Se regarder tremper dans l’eau chaude…
Pour moi, voilà que je décide de préparer dans mon cœur une route fleurie; mon désir étant de rassembler toutes les forces qui m’habitent pour que je ne souffre pas d’un manque d’amour. Je sais, ça fait cliché. J’ai toujours porté en moi une quête de liberté. Cette quête déteste le non-dit, mais encore, cette quête se doit de mettre en place une vérité certaine qui assurera de dessiner des ailes de liberté à ma vie.
Présentement, rien de tout ça n’est concrétisé… tout est en gestation. Je suis plongée dans un silence intérieur que je laisse perdurer, par peur, probablement. C’est ici que l’expression « Acheter la paix » prend tout son sens.
J’aurai prochainement le grand besoin de savoir d’où je viens. Exactement, sans me voiler. Sans tricherie. Je sais déjà que chaque parcours est particulier et acceptable, avec la bonne capacité de sérénité. J’aurai ce besoin prenant de me connaître, de me reconnaître à travers mes forces, à travers la bonté qui émane de moi.
Qui l’on est… vraiment!
Savoir qui l’on est permet de se comprendre complètement, jusqu’à entrevoir l’âme qui nous anime. Savoir qui l’on est procure cette envie irrésistible de se dépasser. Se réaliser. S’accentuer. S’actualiser dans nos pensées ainsi que dans nos percées. Savoir qui l’on est permet de devenir, jour après jour, une meilleure vision de soi-même et de se projeter dans un grave bonheur assidu.
C’est vrai. Me dévoiler des vérités me donne des élans, me propulsant vers une gamme de ces bonheurs à composer, juste là, m’accompagnant fièrement. Pour l’instant, j’ai encore cette satanée impression que ces bonheurs ne sont pas suffisamment perceptibles pour que je m’y attarde, m’en empare, car je me donne pas encore le droit.
Ai-je le droit? Oh que oui! Autant que quiconque! Je rassemble donc non seulement mon courage pour moi, mais toute la bonté que je désire me transmettre comme le cadeau du ciel et, bien sûr, mon amour qui a besoin d’être quantifié. Je dois l’élever en une dose perpétuelle, pour chaque lendemain de vie.
Récemment j’ai accompagné mon père en fin de vie, celle éphémère. Mon père ne s’exprimait pas beaucoup par des mots. Il me rassurait pourtant par son humour unique, ce regard bienveillant qui allégeait mes pas. Il a toujours eu une façon d’agir qui me permettait de reconnaître sa présence et son aide. J’ai tenu sa main dans la mienne pour une seule fois. Il ne respirait plus déjà.
Me tendre la main… je peux le faire.
Je vois en chacun de mes gestes, un don de moi authentique qui me rassure à mon tour, pour chaque pas, chaque envolée. Dorénavant je prête serment : il n’y a pas un seul geste de moi à moi qui ne sera ancré dans des bienfaits d’amour. Pas un seul, d’accord?
Je suis rendue au bout de mes forces maintenant. Je dois enlever ces maillons qui me relient au passé. Ce goût de me libérer doit forcément passer par l’anéantissement de mes vieilles peurs. Ces peurs qui m’empêchent d’être vraie, qui freinent mes élans et me font tant douter de ma suffisante moi.
Je suis dorénavant celle à qui je dévoilerai ma transparence. Plutôt que d’en faire une bouette, une flèche, je prends solidement ma main pour encoder un présent vaste, teinté de vérités. Je chapeaute mes élans, parfois incertains, mais bons. Quelquefois mes sincérités poignantes m’effraient, m’ébranlent, je perds pied. Je ne sais trop comment m’expliquer ce temps d’équilibre me permettant, à coups de réflexions profondes sur mon âme, de m’habiter sincèrement, englobant tout mon moi profond que j’ai si peu aimé, à ce jour.
Je suis celle qui m’exige tant pour m’aimer. Je suis une inconnue dans ce pays d’amour. Cet amour propre que j’ai peu imaginé, fabriqué, paraphrasé, n’est rien comparé à cette nouvelle envolée d’ailes blanches joyeuses du printemps que je me souhaite, mon 51e printemps.
Heureux anniversaire à moi, aimable mouton noir xx