« Tu te rends compte à quel point les gens agissent pour faire plaisir à leur entourage et ne tiennent pas compte de leurs propres besoins ? », dixit une complice de promenade.
Oui, oui, oui, trois fois oui et cela m’a exaspéré plus d’une fois. Comme beaucoup, par le passé, je me suis laissée faire. Bien heureusement, mon puissant élan de vie m’a amené à travailler mes zones d’ombres et j’ai vécu une profonde prise de conscience grâce à un coaching holistique intensif. Depuis lors, j’ai décidé, et je m’y tiens, de rester maître de mes décisions. Chacune d’entres elles est prise en conscience. Finis la culpabilité et le ressentiment!
Mais de quoi parle-t-on exactement ? Par exemple, vous remettez en question toute l’organisation de votre mariage parce qu’une personne de votre famille ou de votre future belle-famille exige ceci ou cela. Autre exemple plus proche de notre réalité quotidienne : vous vous obligez à vous rendre à une verrée pour faire bonne figure auprès des collègues alors que vous auriez besoin de vous retrouver en famille ou de vous reposer. Et il y a des masses de raison pour tout un chacun de faire plaisir à l’autre sans y trouver le sien, uniquement pour la forme, pour éviter le conflit que l’on voit arriver gros comme une montagne (une projection négative d’un futur hypothétique) ou pire : « parce que ça s’est toujours fait comme ça ».
« Entrer en relation avec les autres, c’est déjà accepter d’entrer en relation avec soi, de s’affirmer et surtout de se positionner en exprimant ce que l’on ressent »
– Jacques Salomé (Oser travailler heureux – 1999)
Qui n’a jamais plié par peur du regard des autres ? Par peur de ne pas être aimé? Vous sentez-vous concerné par cette réalité qui nous touche tous ? Auriez-vous envie de vous retrouver maître à bord et de ne plus subir ?
Que se passe-t-il en nous? Tout un raisonnement, une machinerie infernale du mental, pour nous éviter la souffrance (imaginaire à ce stade) de la conséquence du NON… Nous nous faisons « avoir » parce que nous ne savons pas comment nous exprimer sans crainre de subir une réaction hostile. Le risque d’oser dire son besoin ou sa volonté est manifestement trop grand pour la beaucoup d’êtres humains.
Loin de moi l’idée de prôner l’égoïsme, le retrait social, les fausses excuses ou une attitude désagréable. C’est tout le contraire. Lorsque vous adoptez une attitude posée, dans une présence bienveillante envers vous-même et envers autrui, la communication devient fluide. Il n’y a pas à se justifier en long et en large, mais à être authentique, ferme et doux à la fois. Vous savez ce que vous voulez pour vous-même et jusqu’où vous êtes prêts à négocier si vous le souhaitez. C’est vous qui dirigez votre navire, pas le voisin, le collègue, la mère ou le chat!
Pourquoi ne pourrais-je pas continuer comme je l’ai toujours fait, à savoir dire « oui » alors que je pense « non » ? Vous le pouvez, vous répondrais-je. Ceci vous appartient. C’est votre choix. Mais cela vous rend-t-il heureux ? Cela vous apporte-t-il une saine liberté ? Vous sentez-vous joyeux dans vos décisions contradictoires ?
Tout ce que je prétends, et cela n’engage que moi bien sûr, libre à vous de ne pas être d’accord, c’est que la liberté, la paix, la joie, le bonheur, ne s’obtiennent que lorsque l’on devient son propre « patron », « chef », « maître » ou qu’importe le terme utilisé du moment que le « concept » de choix pour soi, en conscience et dans la bienveillance, est assimilé.
Il n’y a qu’un maître à bord, c’est soi-même ! Jusque-là tout le monde est d’accord, mais posez-vous la question, est-ce vraiment le cas ? Lorsque nous sommes prêts à rester aligné sur nos valeurs, nos besoins, nos rêves, que nous sommes déterminés à nous réaliser, à donner le meilleur, il y a un moment où nous nous retrouvons confronté à la réalité : une contrainte, une opposition, de la jalousie, on vous met des bâtons dans les roues, on vous critique ou vous avez simplement à faire à quelqu’un qui a besoin d’un ajustement avec vous. Remettez-vous votre projet en question? Faites-vous passer toutes les volontés des autres avant les vôtres sans négocier ? Ce n’est, bien sûr, pas ce que vous voulez.
Mais comment communiquer ouvertement, en s’affirmant, sans tomber dans le piège de la confrontation stérile ? Pour toutes celles et ceux qui auront lu des ouvrages sur la communication non-violente ou suivi des ateliers et des formations dans le domaine, je ne vous apprends rien, mais un petit rappel est toujours bénéfique. Pour les autres, je ne vais m’exprimer ici que dans les grandes lignes, mais cela vous apportera, je l’espère, l’envie de progresser, d’aller plus loin et de découvrir vos talents relationnels.
Les 6 buts de la communication (positif/négatif)
Informer/déformer (mensonges, ragots, etc.)
Partager/ envahir (prendre toute la place, accaparer, exiger, etc.)
Donner/ Retenir (garder en soi ce que l’on voudrait dire
Se positionner/ se dissimuler (peur du regard des autres, de la critique, etc.)
Cadrer/ dominer (prendre le pouvoir, pas de place pour l’autre, etc.)
Quelles attitudes adoptez-vous dans les situations rencontrées au quotidien ? Qu’est-ce qui les motive ? Je vous invite à une introspection bienveillante et sans jugement sur votre façon de fonctionner et de chercher à l’améliorer pour une meilleure expérience de vie avec les autres et avec vous-même.
Les 3 niveaux de communication
Niveau 1 :
C’est la communication de base. « Tu es/ j’accuse ». Lorsque l’on est dans cette façon de communiquer, c’est la porte grande ouverte au jugement (personne n’aime ça), à l’interprétation (qui s’avère presque toujours erronée, surtout lorsque l’on croit mieux savoir que l’autre ce qui est bon pour lui), à la comparaison (c’est très destructeur, surtout pour les enfants) et cela amène souvent à nier sa responsabilité dans la situation (je n’y suis pour rien, c’est l’autre).
La plupart des gens communique à ce niveau-là. Il est extrêmement facile d’y rester ou d’y replonger. Heureusement, lorsque nous sommes suffisamment conscients de l’impact des mots et des attitudes, il est toujours possible de réparer en expliquant ce qui s’est passé en nous. Cela demande de l’humilité et de lâcher un ego envahissant.
Ce niveau de langage est parfois nécessaire pour recadrer (tant que l’on reste dans les faits et bienveillant) ou en cas d’urgence, lorsqu’il y a un danger.
Niveau 2 :
C’est la communication consciente. « J’observe, je ressens, j’aimerais ». Il y a 3 étapes à respecter.
J’observe et décrits des faits. Je ne juge pas.
J’exprime mes émotions (très difficile pour certaine personne qui ont peur de la critique), mes sentiments, mes sensations, mon vécu (pas celui des autres).
Je fais part de ma demande, de mon besoin.
Si l’autre n’entre pas en matière, il est nécessaire de l’écouter et de garder le cap en niveau 2 de communication. Les besoins et demandes peuvent évoluer au fil de la conversation et aboutir à une entente mutuelle dans laquelle chacun est gagnant. Appliquer cette position autant que possible, vous verrez que vos relations vont gagner en qualité.
Le niveau 3 est très subtil et est appliqué plutôt dans les domaines thérapeutiques et spirituels, il s’agit de la communication consciente avancée. C’est davantage du domaine de l’être que du faire.
3 points cependant :
Lâcher le besoin d’avoir raison.
Le niveau d’expression des émotions pures est à un niveau de conscience de soi élevé.
La place de l’autre est prioritaire.
Il y a beaucoup à dire sur le sujet et je vous recommande le grand classique du genre et néanmoins merveilleux « Les mots sont des fenêtres (ou des murs) » de Marshall B. Rosenberg, ainsi que les « 4 Accords toltèques » de Don Miguel Ruiz dans un genre accessible, mais qui est d’une grande profondeur quand on expérimente honnêtement cela.
En conclusion, je vous invite à progresser dans la joie de la découverte et dans l’énergie du coeur.