est la meilleure boussole pour maintenir son axe de vie. C’est ainsi qu’on écoute sa respiration pour l’empêcher de s’accélérer et pour ramener une cohérence cardiaque plus calme. On se recentre dans une stabilité psychique indispensable. On apprend à faire fondre la glace des rigidités qui enserrent notre cœur dans un étau, pour laisser se dégeler la joie et la gratitude à chaque instant même difficile. On accueille la possibilité de voir apparaître la solution appropriée car on apprend à faire confiance sans dualité et sans résistance dans l’unité psychique et corporelle qui devient notre socle de vie.
On revient alors à une Présence totale à notre mouvement intérieur qui se déploie pour nous guider. Ce n’est plus notre mental torturé qui mène le jeu ni notre égo exigeant contraint de capituler pour laisser s’ouvrir une énergie de confiance plus bénéfique à notre bien-être. C’est ainsi que la dualité intérieure est remplacée par une complicité à toute épreuve, entre nos deux parts sensibles et humaines qui nous ramènent à chaque fois qu’on s’en détourne à la justesse de ce qui doit être, à une adaptabilité harmonieuse. Le détachement n’est plus alors un vain mot opposé à l’attachement et aux liens forts, il devient synonyme de lâcher-prise pour nous aider à déployer notre puissance intérieure et pour nous apprendre à nous émanciper loin de nos peurs, de nos doutes et de nos retenues.
L’amour de Soi vient alors nous remplir à ras bord afin d’apaiser les tourments de notre enfant intérieur jusqu’alors vulnérable qui nous limitait malgré l’âge et le temps qui passent. Plus on s’aime, plus on se prend par la main pour se rassurer et on se sépare de toutes les blessures. Pour ne pas entrer en conflit avec soi-même, on arrête de s’identifier à la négativité extérieure et on offre plus de gratitude à l’instant présent à travers un ancrage profond qui nous permet de nous appuyer sur notre force intérieure pour rester imperturbable.
Le principe de non-dualité nous rend notre pouvoir et nous permet de devenir ce que l’on est au plus profond de nous-mêmes. On peut alors s’emparer des clés de notre énergie pour ouvrir les portes de notre sérénité intérieure.
Pour une vie saine et sereine
Maryse Ligdamis de mesmotsdevie.fr