Tu n’es pas qu’une seule personne. Tu es un puzzle vivant. Une infinité de fragments, de facettes, de contradictions. Il y a en toi des voix qui s’opposent, se complètent, se succèdent. Et chaque jour, sans même t’en rendre compte, tu en choisis une. Tu laisses une version de toi parler, penser, aimer, décider. Certaines de ces versions sont lumineuses. D’autres sont fatiguées, blessées, protectrices, saboteuses. Mais toutes, absolument toutes, existent en toi. Et chacune attend son tour.
La question n’est donc pas : « Qui suis-je ? » mais plutôt : « Qui suis-je en train de devenir aujourd’hui ? » Et surtout : « Est-ce que j’ai choisi cette version… ou est-ce qu’elle s’est imposée à moi par automatisme ? » Le choix est plus subtil qu’on le pense. Il ne se fait pas dans le mental. Il se fait dans les silences, dans les microdécisions, dans les matins pressés où tu ouvres les yeux sans intention, dans les secondes où tu réagis sans réfléchir, simplement parce que c’est ce que tu fais depuis trop longtemps.
Tu n’as pas un seul « toi » à l’intérieur. Tu es un théâtre. Et chaque personnage en toi veut monter sur scène. Certains crient, d’autres chuchotent. Certains t’élèvent, d’autres te retiennent. Elles ne sont pas là par hasard. Elles ont toutes eu un rôle.
Pourquoi nous avons plusieurs versions de nous-mêmes
Tu es né(e) pur(e), mais très vite, on t’a appris à te construire des couches pour survivre. Couches de peur, couches de rôle, couches de silence. À chaque blessure, une nouvelle version de toi est apparue. Pour te défendre. Pour te protéger. Pour t’éviter d’avoir à tout revivre. Et ces versions, au fil du temps, se sont solidifiées. Tu ne les questionnes même plus. Elles sont devenues automatiques, réflexes, parfois invisibles. Et pourtant, elles ne sont pas toi. Elles sont des fragments.
Tu t’es construit(e) dans un monde qui te demandait de t’adapter, pas d’être. On t’a dit de te taire quand tu voulais crier, de sourire quand tu voulais pleurer, de rentrer dans des cases quand tu voulais voler. Tu l’as fait pour t’en sortir. Tu as choisi certaines versions pour plaire, pour ne pas déranger, pour te fondre. Et c’est normal. Mais aujourd’hui, tu peux décider de redevenir créateur de ta présence. Tu peux choisir ta version. Et non plus la subir.
« Nous avons en nous plusieurs âmes, plusieurs visages, plusieurs vérités. La vie n’est pas de les nier, mais de les choisir. »
– Carl Gustav Jung
Comprendre qu’on est multiple, ce n’est pas être instable. C’est être vivant. Tu n’es pas un rôle figé. Tu es un mouvement. Et dans ce mouvement, il y a la possibilité d’évolution, de conscience, de transformation. Le piège, c’est de croire que tu es condamné(e) à n’être qu’une seule facette. Tu peux choisir. Tu peux revenir à toi. Tu peux incarner autre chose que la peur, autre chose que l’habitude. Chaque jour, tu es une page blanche. Encore faut-il avoir le courage de poser un nouveau mot.
Les 10 versions les plus courantes que tu portes en toi
Tu n’es pas perdu(e). Tu es plusieurs. Et c’est quand tu choisis consciemment qui tu veux incarner que tu redeviens maître de ta vie. En voici dix qui vivent probablement déjà en toi. Certaines se manifestent souvent. D’autres restent dans l’ombre, attendant que tu les regardes. À toi de voir celles que tu veux nourrir.
La version blessée
C’est celle qui vit dans la mémoire. Elle se souvient des abandons, des rejets, des humiliations. Elle t’empêche d’aimer pleinement, de faire confiance, de lâcher prise. Elle sabote sans le vouloir, par peur que ça recommence. Elle est triste, fatiguée, mais elle n’est pas mauvaise. Elle veut juste qu’on l’écoute. Elle cherche une paix qu’elle n’a jamais eue.
La version courageuse
C’est celle qui agit même quand la peur est là. Elle n’a pas besoin d’être sûre, juste d’être décidée. Elle ose dire non. Elle ose partir. Elle ose recommencer. Elle ne se croit pas invincible, mais elle sait qu’elle peut se relever. C’est elle qui a fait le premier pas vers le changement. C’est elle qui t’a sorti(e) de là où tu n’avais plus d’air.
La version sabotante
Celle-là est rusée. Elle prend souvent les commandes sans que tu t’en rendes compte. Elle te fait douter, repousser, procrastiner. Elle détruit l’élan, casse les rêves, freine les élévations. Pas par cruauté. Par peur. Elle croit que tu ne mérites pas, ou que tu ne survivras pas à l’échec. Elle te garde dans le connu, même s’il est toxique.
La version lumineuse
C’est ton essence. Ta vraie nature. Celle que tu touches quand tu crées, quand tu ris, quand tu aimes sans peur. Elle rayonne, elle inspire, elle attire le bon. Elle est fluide, simple, connectée. Elle se fiche du regard des autres. Elle ne joue pas un rôle. Elle est juste là. Présente. Authentique. Elle ne demande rien. Elle offre.
La version dépendante
C’est celle qui attend d’être validée pour exister. Elle a peur de la solitude. Elle a besoin qu’on l’aime pour se sentir vivante. Elle se plie, elle s’efface, elle devient ce que l’autre veut. Elle confond amour et attachement. Elle pense que sans l’autre, elle s’écroule. Elle croit que s’aimer soi-même est égoïste. Elle a besoin d’apprendre à se choisir.
La version libre
C’est celle qui respire sans filtre. Elle ne cherche pas à plaire. Elle vit. Elle décide. Elle bouge. Elle dit ce qu’elle pense. Elle change d’avis sans culpabilité. Elle n’attend pas qu’on lui dise qu’elle a le droit. Elle prend le droit. Elle suit son intuition. Elle fait confiance à la vie. Elle incarne la vérité intérieure. C’est la version qui inspire les autres sans chercher à le faire.
La version protectrice
C’est l’armure. Le mur. Le masque. Elle semble forte, froide, indifférente. Mais derrière, il y a une douleur non guérie. Elle ne veut pas être blessée, alors elle bloque tout. Elle ferme le cœur. Elle filtre les émotions. Elle devient « rationnelle », « logique », « solide ». Mais cette solidité est un mensonge. Elle veut juste éviter la souffrance. Elle a besoin de réapprendre la tendresse.
La version guérisseuse
C’est celle qui transforme. Elle observe. Elle comprend. Elle alchimise. Elle ne fuit pas la douleur, elle l’accueille. Elle écrit, elle parle, elle pleure. Elle ne cherche pas à oublier, mais à transcender. Elle lit, elle s’écoute, elle explore. Elle transforme les blessures en apprentissages. Les pertes en renaissances. Elle est lente, mais durable. C’est une version qui te rend puissant(e) de l’intérieur.
La version ambitieuse
C’est celle qui veut plus. Non pas pour prouver, mais pour s’épanouir. Elle ne veut pas briller pour les autres, mais pour elle. Elle rêve grand, elle visualise, elle avance. Elle ne se contente pas d’un « à peu près ». Elle vise l’excellence. Pas dans la compétition, mais dans l’alignement. Elle veut créer, contribuer, impacter. Elle a soif de sens, de grandeur, de liberté.
La version inconsciente
C’est celle qui vit en mode automatique. Elle répète. Elle survit. Elle suit les schémas. Elle fait ce qu’on attend. Elle évite de penser. Elle se fond dans la masse. Elle croit que c’est plus simple de ne pas se poser de questions. Elle n’est pas mauvaise. Juste endormie. Mais parfois, un choc, une rencontre ou une phrase suffit à la réveiller.
Comment choisir consciemment la version que tu veux être aujourd’hui
Choisir, c’est d’abord voir. Tant que tu n’observes pas ce qui agit en toi, tu n’as pas de pouvoir. Prends le temps. Regarde qui parle en toi quand tu es blessé(e), frustré(e), heureux(se). Écoute les réactions. Identifie les habitudes. Demande-toi : est-ce que cette version me construit… ou me détruit ? Tu peux transformer ta vie en changeant la version que tu nourris chaque matin.
« Tu dois apprendre à devenir le maître de ton énergie, pas l’esclave de tes émotions. » – Robin Sharma
Commence par poser une intention. Pas une grande décision. Une simple phrase : « Aujourd’hui, je choisis la version de moi qui aime sans peur. » Ou « Aujourd’hui, je ne laisse pas la version saboteuse prendre le contrôle. » Et chaque fois que tu sens une ancienne version revenir, rappelle-lui que tu n’es plus obligé(e) de lui obéir. Tu peux respirer, choisir à nouveau. Le pouvoir est dans le retour à la conscience.
Entoure-toi de personnes qui activent ta meilleure version. Certaines personnes réveillent tes blessures, d’autres réveillent ta lumière. Sois honnête avec toi-même. Si tu es toujours dans la version protectrice avec quelqu’un, pose-toi les vraies questions. Tu mérites d’être dans ta version libre, aimante, courageuse. Et ce choix, il commence toujours par toi.
Exercice introspectif : Qui veux-tu être aujourd’hui ?
Prends un cahier. Écris les trois versions qui dirigent le plus ta vie en ce moment. Puis note ce qu’elles t’apportent… et ce qu’elles t’enlèvent. Ensuite, écris une lettre à la version que tu veux incarner. Parle-lui comme à une amie. Dis-lui pourquoi tu veux l’accueillir. Relis cette lettre chaque matin pendant sept jours. Tu verras. Ce qu’on nourrit par l’attention grandit. Ce qu’on regarde avec amour se transforme.
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Tu es aux commandes
Tu es un monde. Et chaque jour, tu peux choisir quel royaume faire exister. Tu peux rester dans la version qui a survécu. Ou tu peux incarner celle qui veut vivre pleinement. Ce n’est pas facile. Ce n’est pas instantané. Mais c’est possible. Et c’est ça, être libre : ce n’est pas faire ce qu’on veut, c’est savoir qu’on peut choisir qui on devient. Qui seras-tu aujourd’hui ?