Il y a une expression que j’adore : « Se planter des plumes dans le cul ne fait pas de nous un poulet. » Elle est brutale, un peu crue, mais terriblement vraie. Cette phrase résume parfaitement une tendance humaine universelle : s’auto-congratuler et se parer de qualités imaginaires pour se sentir mieux dans sa peau ou pour impressionner les autres.
La culture du paraître
Nous vivons dans une époque où l’apparence prend souvent le pas sur l’essence. Nous nous construisons des personnages, des versions idéalisées de nous-mêmes. Peut-être parce que nous pensons que si nous projetons cette image assez fort, elle deviendra réalité. C’est un peu comme si nous pensions que se répéter à soi-même « Je suis génial » finirait par nous convaincre, nous et les autres, que nous le sommes vraiment.
« Nous sommes tous des faussaires. »
– Pablo Picasso
Mais voici le problème : vivre dans le paraître est fondamentalement superficiel. Ce n’est pas parce que vous vous déclarez « authentique » que vous l’êtes réellement. Ce genre d’auto-proclamation n’a souvent pour effet que de révéler notre insécurité sous-jacente. En fait, plus nous essayons de nous convaincre de quelque chose à propos de nous-mêmes, plus il est probable que nous tentons de masquer une vérité inconfortable.
L’authenticité : Un concept étrange
Prenons l’authenticité, par exemple. Vous pourriez vous dire, « Je suis une personne authentique. » Mais cette déclaration est intrinsèquement biaisée. Ce serait beaucoup plus honnête de dire, « Je pense que je suis une personne authentique. » Pourquoi ? Parce que l’authenticité n’est pas quelque chose que nous pouvons définir nous-mêmes. Elle est perçue par les autres. C’est la différence entre l’auto-perception et la perception extérieure.
« L’authenticité est l’alignement de la tête, de la bouche, du cœur et des pieds – en pensant, en disant, en ressentant et en faisant la même chose de manière cohérente. »
– Lance Secretan
L’idéal serait que quelqu’un d’autre vous dise « Vous êtes une personne authentique » sans que vous ayez à le suggérer ou à le manipuler de quelque manière que ce soit. Cette validation externe, non sollicitée et objective, est la véritable mesure de l’authenticité.
Pourquoi nous mentons à nous-mêmes
Nous nous racontons des histoires sur nous-mêmes parce que nous avons peur de la réalité brute. Nous craignons que si nous nous confrontons à qui nous sommes vraiment, nous ne serions pas à la hauteur de nos propres attentes ou de celles des autres. Alors, nous plantons des plumes dans notre cul en espérant que les gens nous prendront pour des poulets. Mais ils ne le font pas. Ils voient les plumes artificielles et savent que ce n’est qu’une façade.
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